• Prix Tartuffe 2009 Actualité de la censure - autocensure - liberté d’expression |
Le Prix Tartuffe 2009 a été décerné à la troupe birmane de Mandalay, les Moustache Brothers (Par Par Lay, Lu Zaw, Lu Maw...) pour leur résistance par le rire: interdits de jouer dans la rue... les Moustache Brothers font du théâtre en appartement. À partir de 2010, les informations recueillies par l'Observatoire de la censure sont publiées sous la forme d'un blog:
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Créé en 2004 par Orphéon - Bibliothèque de théâtre Armand-Gatti, l'Observatoire de la censure réunit des artistes, écrivains, éditeurs, programmateurs, bibliothécaires, journalistes. C'est un lieu de réflexion et d'information sur la censure et l'autocensure. Il décerne chaque année le Prix Tartuffe à un écrivain ou artiste victime de la censure, ou à un livre qui défend la liberté d’expression. |
30 décembre 2009: Suppression de la Direction du livre et de la lecture. Annoncée par un décret du 15 novembre 2009, elle sera effective le 13 janvier 2010. Dans le cadre de la réorganisation du ministère de la culture, elle sera fondue dans la Direction générale des médias et des industries culturelles, qui regroupera les industries publicitaire, phonographique et “l’ensemble des services de communication au public par voie électronique”. (Télérama) |
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28 décembre 2009: Au temps des croisades. (Paris) Après Direct, histoire d’une prise d’otages et d’une télé pirate jouée dans des hangars de zone industrielle, Le Championnat du monde de n’importe quoi joué dans des gymnases, Beaucoup de bruit pour rien, appât shakespearien présenté sur les marches des Scènes nationales, Les 26 000 couverts entrent dans un théatre (L’Athénée- Théâtre Louis Jouvet). En association avec Les Brigands, ils reprennent Au temps des croisades, un opéra-bouffe de Claude Terrasse (1867-1923), compositeur de la chanson du Décervelage d’Ubu Roi (1896) et de la musique de scène du “Pantagruel” de Jarry, souvent présenté comme le successeur d’Offenbach. L’ oeuvre composée sur un livret de Franc-Nohain se déroule au Moyen âge : les femmes du château sont bien seules, leur seigneur étant parti à la croisade en emportant les clefs de toutes les ceintures de chasteté ... Jouée pour la première fois à Paris au Théâtre des Mathurins fin 1901, l’oeuvre est interdite pour grivoiserie après la première représentation. Elle sera reprise à Paris au Théâtre des Capucines le 14 novembre 1903 sous le titre “Péché véniel”. Une autre oeuvre du tandem Terrasse /Franc-Nohain avait été interdite en 1898, après une seule représentation au théâtre des Pantins. Jugée par la censure trop favorable à Dreyfus, trop critique de la République, de l’esprit et du drapeau français , elle avait pour titre Vive la France! . |
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27 décembre 2009: Quatre-vingt-dix ans après. Secrecy News, blog de la Federation of American Scientists consacré à la culture du secret et aux services de renseignement vient de mettre en ligne un mémoire datant de 1926, présentant des photos de la guerre de 14-18 censurées par l’armée américaines, comme celle de ces soldats s’entraînant avec des mitrailleuses en bois ou celle de ces prototypes de gilets pare-balles. À ce rythme, on peut espérer voir en 2102 des photos cachées de la guerre d’Irak. http://www.fas.org/blog/secrecy/2009/11/photo_censorship.html |
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26 décembre 2009: 11 ans de prison pour subversion (Chine). C’est la peine à laquelle a été condamné le 25 décembre 2009, Liu Xiaobo pour des articles publiés sur internet et pour sa participation à l’élaboration d’ un texte, la Charte 08, réclamant la démocratie en Chine. Le philosophe et écrivain qui a déjà passé vingt mois en prison suite aux événements de Tiananmen en 1989, puis trois ans en camp de travail et huit mois aux arrêts à domicile dans les années 1990..., était emprisonné depuis son arrestation en décembre 2008. Au fait, “Noël” a été traduit en chinois par ”Festival du cadeau”. |
