Les Amies d'Olympe #4 |
... parce que des femmes écrivent aussi du théâtre. Le grand public connaît des romancières, des poétesses, des femmes de lettres philosophes, essayistes... Il apprécie les comédiennes. Il sait qu'il existe des costumières, des metteures en scène, des techniciennes du spectacle régisseuses, éclairagistes, des administratrices... Pourrait-il citer des noms de femmes dramaturges ? Pourtant elles existent. Marguerite Duras, Nathalie Sarraute ont même récemment fait leur apparition dans une anthologie du théâtre du XXème siècle, tout comme Yasmina Reza et Noëlle Renaude. Pour cette quatrième édition, Les Amies d'Olympe vous proposent de découvrir cinq écritures théâtrales très différentes, dans cinq lieux différents de La Seyne-sur-Mer. Durant cinq semaines, chaque samedi, une femme de théâtre lit elle-même une pièce qu'elle a écrite. Le titre de la manifestation est un hommage à Olympe de Gouges (1748-1793), femme de théâtre entrée au répertoire de la Comédie-Française avec sa pièce dénonçant L'esclavage des Noirs, et passée à la postérité pour sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. |
Samedi 29 août 2015, 19h
Extrait de Sas Comme vous le savez tous la raison profonde de ce programme
Samedi 5 septembre 2015, 18h01 Immersion en eaux profondes, plongée dans les fissures de la conscience de trois personnages.
Extrait de Extrêmophile
Samedi 12 septembre 2015, 11h-18h Elle t’enceinte s’articule en deux mouvements en miroir, entre la voix émise par notre corps et celle rendue par l’enregistrement, l’enceinte du magnétophone : où se situe celle qui est la nôtre, celle où nous nous reconnaissons ? Claudie Lenzi joue de cette distanciation, de ce moi qui s’expatrie, et nous est rendu par des moyens mécaniques, un je autre, étranger, dans une double construction de dépossession et de reconnaissance. Le texte en prose joue sur les mots, les analogies, tisse en profondeur et finesse la complexe relation qui s’instaure entre soi et soi, dans ce dédoublement sonore et visuel. […] À cela ajoutez un zeste d’humour, une langue fluide qui fait entendre au lecteur la voix de son auteur, dans sa verve, ses élans, ses retours… le texte écrit, à l’instar de l’enregistrement, « c’est du passé et du futur dans le présent »… Maryvonne Colombani, Zibeline, juillet 2015. Claudie Lenzi vit entre Marseille et Barjols. C’est une artiste plasticienne qui travaille sur le langage et une poète qui fabrique des objets. Elle se définit comme une artiste OTOrigène*, terme hybride qu’elle a inventé pour désigner la peuplade malentendante à laquelle elle appartient, qui vit entre bruit et silence où se profile la ligne du malentendu. Le langage est le moteur, le matériau récurrent de son travail.
Extrait de Elle t’enceinte
Samedi 19 septembre 2015, 17h30 Dans le musée des Beaux-Arts d’Alger, près du Jardin d’Essai, dans le quartier du Hamma, une femme évoque trois hommes : Paul Guion, fils de pasteur, architecte (Guelma, 1881-Boissy-l’Allerie, 1972) qui réalisa le musée des Beaux- Arts d’Alger, inauguré le 5 mai 1930; Kateb Yacine (1929, Kabylie-1989, Grenoble), poète et dramaturge, auteur du Cercle des représailles; M’hamed Issiakhem (1928-1983), peintre manchot (il perdit accidentellement le bras gauche en 1943 en jouant avec une grenade américaine)...