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25 décembre 2009: Vers une désintégration de la culture ? (France). Dans le cadre de la Révision des Politiques Publiques (RPP), l’État envisage de supprimer la taxe professionnelle, principale ressource fiscale des collectivités et d’enlever aux collectivités la clause de compétence générale qui leur conférait un minimum d'autonomie politique. Cette recentralisation aggrave la mise sous tutelle des collectivités territoriales et met doublement en péril la culture, principalement financée par elles. ”On peut être conscient des contraintes budgétaires de sa collectivité et accepter de réfléchir à un plan d'économies en supprimant un certain nombre d'actions et/ou de subventions, mais dans une limite raisonnable... Il arrive un point au-delà duquel il ne s'agit plus d'économies, mais où c'est toute l'architecture d'une politique qui est remise en question... On vérifie alors l'adage selon lequel une politique culturelle met des années à se construire... et quelques minutes seulement à se désintégrer”. (Lalettre du cadre.fr) |
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25 décembre 2009: Un film sur la mort d’un sans-papiers interdit de tournage à Orléans. La municipalité d’Orléans a refusé d’autoriser le tournage d'un court-métrage mettant en scène l'interpellation d'un immigrant sans papiers dans la ville pour «ne pas choquer, ni stigmatiser les habitants du quartier populaire où devait se tourner la scène de défenestration du jeune sans papiers, ceci à quelques jours des fêtes de Noël». Le président PS de la Région Centre a jugé mardi 22 décembre "problématique" le refus opposé par la mairie d'Orléans (UMP). Il a appelé à la "vigilance" sur la liberté d'expression. "À l'heure où le débat sur l'identité nationale connaît de nombreux dérapages, il semble que certains élus sont mal à l'aise avec un sujet abordant les arrestations de sans-papiers", souligne François Bonneau dans un communiqué."Un film comme +Welcome+, récompensé par un prix du Parlement européen, aurait-il pu être tourné à Orléans ?", s'interroge l'élu. Le scénario de En France, court-métrage, dirigé par le cinéaste Ramzi Ben Sliman est financé entièrement par la région Centre à hauteur de 40.000 euros. Il raconte la défenestration d'un enfant sans papiers à la suite d'une interpellation et évoque le sentiment de culpabilité d'un policier. (Libération - Le Monde) |
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24 décembre 2009: Art et religion, mise à nu (Finistère) Parce que la danseuse rennaise Corinne Duval et son partenaire avaient achevé le 14 juillet 2009 leur prestation artistique entièrement nus sur l’autel de la petie chapelle Saint-Pierre de Mahalon, l'association Cap accueil organisatrice du festival Arts à la Pointe, se disant choquée et surprise par une prestation qu’elle n’attendait pas, refusait de payer les cachets dus aux deux artistes et de s’acquitter de ses obligations d’employeur (attestation de travail, etc). L’association vient d’être déboutée pour la deuxième fois par les prud'hommes: le tribunal a rappellé à l’employeur qu’il devait respecter le contrat signé avec la chorégraphe. Chaque été, depuis 1999, le festival Arts à la Pointe fait entrer l'art contemporain dans des chapelles finistériennes du pays de Douarnenez et du Cap-Sizun. Après l’édition 2009 qui avait pour thème No(s) Frontière(s), l’édition 2010, intitulée Partage, pourra-t-elle avoir lieu? Fin octobre, le diocèse de Quimper avait rappelé que les chapelles « ne peuvent pas être de simples salles de spectacles ou d'expositions ». Le 27 novembre 2009, Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper et Léon, avait fait part de son indignation dans un communiqué où il dénonçait "une profanation d'une rare gravité et d'une grande violence", "un acte odieux pour la conscience et la sensibilité des catholiques.” Le diocèse a décidé de fermer ses chapelles pour un an aux activités de l’association et se réserve le droit d’engager des poursuites. “Une célébration de réparation en prières” en présence de l’évêque sera organisée dans la chapelle. (Aujourd’hui en France - Le Télégramme de Brest - Ouest France - Libé Rennes) |
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21 décembre 2009: Brèves de prétoire. Le 18 décembre 2009, la cour d’appel de Paris a condamné pour “outrage” le chanteur Éric Thévenoux, alias "Manu le Moqueur". (AFP) Le 7 juin 2008, lors du festival "Montereau Confluences", le chanteur du groupe de rock Les Locataires avait insulté publiquement Yves Jego, secrétaire d’État, député-maire de Seine-et-Marne. Il s'en était également pris à l'UMP et aux artistes qui votent pour ce parti. Puis il s'était déshabillé et avait, selon l'arrêt, "exhibé ses parties génitales, puis son postérieur", devant 300 à 500 personnes, dont de nombreux enfants. En première instance, il n’avait été condamné que pour "exhibition sexuelle", décision confirmée par la cour. Le soir des faits, l’artiste avait été contrôlé avec un taux d'alcoolémie de 2,30 grammes d'alcool par litre de sang. (Voir Prix Tartuffe 2008, 10 octobre) Mercredi 16 décembre 2009, un tribunal populaire Gacaca a acquitté, en appel, l’acteur de théâtre Dismas Mukeshabatware. (Voir Prix Tartuffe 2009, 30 octobre). L'homme qui officiait sur Radio Rwanda avait été condamné fin octobre à 19 ans de prison pour le meurtre d'une femme et de ses trois enfants, pendant le génocide de 1994. (RFI) |
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Nouvel épisode, et certainement pas le dernier dans le conflit qui oppose depuis 2004 (voir Prix Tartuffe 2006, 16 février) le maire de Saint-Romainau- Mont-d'Or (près de Lyon) à Thierry Ehrmann, propriétaire et concepteur de la “Demeure du Chaos”. Mardi 15 décembre 2009, la cour de cassation a condamné l’homme d’affaires (président du groupe Serveur et d'Artprice.com) et plasticien à remettre dans leur état d'origine les lieux où il a construit la “Demeure du Chaos”. Depuis 1999, Thierry Ehrmann supervise le travail d'une cinquantaine d'artistes: un ancien relais de poste du XVIIème siècle a été transformé en un centre d’art contemporain exceptionnel, lieu de création et de résidence d’artistes, lieu d’ exposition visité par des dizaines de milliers de personnes. Considérant que la décision de justice privilégie le code de l’urbanisme et met en péril l’existence de plus de deux milliers d’oeuvres d’art, Thierry Ehrmann a annoncé son intention de faire appel devant la cour européenne. Il estime que sa "demeure n'est pas une oeuvre violente. Elle n'incite pas à la haine et ne trouble pas à l'ordre public". http://www.demeureduchaos.org |
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20 décembre 2009: Pour la liberté d’imprimer sans autorisation ni censure. Ce Speech for the liberty of unlicensed printing, adressé au Parlement anglais mais qui ne fut jamais prononcé devant lui, fut écrit et publié en 1644 par John Milton, pendant la guerre civile opposant le roi Charles 1er à son Parlement. Surtout connu comme poète, auteur du Paradis perdu, Milton fut aussi un redoutable pamphlétaire. Son discours vient d’ être réédité dans le cadre d’une collection intitulée “Les livres qui ont changé le monde”. Pour le sociologue Cyril Lemieux qui le commente dans Le Monde du 4 décembre 2009, il constitue “le premier texte à défendre l’idée que la censure est une pratique illégitime et dépourvue d’utilité. Le public, dit Milton, est assez mature pour juger par lui-même de ce que valent les écrits dont on veut lui interdire la lecture.” Quatre cent soixante-cinq ans plus tard, Cyril Lemieux fait trois constations. Tout d’abord, la question miltonienne de la censure est toujours d’actualité dans quantité de pays sur la planète mais également en France. Deuxièmement, même quand il n’y a ni censure a priori ni autocensure, “rien de ce qui est publié n’est à l’abri de contestations et d’éventuelles poursuites judiciaires. Il reste donc toujours des sanctions et des interdits(...) l’idée qu’un discours sans aucune contrainte serait possible n’a jamais été vraiment soutenue jusqu’au bout.” Enfin, pour Cyril Lemieux, le débat sur la liberté d’expression ne peut aujourd’hui se limiter au seul problème de la censure ou de l’autocensure : “À partir du moment où il n’existe plus d’obstacle de principe à la prise de parole et où le nombre de ceux qui se sentent autorisés à la prendre ne cesse de s’accroître, le but du jeu social n’est plus tant d’avoir le courage de parler que d’avoir le pouvoir de capter l’attention(...) Il ne s’agit plus seulement de défendre le droit pour tous de s’exprimer: il s’agit aussi de parvenir à rendre discutables les formes dans lesquelles il nous est donné de nous exprimer, et la façon dont les informations qui servent de point de départ à nos débats sont sélectionnées.” |