Extrait de Eaux-Fortes
Samedi 26 septembre 2015, 17h30 Suite à l’incendie de leur maison, une mère et deux de ses filles - la troisième, Juliette, a péri dans les flammes - emménagent dans un logement social. La mère est grièvement brûlée au bras, Camille, la cadette (6 ans), au visage. La mère exige que Camille porte un masque et ne peut s’empêcher d’en vouloir à Marie (12 ans) d’être physiquement indemne. Lorsqu’elle sent grandir la violence en elle, la mère décide de fuir, préférant abandonner ses enfants plutôt que de les brutaliser. Sur sa route, un jour de soûlerie, elle rencontre Georges, un homme sans abri et sans âge, handicapé mental. Lui, c’est la première fois qu’une femme l’embrasse… Extrait de Poussière
Les Amies d'Olympe #3
Samedi 30 août 2014, 18h " Nadège Prugnard est politique au vrai sens du terme. Politique tendance rock, quand le rock se tient à l’écart des paillettes et du tiroir-caisse. On peut bien la recouvrir de tous les qualificatifs qui font chic ou choc, la dire rebelle, marginale, écorchée vive ou infernale, tenter de la récupérer ou la détester : elle est au vrai sens du terme et sans compromis, une artiste. Avec une langue singulière et un univers à nul autre pareil. Elle se reconnaît au premier mot, au premier coup d’oeil." Daniel Martin. Extrait de "Les Pendus" : Écris comme on hurle écris en rouge arme-toi d'un stylo éructe des pieds des poings de la gueule parle avec tes couilles encre ton poing frappe le clavier de tes tripes choque les mots ose la poésie sans compromis machine de la vie crache des vers en tous lieux à toute heure dans les rues sous la pluie la neige le vent par terre dessine un arc-en-iel avec des crayons crache chuchote des paroles qui réaniment harangue avec ton corps gueule l'interdit machine de la vie chante l'utopie rage ton rap rock ta life libère ta parole tague ta révolte beugle ta haine écris comme on hurle gribouille griffonne raye rature tape rédige questionne compose ponds raconte déchire tout et recommence et recommence jusqu'à faire éclater la grenade de ton ministère intérieur ose le texte de la tourmente comme un coup d'épaule au dormeur (...) écris comme on hurle monte le son ouvrez vos bouches au doute à l'incertain à l'obscur à l'étrange à la colère à la révolte au vent révolte le vent haussons le ton haussons la langue osons la langue bien pendue osons la colère pour ne pas mourir.
Samedi 6 septembre 2014, 18h Pulvérisés nous plonge dans la vie de deux femmes et deux hommes, jamais nommés, durant une journée et une nuit. Quatre grains de sable dans l’économie mondiale. Un des protagonistes croise à un moment la vie des trois autres. Responsable assurance-qualité sous–traitance pour une grande entreprise, toujours dans un avion, il habite rarement Lyon, au risque de mettre en danger sa vie de famille. Il est amené ainsi à contrôler à Dakar une entreprise de standard téléphonique. Au même moment, un superviseur de plateau sénégalais dénonce la cruauté dont peut faire preuve son chef d’entreprise pour “faire du chiffre”. À Shanghai, une ouvrière chinoise raconte l’humiliation quotidienne qu’elle subit chaque jour à l’usine où elle travaille à la chaîne. À Bucarest, une ingénieur d’études et développement témoigne de sa difficulté à s’intégrer, à réussir, à gravir les échelons. Quatre vies qui se racontent pour nous emplir d’une fraternité, nouvelle. Extrait de Pulvérisés Tu ouvres les yeux
Samedi 13 septembre 2014, 18h Pierre et Marguerite Delormes vivent ensemble depuis cinquante et un ans. Ils ont eu quatre enfants, trois filles et un garçon et bientôt ils fêteront en famille leurs noces de camélia. Mais depuis quelques temps, la santé de Pierre se dégrade, il a la mémoire qui flanche (Alzheimer). Pour partager cette surcharge de travail et de soucis, Marguerite fait appel à une aide à domicile, et engage Léonie, une jeune créole. Celle-ci, un jour, lui conseille d’aller se distraire, d’aller danser. C’est là, sur un parquet de danse, que Marguerite rencontre Gary, un Américain, octogénaire comme elle : début d’une histoire d’amour. En cinq mouvements. Extrait de Dancefloor Memories Gary : De très bon conseil cette Léonie
Samedi 20 septembre 2014, 18h De 1808 à 1976, le domaine Saint-Cyr, situé près de Rennes, a été tenu par les soeurs de Notre-Dame de Charité du Refuge. Pendant plus de cent cinquante ans, le lieu a abrité une maison de correction, de rééducation des enfants difficiles, de formation Extrait de Histoires de femmes et de lessives Berthe : Un garçon du faubourg d’â côté m’a engrossée, et il n’a pas voulu m’épouser. J’ai essayé de faire passer l’enfant, mais il est né c’est une fille, mes parents m’ont collée ici. J’ai quinze ans, mes seins gonflés de lait me font mal
Samedi 27 septembre 2014, 18h L’action se déroule au Moyen Âge. Un Moyen Âge de convention où Catherine Anne s’amuse, et le lecteur avec elle, à bousculer les stéréotypes (présence d’une ménestrelle), en multipliant les changements d’habit, les travestissements. Un suzerain qui n’avait qu’une fille, l’éduque comme un garçon. Pourtant quand la “nécessité” de la guerre s’impose, « Monseigneur » décide de l’envoyer au couvent, il choisit de partir guerroyer avec Thibault, un jeune garçon (13 ans) qu‘il a adopté et élevé avec Christine et le fait chevalier. Christine désobéit alors à son père : affirmant préfèrer “mourir au combat qu’étouffée sous un voile”, elle part à la place de Thibault, dissimulée sous son armure. De son côté, Thibault, qui refuse de verser le sang, trouve l’hospitalité chez de braves paysans…Quand Christine reviendra du combat grièvement blessée, Thibault la soignera avec les herbes du “dragon”.