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19 décembre 2009: Entre crochets. Quel rapport existe-t-il entre ces deux livres? Quel point commun réunit leurs deux auteurs? Quel rapport y-a-t-il entre Serge Rezvani, peintre, dramaturge, auteur de chansons (Le Tourbillon, J’ai la mémoire qui flanche), de romans (Les Années-lumière, Les Années Lula) et Alain Dreux Gallou dit A.D.G. (de son vrai nom Alain Fournier) auteur de romans policiers publiés dans la Série noire, journaliste à Minute, Rivarol, anarchiste de droite, militant caldoche en Nouvelle-Calédonie? En parcourant ces deux ouvrages, le lecteur découvrira des textes entrecoupés d’espaces blancs, de taille variable (d’une ligne à trois pages) mis entre crochets. Un discret avertissement et une préface en donnent chaque fois l’explication. Au dos de la page de titre du Testament amoureux dans l’édition de poche (Points Seuil, 1984), au dessus de la date mentionnant la première édition (Stock, 1981), on peut lire : “À la suite d’une décision de justice, certains passages ont été censurés. Les espaces correspondants sont mis entre crochets dans le texte.” Des éléments de réponse sont amenés par Claude Lanzmann, directeur des Temps modernes et réalisateur du documentaire Shoah. Dans son livre de souvenirs (Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009), il déclare (page 173): “J’ai intenté un procès - que j’ai gagné - à l’éditeur et à l’auteur du Testament: le livre a été expurgé d’un grand nombre de passages dont j’avais réclamé la suppression. Il a été réédité avec des “blancs”.” Il semblerait que les passages incriminés concernent principalement Évelyne Lanzmann, soeur de Claude et de Jacques Lanzmann. Comédienne sous le nom d’Évelyne Rey, créatrice du rôle de Johanna dans la pièce de Sartre Les Séquestrés d’Altona, elle a été la première épouse de Serge Rezvani. Elle mourra en novembre 1966, suite à un suicide aux barbituriques. Papiers gommés (La Dilettante, 2008) rassemble cent chroniques écrites par A.D.G entre 1993 et 1996. Elles étaient parues sans problème dans Le Libre Journal de la France courtoise, “le décadaire de résistance française et catholique”. Quinze ans ans plus tard, il semblerait que la liberté d’expression souffre de nombreuses exceptions et que le même texte soit maintenant sous la menace de diverses poursuites pour “diffamation”, “injure atteinte à la vie privée”, “propos à caractère homophobe ou raciste”. Dans sa préface au livre, l’avocat Emmanuel Pierrat rappelle qu’en 2007 son “cabinet de censeur” avait déjà été consulté par le directeur de La Dilettante. Déjà l’éditeur avait choisi d’accepter les coupes conseillées par l’avocat: J’ai déjà donné, le roman posthume d’A.D.G., était sorti “émasculé” sans que les deux hommes n’osent “avouer que c’est nous qui avions manqué de couilles”. Avec Papiers gommés, l’avocat et l’éditeur récidivent, ouvertement. “Expurgé” a posteriori suite à un procès et à la décision d’un juge dans le cas du Testament amoureux ou au préalable, par précaution, pour éviter un procès dans le cas de Papiers gommés, le résultat final est le même pour le lecteur: un texte tronqué contre la volonté de son auteur, troué de blancs entre crochets.... |
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7 décembre 2009: La police du Net interpelle le directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris pour téléchargement d’images illégales. C'est dans le cadre des opérations classiques de contrôle opérées sur le Net par la gendarmerie que les services enquêteurs ont interpellé ce fonctionnaire. Pascal Dumay, 53 ans est soupçonné d'avoir téléchargé volontairement des images d'enfants et d'adolescents sur son ordinateur. Pianiste concertiste, directeur de la musique à Radio France (1996-2000) président de l'Orchestre français des jeunes de 1995 à 2001, il avait été nommé directeur du CNSMD de Paris par décret du président de la République, à compter du 1er septembre 2009. Il a été présenté au parquet de Versailles, mercredi 2 décembre d'où il est ressorti avec un placement sous contrôle judiciaire, interdiction lui étant faite d'entrer en contact avec des mineurs. Il doit comparaître le 22 janvier prochain devant le tribunal correctionnel de Versailles. Le ministre de la Culture "Frédéric Mitterrand a pris connaissance de la procédure engagée à l’encontre de Pascal Dumay. Il a aussitôt décidé de suspendre cet agent de ses fonctions, dans l’attente du jugement pénal ou du prononcé d’une sanction disciplinaire", a indiqué samedi 5 décembre le ministère dans un communiqué. Le ministère de la culture rappelle que "la suspension de fonction est une mesure d’urgence, prise à titre conservatoire et sans caractère disciplinaire, qui n’entraîne pas par elle-même l’arrêt du versement de la rémunération". Elle est d’une durée maximale de quatre mois, délai dans lequel une décision disciplinaire doit être prise ou des poursuites pénales engagées. Cette décision prise dans “l’urgence” intervient un mois après une polémique sur la vie privée du ministre de la culture: sa prise de position en faveur du cinéaste Roman Polanski, arrêté en Suisse pour le viol d’une mineure et de fallacieuses interprétations de son roman (jugé autobiographique) “La mauvaise vie” avaient amené le ministre à intervenir à la télévision pour s’expliquer, nier toute pratique pédophile et condamner publiquement la pédophilie. (AFP) |
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6 décembre 2009 : Analyser les images: controverse sur un doigt levé. Depuis le mois de juin 2009, la photo d’une courageuse jeune femme, à pied, faisant face à l’actuel président iranien debout sur une voiture et le défiant d’un doigt majeur levé est en train de devenir sur le Net une icône, un des symboles de la résistance du peuple iranien et particulièrement des femmes, à la dictature des mollahs. Selon le site Hoaxbuster, spécialisé dans l’analyse des rumeurs et des canulars circulant sur la Toile, il s’agirait d’une photo retouchée: dans ce qui serait la version d’origine, la jeune femme ne pointe pas son majeur vers Ahmadinejad mais tend sa main. http://www.hoaxbuster.com/hoaxliste/hoax.php?idArticle=80182 |
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4 décembre 2009: Relire Histoire de la censure théâtrale en France de Victor Hallays-Dabot, Dentu, 1862. - 340p. Publié en 1862, l’ouvrage se révèle très incomplet et partisan. Loin d’être exhaustif, le champ d’étude du livre est très limité. Cette “Histoire de la censure théâtrale en France” est avant tout centrée sur les théâtres parisiens : rarissimes sont les allusions faites à ce qui se passe en province. Elle porte essentiellement sur la période 1700-1850: après quelques lignes sur l’histoire de la censure en Grèce et à Rome, l’auteur expédie en quarante pages et deux chapitres la période allant du Moyen Âge au XVII ème. Partiel, le livre est tout autant partial. C’est un ouvrage à thèse, favorable à une censure préventive. L’auteur se méfie du théâtre. Il le considère beaucoup plus dangereux que le livre, y décèle un pouvoir de contagion susceptible de faire “courir de nombreux périls à la vie morale et religieuse et politique d’un pays”. Comme Platon, il pense que la loi doit contraindre le poète “à ne point s’écarter dans ses vers de ce qu’on tient dans l’État pour légitime, juste, beau et honnête”. La censure est là pour sauvegarder trois principes fondamentaux: “le sentiment religieux, le sens moral, l’esprit patriotique”. Nécessaire, la censure serait inévitable puisque selon Hallays-Dabot , l’étude de l’ histoire récente montre que les périodes de liberté absolue (1791, 1830, 1848) sont rares, brèves et dégénèrent chaque fois en licence. Il faut au théâtre, préconise-t-il donc, une liberté sagement réglée, la liberté “sublato jure nocendi” (Horace, Art poétique, v 281), "la liberté du bien et non la liberté du mal" . |
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3 décembre 2009: Droit à l’image “Il est interdit de collecter ou de traiter des données faisant apparaître des immeubles d’habitation et leurs dépendances, des chemins privés ou des jardins et des cours privés sauf dans le cas où les propriétaires de ces lieux ont expressément donné leur accord à cette collecte et à son traitement.” Au nom du respect du droit à la protection de la vie privée, le député français Jean-Christophe Lagarde vient de déposer cette proposition de loi visant à interdire à Google Street View et aux Pages jaunes de mettre en ligne sur internet la photo d’un immeuble sans l’autorisation de son propriétaire. Si la proposition était adoptée, la jurisprudence actuelle en matière d’image serait renversée. Depuis un arrêt de la Cour de cassation de 2004, le droit français considère que c’est au propriétaire d'un bien de prouver que la publication d'une photographie de ce bien lui cause un préjudice, un “trouble anormal”. (Le Monde) |