Extrait de Sous l’armure Thibault : Attention tu vas te blesser Christine : Je tiens l’épée aussi bien que toi Thibault: Je ne sais pas Thibault : Christine Christine : L’idée me plait oui
Samedi 4 octobre 2014, 18h Fille d’un militant politique algérien exilé en France en 1979, Safia, 31 ans, est devenue une journaliste célèbre pour son traitement des sujets sociaux comme les discriminations. Pour sa chaîne de télévision, elle couvre en direct l’incendie d’un centre de rétention provoqué par des sans-papiers. À l’extérieur, une manifestation tourne à l’échauffourée, faisant deux victimes: Jamel Khaled, chef de file des manifestants, responsable du collectif Utopia et Ahmed Khaled, son frère, préfet de police. Suite au drame, le président de la République française annonce la dissolution de neuf associations de soutien aux sans-papiers, le doublement des quotas d’expulsion, l’interdiction de manifester en faveur des étrangers et de leur prodiguer de l’aide. Au risque d’aller en prison, Safia passe outre, mettant en péril sa carrière professionnelle et sa relation avec Amon, l’homme qu’elle aime. Sur internet, elle lance un appel à la désobéissance civile… Extrait de A. Collision. Antigone Premier ministre : Il semble que les particuliers relogent les familles de « sans-papiers » dans leurs parties communes, leur construisent des abris de fortune sur les toits, dans les cours, les hangars à vélo, les caves, les appartements vides. Mais bien heureusement, d’un autre côté, dans les commissariats, les mairies, au sein de nos services sociaux, des citoyens prennent rendez-vous avec les autorités pour nous livrer des adresses, des noms et témoigner de ce qui se passe chez eux. Président : Bien ! Combien sont-ils ? Premier ministre – On ne peut pas bien savoir, 3 000 peut être ? Président : Ça fait combien d’étrangers cachés ? 10 000 ? Et vous, à l’Intérieur vous laissez faire ? L’ordre public, vous vous en foutez ? Je vous ai dit que je ne veux rien céder, ministres, fonctionnaires, religieux, gauchistes. Communication et fermeté. On en appelle à la responsabilité civique en en remettant un coup sur la délation. Amon, faites-moi passer ça gentiment aux médias. (…) La politique européenne nous aide, mais n’est pas suffisante. Alors, oui ! Nous allons les renvoyer chez eux. Renforcer les mesures sécuritaires, c’est une solution juste, conforme au droit, à la morale et surtout à l’intérêt national. Allez ! Que chacun de vous reprenne ces éléments de langage dans les médias. Il est temps de parler clair.