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1er décembre 2009: Quand, à Genève, on brûlait les hérétiques. (Suisse) La publication chez Labor et Fides de la pièce de Michel Beretti “Calvin Genève en flammes” prolonge les représentations qui ont eu lieu à Genève du 1er au 26 juillet 2009, promenade des Bastions, devant le Mur des Réformateurs. Résultat d’une commande de l’Église protestante de Genève, la création et l’édition de cette pièce historique interviennent dans le cadre du 500ème anniversaire de la naissance du picard Jean Calvin (1509 -1564). L’action se déroule entre 1541 et 1564, période où Calvin tente de réaliser à Genève le rêve d’une cité exemplaire, plus juste, plus solidaire, par l’instauration d’une république théocratique. Beretti décrit comment sous son impulsion sont dénoncés les banquiers qui pratiquent des taux abusifs, comment Genève devient plus accueillante envers les étrangers (Français, Provençaux, Piémontais) surtout s’ils sont de culte réformé. Il montre l’emprise d’un Consistoire de pasteurs sur la vie quotidienne qui autorise le divorce mais condamne à l’exil les couples désirant un mariage inter-religieux, qui règlemente la longueur des habits, interdit la danse, détruit des instruments de musique. Dans ce monde masculin (“L’homme suit le Christ, et la femme l’homme!”), la voix d’une femme comme la théologienne Marie Dentière peine à se faire entendre. Jean Vachat, qui s’était suicidé avec un couteau pour mettre fin à de terribles douleurs au ventre sera “traîné nu sur une claie par les rues, face contre terre, pendu puis enterré par le bourreau au pied du gibet”. L’athée Jacques Gruet sera condamné à mort et exécuté. Quant au médecin (il découvrit la façon dont le sang passe dans les poumons pour s’oxygéner) et théologien Michel Servet que l’ Inquisition n’avait réussi à brûler qu’en effigie, il sera envoyé au bûcher le 27 octobre 1553. Brûler un homme pour ses idées, ce n’est pas brûler des idées, “ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme” dira Sébastien Castellion. Post Tenebras Lux? |
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1er décembre 2009: Un chanteur condamné à 3 ans de prison ferme pour propagation du néo-nazisme. (Tchéquie) Michel Moravec, 29 ans, chanteur du groupe tchèque Imperium a été reconnu coupable par le tribunal régional de Ceske Budejovice d'avoir produit des CD baptisés "Triumph of the Will", glorifiant le nationalsocialisme. Chantre d’une "Révolution blanche”, Moravec avait été arrêté lors d'un récent coup de filet de la police contre les organisateurs de concerts néo-nazis à travers la République tchèque. (AFP-CTK) |
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30 novembre 2009 : Berlusconi menace d’étrangler les auteurs de livres et de films sur la mafia. Après avoir traité les journalistes de “délinquants”, les juges de “métastases de la démocratie”, Berlusconi s’en prend maintenant aux auteurs. “Si je trouve qui est l'auteur des neuf saisons de La Pieuvre (feuilleton italien à succès ayant réuni un soir jusqu’à 17 millions de téléspectateurs) et qui a écrit des livres sur la mafia, qui donnent une mauvaise image de l'Italie dans le monde, je jure que je l'étrangle”. (“Se trovo chi ha fatto le nove serie de La Piovra e chi scrive libri sulla mafia facendoci fare brutta figura nel mondo giuro che lo strozzo".) Cette déclaration faite par Berlusconi à Olbia (Sardaigne) intervient après les confidences d’ un repenti Gaspare Spatuzza affirmant que l’actuel président du Conseil italien et son proche collaborateur Dell'Utri avaient été les interlocuteurs privilégiés dans le monde politique de son boss, Giuseppe Graviano. Marcello Dell'Utri, sénateur, député européen a commencé sa vie professionnelle comme employé de banque en Sicile avant de rejoindre la Fininvest, la holding de Silvio Berlusconi. Il est un des fondateurs de Forza Italia, mouvement créé en 1994 pour lancer Berlusconi en politique. Il est considéré comme "l'intermédiaire et l'homme providentiel" qui a préparé l'arrivée sur la scène politique italienne de forces bien disposées à l'égard de Cosa Nostra. En 2004, Dell’Utri a été condamné en première instance à neuf ans de prison, avec interdiction à vie d'exercer une charge publique, pour association mafieuse. Il a fait appel de son jugement. "Berlusconi utilise le langage de Cosa Nostra. “Étrangler pour faire taire” a toujours été le langage de Cosa Nostra," fait remarquer Claudio Fava, fils de Giuseppe Fava, écrivain, journaliste, homme de théâtre tué par la mafia en 1984. (AFP - Corriere della Sera - Sicilia informazioni) |
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29 novembre 2009: Pornographie, ultra-violence, tabac. Récapitulation de certains actes de censure, petits < grands, advenus récemment, ici et là. La RATP (“Régie Anti-Tabac de Paris”?) vient encore de sévir. Dans la foulée des censures des affiches concernant Jacques Tati ou Coco Chanel, MetroFrance n’a pas été dupe: intraitable, elle a proscrit du métro parisien l’affiche du film de Joann Sfar Gainsbourg (Vie héroïque). Les responsables de la communication du film avaient bien pris soin de ne pas montrer sur les affiches destinées au métro le chanteur avec une de ses habituelles cigarettes mais ils avaient oublié de “gommer” le nuage de fumée qui sortait de sa bouche. La sanction est plus grave en Espagne pour le film américain Saw VI: il a été ixifié pour apologie de la violence et ne pourra être vu que dans huit salles. En France, un film présentant des scènes de sexe non simulées a été ixifié le 6 octobre 2009 après visionnage par la commission de classification délivrant le visa d’exploitation (dit aussi visa de censure). Cela n’était pas arrivé depuis 1996 et le film Elle ruisselle sous la caresse. Il s’agit d’ Histoires de Sexe(s), réalisé par Ovidie et Jack Tyler. Pour rappel, depuis le décret du 12 juillet 2001, tout film présentant des scènes de sexe et de violence non simulées ou d'incitation au sexe ou à la violence n'est plus automatiquement ixifié (comme dans les années 75) mais "interdit aux moins de 18 ans”. C’est la classification qu’espéraient les deux réalisateurs d’ Histoires de Sexe(s), qui font appel. (Albert Montagne) En Allemagne, autres conceptions de la violence et de la pornographie. À la demande du Ministère fédéral pour la famille, Liebe ist für alle da, le dernier disque du groupe Rannheim a été complètement retiré des étalages allemands dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 novembre à minuit. La vente ne pourra se faire qu'aux plus de 18 ans après demande explicite de leur part à leur revendeur et présentation d'une pièce d'identité. La vice-présidente du Département fédéral allemand des médias dangereux pour la jeunesse, Petra Meier, a notamment pointé du doigt la chanson « Ich tu Dir Weh » (« Je te fais mal ») dont les paroles contiennent ce passage : “Morsures, coups, clous, pinces, ce que tu veux, je ne dis pas non”. Aucune diffusion sonore d'Ich tu dir weh ne sera permise en Allemagne, les paroles de cette chanson ne pourront plus être écrites dans les médias. Le groupe de metal ne pourra pas non plus la jouer en Allemagne lors de sa future tournée. Il sera également interdit de montrer une photo de livret intérieur où l’on voit un homme donner la fessée à une femme. De plus, le clip de la chanson “ Pussy” , a été censuré des passages montrant explicitement les membres du groupe (ont-ils été doublés ?) en plein coït ce qui inciterait aux rapports sexuels non protégés. En Chine, le ministère de la Culture a annoncé que les chansons, chinoises ou étrangères, disponibles sur les sites de musique devaient recevoir une autorisation préalable. Les fournisseurs de musique en ligne devront soumettre les chansons d'ici le 31 décembre, date à laquelle la nouvelle réglementation entrera en vigueur. Ils devront également traduire les oeuvres étrangères. Selon un porte-parole du ministère, un système rapide d'autorisation sera mis en place pour obtenir la réponse sous trois jours, les chansons composées, enregistrées ou postées par les internautes ne seront pas concernées par cette nouvelle règle. Le ministère de la Culture a affirmé que cette nouvelle mesure était nécessaire “pour renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle”, «pour réguler la transmission de l'information culturelle, protéger la culture du pays et préserver l'éthique du public». Le gouvernement a renforcé ces derniers mois son contrôle sur l'internet, officiellement pour lutter contre la pornographie et la violence, mais, selon les groupes de droits de l'Homme, pour contrôler les opinions dissidentes. (AFP) |
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27 novembre 2009: Le Prix Ados remis en question (Rennes) Créé il y a 17 ans à Rennes, le Prix ados permet à des collégiens de voter pour un des 10 livres d’une sélection qu’ils ont eux-mêmes réalisée. Des romans que trois mille élèves vont étudier toute l’année. Depuis sa création, le choix des collégiens a toujours été respecté. Cette année, deux romans ont suscité un débat chez les adultes remettant en question le principe même du prix. « Les orphelins de Naja » de Nathalie Le Gendre (Mango), traitant de la pédophilie dans un milieu religieux et « Je suis ta nuit » de Loïc Le Borgne (Intervista), traitant du suicide ont été retirés de la sélection pendant quelques heures par la commission réunissant notamment la ville de Rennes, l’inspection académique d’Ille-et