Les Amies d'Olympe #2
Samedi 31 août 2013, 17h30 Il est question d’une petite communauté humaine ordinaire, dans un village du sud de la France, d'un nouveau-né trouvé sur le seuil d'une maison, d’un été trop chaud et sec, irrespirable, d’un homme qui finit par brûler tous ses livres, parce qu’il comprend trop tard que tous ces livres lus ne furent en définitive qu’un rempart érigé pour protéger son propre mensonge, d’un homme qui n’aime plus sa femme, ne veut pas se l’avouer, et par là commet la pire des trahisons, de chasseurs en mal de chasse et qui partent à la chasse à la femme et à l‘enfant, d’une femme et d’un homme qui bercent leur vide d’enfant comme ils le feraient d’un enfant vivant, d’une idiote à qui on a retiré son enfant et qui en vole un, d'une mère qui aime trop son vieux fils et pas assez sa fille, d'une vieille intellectuelle de droite qui trompe son ennui avec un jeune maçon de gauche. Il est question d’un village en flammes... Premier volet d’un ensemble intitulé Les communautés territoires, la pièce a été conçue lors d’une résidence d’écriture dans un village médiéval de l’Isère. Comment naît l’inhumain, suivant quel imperceptible dévoiement des règles ? Telle serait la question qui se pose face à ces communautés très ordinaires, souvent repliées sur elles-mêmes, qui occupent ces territoires, aussi différents soient-ils : île, cité en banlieue, village… Toutes ont leurs codes, rites, histoires ; toutes peuvent se comparer dans la déviance et la sclérose qu’elles risquent d’engendrer. Un nouveau-né abandonné devant la grille d’une ferme va bousculer la vie d’un village figé dans l’immobilisme. Suscitant rumeurs et suspicion, réveillant vieilles querelles et mémoires enfouies, l’enfant va passer de mains en mains jusqu’à revenir dans les bras de celle qui l’a trouvé : l’idiote du village. L’histoire des treize personnages et le destin de l’enfant s’entrelacent, créant micro-séismes, entrechoquements, et ce jusqu’au dénouement : un acte transgressif qui condamnera, par ricochets, le village à la destruction. L’histoire s’inspire de l’épisode de Sodome dans la Bible : le châtiment y sanctionne le manquement aux lois d’accueil de l’étranger. L’Enfant, oeuvre de fiction, prend sa source dans le réel, mais y retourne en se faisant parabole sur ce qui constitue, pour tout ensemble humain, une menace permanente, une menace de l’intérieur. Comédienne et metteure en scène, Carole Thibaut a notamment publié chez Lansman: Fantaisies : l'idéal féminin n'est plus ce qu'il était – Version 3 (2012) - Avec le couteau le pain ( 2010) - Été ( 2008) - Faut-il laisser les vieux pères manger seuls aux comptoirs des bars, 2008. EXTRAIT
Samedi 7 septembre 2013, 17h30 Aujourd'hui, Leïla se marie. Mais elle n'a pas l'esprit tranquille. Lorsque sa soeur Neïma débarque pour l'aider à cracher le morceau, Leïla n'a pas envie de se confronter à elle. Pourtant, elle sait qu'elle n'a pas le choix. Qu'il lui faut régler cette histoire une bonne fois pour toute si elle veut se marier en paix. À trois - avec leur mère - entre récits et retours en arrière, les trois femmes reconstituent le puzzle de ce qui s'est passé pour pouvoir, enfin, tourner la page. Mais à quel prix ? À propos de sa pièce, Catherine Verlaguet écrit : "Braises traite d'un sujet brûlant parce que d'actualité. Le repli culturel que l'on observe dans certains quartiers soulève des débats houleux sur ce qu'est l'identité nationale. Je considère que c'est aussi à nous, artistes , de prendre la parole pour la donner. À nous de construire des ponts, de faire entendre des voix que l'on tait trop souvent par peur de s'y confronter". Pièce inédite, écrite lors d'une résidence d'écriture à Valréas, Braises sera mise en scène à l'automne 2014 par Philippe Boronad de la compagnie Artefact. Catherine Verlaguet a notamment publié: L'oeuf et la poule (Actes Sud-Papiers /Heyoka jeunesse, 2011); Chacun son dû / Jedem das Seine (Les Cygnes, 2005), Amies de longue date (Les Cygnes, 2001).
LEILA - C'était comment?
Pour le centième anniversaire de la naissance de Charlotte Delbo, des adhérentes de la bibliothèque de théâtre Armand Gatti lui rendent hommage en lisant sa dernière pièce, Les hommes. Jusqu'à maintenant, Charlotte Delbo (1913-1985) était principalement connue par ses écrits publiés chez Minuit depuis les années soixante. Dans Le convoi du 24 janvier et sa trilogie Auschwitz et après, la résistante politique, membre du réseau Politzer, témoignait de son expérience concentrationnaire : elle était l'une des rares survivantes d'un convoi de deux cent trente résistantes déportées en 1943 à Auschwitz. La qualité de ses quatre livres lui avait valu un début de reconnaissance et d'être mise au même rang que Primo Levi. En 2013, les publications chez Fayard d'une biographie- la première à lui être consacrée - et d'un livre regroupant son importante oeuvre théâtrale devraient lui permettre d'élargir son public. Les deux ouvrages modifient l'image qu'on avait d'elle, en montrant notamment la place importante jouée par le théâtre dans son existence. Durant trois ans, jeune sténodactylo, Charlotte Delbo fut l'assistante de Louis Jouvet, notant les indications du metteur en scène pendant les répétitions et les cours. Entre 1966 et 1978, elle écrivit dix pièces de théâtre. Six d'entre elles suivent de très près l'actualité : La théorie et la pratique, par exemple, a pour sujet la rencontre, en avril 1968, de deux sociologues, l'Allemand Herbert Marcuse et Henri Lefebvre (elle travailla au CNRS avec ce dernier); La capitulation, finie d'écrire en octobre 1968, porte sur l'invasion de la Tchécoslovaquie par « le grand frère » et ami russe... Les quatre autres pièces reviennent sur son expérience de résistante et de déportée. Écrite en 1978, Les Hommes est la dernière pièce de Charlotte Delbo. L'action se passe en France, en 1942 : incarcérées pour actes de résistance, des femmes décident de monter une pièce de théâtre et chargent l'une d'entre elles de l'écrire. Elles sont séparées de leurs compagnons, détenus dans une autre partie du fort, potentiels otages... EXTRAIT
Samedi 21 septembre 2013, 17h30 EXTRAIT
Samedi 28 septembre 2013, 17h30 Depuis vingt ans, Françoise du Chaxel écrit des pièces, mettant en scène des adolescent(e)s, conçues pour être jouées par eux/elles. Alternant chœurs, monologues, dialogues, elle excelle dans ses portraits de jeunes, saisis en groupe ou individuellement, toujours dans l’incertitude, se questionnant. Son dernier texte, résultat d’une commande du Théâtre du Pelican de Clermont-Ferrand, est dans la continuité de son travail. C’est une pièce-paysage, l’action s'y déplace constamment entre la France et l’Inde. À Paris, où Prakash, ingénieur informaticien est venu vivre avec sa femme Chitra, sa fille Preeti fait connaissance au lycée d’Eva, de Leïla et se lie avec Pierre; Lucie rêve d’aller en Inde jouer "Antigone", à Jaipur. En Inde, Abdul veut faire carrière à Bollywood, Ganesh veut entrer dans une école de khatakali, Sumana rêve de quitter Calcutta, Shanti parle de sa découverte du gang des femmes au sari rose, Mallika du tsunami qui a emporté ses enfants ... EXTRAIT Là-bas des films par centaines
Samedi 5 octobre 2013, 17h30 Les guérillères, ce sont trois femmes, aux prises chacune avec un homme, le mari, le patron, le père, trois figures emblématiques du mâle. À travers trois récits courts, trois monologues, l'auteure livre des destins tragiques dont la mort est la seule issue. Il y a pour commencer Lilith. Elle vit en Corée avec Georg, son mari et ses deux enfants. Leur vie est paisible jusqu'au jour Georg à l'envie de percer un trou dans la buanderie, là où elle garde au frais ses secrets. La deuxième figure, Léda Burdy est hôtesse d'accueil dans l'entreprise Egon Framm. Un jour, son patron lui annonce qu'elle va devoir se mettre au régime, rentrer dans du 34 alors qu'elle fait du 42. L'héroïne, anonyme, du troisième poème dramatique (intitulé La dernière battue) est une adolescente dont le père n'a pas supporté la relation amoureuse avec une autre jeune fille. " La guerre est à l’œuvre ici et maintenant dans les textes de Magali Mougel, une guerre d’autant plus implacable qu’elle affecte des personnages qui – jamais – ne sombrent dans l’excès ou la caricature. Bien au contraire : les personnages conservent une grande dignité, celle de leur langue (...) une langue âpre qui pose et repose les questions essentielles, une langue maniaque et domptée qui ne cesse de s’étonner de voir passer à chaque repas le même menu amer et désenchanté. »(Éric Pessan). Pour la première édition des Amies d'Olympe, Magali Mougel était venue lire "Erwin Motor Dévotion". Extrait
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Les Amies d'Olympe # 1 lectures en place publique 1er septembre - 6 octobre 2012 chaque samedi, 17h, place Martel Esprit - La Seyne-sur-Mer |
Samedi 1er septembre 2012, 17h L'histoire des "Démineuses" est basée sur des faits réels. Elle raconte l'histoire d'une équipe de six femmes libanaises formées au déminage, opérant au Sud Liban. Toutes sont chiites, certaines sont voilées. Trois sont mariées, deux ont des enfants. Leur engagement qui met en péril leur vie tous les jours, est une oeuvre de réparation. C'est aussi un métier leur permettant de gagner d'une manière respectable un salaire se montant au double du salaire moyen. Fortes de l' autonomie financière que leur confère ce "salaire de la peur", ces femmes qui déminent le sol de leur pays, déminent aussi leur vie. Le danger qu'elles osent braver tous les jours les a désinhibées. Cinéaste, Milka Assaf a réalisé une dizaine de documentaires, notamment pour Arte : Le bal du triomphe de l'amour (sur des "Roméo et Juliette" libanais de confessions différentes, 2002), La mémoire volée (sur le pillage du musée de Bagdad, 2004), Sri Lanka (les naufragés du tsunami, 2005)... "Les Démineuses" est sa première pièce. INCIPIT SHÉHÉRAZADE et LINA sont perchées sur une colline. Tandis que Lina admire le paysage, Shéhérazade balise un terrain miné. LINA - Quelle vue magnifique ! Je n’imaginais pas que la région était aussi verdoyante ! Samedi 8 septembre 2012, 17h En quatre ans, avec trois pièces écrites en français et publiées chez L'Amandier et L'espace d'un instant, Sedef Ecer s'est imposée comme une subtile passeuse entre la Turquie, pays où elle née, et la France, "sa langue d'accueil". Dès 2009, elle se fait remarquer avec Sur le seuil, sa première pièce écrite en français. Tous les personnages de cette suite de minifictions sont des femmes amenées à se rencontrer dans l"'araf", lieu de passage entre la vie et la mort : une immigrée sédentarisée qui s'est suicidée, une femme snipper amoureuse de son ennemi, une jeune fille qui découvre que son grand-père n'était pas le héros national enseigné à l'école, une danseuse du ventre assassinée par la femme de son amant et consommée par celui-ci, sans qu'il le sache, sous forme de purée... Dans sa seconde pièce (2011), l'action se déplace À la périphérie d'une grande ville de la planète, sur une immense décharge où sont repoussés les exclus et les exclus des exclus. Enfants nés sans nombril, contaminés par le dépotoir puis par une usine de pesticides, Azad et Tamar réussiront à aller en France pour découvrir qu'au pied de la tour qu'ils squattent dorment des Rroms, comme dans le bidonville qu'ils ont fui. Résultat d' une co-production allemande, française, arménienne et turque, Les descendants (2012) tourne autour d'un mot jamais prononcé, d'un non-dit. L'action se déroule aujourd'hui dans un observatoire astronomique, avec en arrière plan, un évènement historique longtemps refoulé : la sélection par un État nationaliste d'êtres inférieurs envoyés en déportation. Elle se termine avec l'espoir "Que dans un autre temps, une autre galaxie, des hommes ne seront pas séparés en trois: les bourreaux, les victimes, les témoins. Et que leurs descendants ne porteront pas les haines ancestrales." EXTRAIT de « L’ABSENTE » Galanthine, transsexuelle voilée et Kardelen, fan de road movies. KARDELEN – Pourquoi tu portes ça ?
Enfant illégitime, née à Montauban le 7 mai 1748, Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, meurt guillotinée le 3 novembre 1793. Auteure de théâtre, elle est la première femme dramaturge à être jouée à la Comédie-Française, avec une pièce dénonçant l'esclavage des noirs. Figure flamboyante de la Révolution française, longtemps méprisée, son action fait depuis deux décennies l'objet d'une réévaluation. Son nom reste indissolublement lié à sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, première déclaration universelle des droits humains à poser une exigence universellement valable à la fois pour les hommes et pour les femmes. Pour les femmes, elle demande notamment le droit de vote, l'accès aux charges et emplois publics, le droit à l'instruction. Elle imagine un nouveau contrat social entre la femme et l'homme, protégeant les mères "célibataires", les enfants illégitimes, réorganisant le fonctionnement de l'héritage. Elle lance l'idée de "maisons de maternité", défend la loi sur le divorce. INCIPIT Tableau 1 La prison. À l'aube, une cellule de prison dans la pénombre. Assise à une table, Olympe écrit à la lueur d'une bougie. Elle entend un bruit de sabots sur la chaussée, un roulement de tambour. OLYMPE – Comment sommes-nous passés de ces nuits brûlantes où l'on se jurait l'amour pour l'éternité à toute cette destruction?
Samedi 22 septembre 2012, 17h Le samedi 2 août 1980, à 10h25, heure de pointe du trafic ferroviaire, une bombe explose dans la salle d'attente de la gare de Bologne, faisant 85 morts et 128 blessés. Après quinze ans d'enquête, le procès ne permit pas de découvrir les instigateurs de cet acte terroriste où sont impliqués des membres de l'extrême droite, des responsables des services secrets italiens, la loge maçonnique Propaganda due (P2). Trente ans après, les deux principaux condamnés à perpétuité comme exécuteurs matériels de l'attentat sont en liberté ; présente dans la gare le jour du massacre, Diana Vivarelli ne peut et ne veut oublier cette " strage-dia". S'appuyant sur des sources documentaires vérifiées, mêlant autobiographie et Histoire, elle raconte comment le 2 août 1980 la vie de centaines de personnes définitivement bascula, avec comme fil conducteur l'histoire de quatre jeunes gens qui s'apprêtaient à partir en vacances pour la Grèce. À la manière de Roberto Saviano dans Gomorra, elle choisit "des mots qui dénoncent, qui témoignent, qui ne reculent pas. Des mots parés de leur seule armure: être dits. Une parole qui est sentinelle, témoin." EXTRAIT
Samedi 29 septembre 2012, 17h Docteure en philosophie, Dominique Paquet mène parallèlement des activités de comédienne, d'auteure de théâtre et maintenant, de codirectrice d'un lieu (le centre culturel Boris Vian des Ulis). Auteure d'une étude sur l'odeur et les parfums au théâtre (La dimension olfactive dans le théâtre contemporain, L'Harmattan, 2005 ) de nombreuses pièces pour adultes (Cambrure fragile, Comp’Act, 2003; Le choix des T(h)ermes, L’Amandier, 2006; Les petites comédies de l'eau Gironde, Script, 2011 ), elle est aujourd'hui l'une des voix importantes du théâtre pour le jeune public. En 1997, elle publie Les escargots vont au ciel, dans laquelle une petite fille de 9 ans réalise: "J' appartiens à celui qui m'élève." (Très Tôt théâtre; Théâtrales, 2002). Puis viendront Un hibou à soi, clin d'oeil à Deleuze et à la pensée-sorcière (Manège, 1999), Les échelles de nuages (L’école des loisirs, 2001), Cérémonies (L’école des loisirs, 2004). Ses pièces ont souvent pour protagonistes des adolescents (Froissement de nuit, Monica companys, 2000; Passage des hasards, Urgence de la jeune parole / Lansman, 2006) mais aussi des enfants, voire des bébés comme dans Son Parfum d’Avalanche (Théâtrales, 2003). EXTRAITS
Samedi 6 octobre 2012, 17h Erwin Motor est une petite entreprise de sous-traitance automobile. Y est employée, la nuit, sur une chaîne de montage, la jeune Cécile Volanges, ouvrière modèle dont l’obstination et la fierté se heurtent à l’incompréhension de son mari. À l’usine, cependant, un homme veille au bon déroulement des tâches, Monsieur Talzberg. Il surveille ses ouvrières de près, voire de trop près, par des moyens qui lui sont propres, pour maintenir la productivité. Pourtant la cadence des ouvrières faiblit. Comment agir sur la baisse de production ? Extrait Madame Merteuil. - Le spectre de la Pologne Monsieur Talzberg.
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