Vilaine, le CRDP. L'Inspection d'académie refusait d'endosser le costume du censeur : « Mais l'Éducation nationale doit s'assurer que les livres mis à disposition des élèves ne sont pas de nature à choquer les convictions et sensibilité, à générer des doutes chez les jeunes ou des protestations des familles », explique Jean-Charles Huchet, inspecteur d'académie. Dans l'enseignement catholique, c'est le livre de Nathalie Le Gendre qui a posé question, « il est de nature à percuter les jeunes dans leur perception du monde des adultes et de l'Église, explique Jean-Loup Leber, directeur départemental de l'enseignement catholique. Ce roman renvoie à l'idée d'une Église où la pratique de la pédophilie est courante. La question est quelle vision du monde on propose aux jeunes de moins de 14 ans ? J'ai laissé le choix aux collèges privés d'y prendre part, à condition que les jeunes soient très accompagnés dans leur lecture, ou de participer de manière non institutionnelle, à partir d'une sélection de neuf romans. » Suite aux nombreuses marques de soutien aux deux auteurs, les autorités faisaient volte-face. Les deux livres font finalement toujours partie de la sélection. Mais un courrier sera envoyé aux collèges pour les informer du débat qu'ont suscité les deux livres. «Nous laissons à l'appréciation des chefs d'établissement leur mise à disposition. Ces deux romans ne peuvent pas concerner la totalité de la tranche d'âge du Prix ados (13-16 ans) », indique la lettre précisant « la possibilité offerte par le règlement de prendre part au vote même après avoir lu une partie seulement des romans. » Les responsables de la librairie La Courte Échelle, organisateurs et fondateurs du Prix, se sont félicités du retour des livres: « Nous qui baignons dans la littérature jeunesse, nous sommes habitués à des livres qui peuvent paraître brutaux . Il n'y a pas de sujets tabous chez les ados. Chaque année, ils choisissent des thèmes difficiles comme le suicide, la drogue, l'inceste, la guerre, l'excision, parce qu'ils ont besoin d'en parler. L'avantage quand le livre est sélectionné, c'est qu'il fait l'objet de débats, de rencontres». (Ouest France-Actualitté) |
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24 novembre 2009: Interdits de jouer dans la rue, les Moustache Brothers font du théâtre en appartement. (Birmanie) Avant la troupe arpentait le pays avec des danseurs, musiciens et acrobates issus du clan familial pour animer les fêtes par des spectacles mêlant tradition, burlesque et satire politique.Mais le 8 août 1988, l'armée ouvrait le feu contre des manifestants qui dénonçaient la situation économique et politique. La situation se durcit, l'humour des artistes n'est plus au goût des militaires. En 1989, Par Par Lay, figure de proue du groupe, est emprisonné près d'un an. "Nous sommes devenus plus prudents, mais nous ne voulions pas nous laisser intimider", déclare Lu Maw. En 1996, Par Par Lay fait une blague de trop lors d'une réunion autorisée du parti d'opposition d'Aung San Suu Kyi, la Ligue pour la démocratie (NLO). Dans la salle: des militaires déguisés en sympathisants. Toute la troupe est arrêtée. Pour Par Par Lay et Lu Zaw, le verdict est implacable : sept ans de travaux forcés, peine commuée en cinq ans et demi de prison grâce à l’intervention d’Amnesty International. À leur sortie de prison, en 2001, les militaires les forcent à signer un papier qui les engage à ne plus se produire. Mais lorsqu'ils reviennent chez eux, une grande fête les attend. "Nous avons joué une semaine dans la rue sans maquillage ni costume et nous disions : nous ne jouons pas, nous montrons comment ce serait si nous jouions." Depuis, les Moustache Brothers jouent chaque soir pour les touristes, au rez-de-chaussée de leur petite maison de Mandalay. Ils exhibent les chaînes que portait Par Par Lay dans le camp de travaux forcés, se moquent des dirigeants, les accusant de vivre dans des palais ostentatoires financés par le trafic de drogue et d'armes, alors que le peuple s'appauvrit. (Géraldine Schwarz / Le Monde) |
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22 novembre 2009: La police plus rapide que les militants d’une "flash mob". L’association Génération-Précaire qui milite contre l'utilisation abusive des stages, organisait, samedi 21 novembre, une "flash mob", ou mobilisation éclair, dans des magasins parisiens pour dénoncer la concurrence gratuite des stages de vente proposés durant les fêtes « alors que des étudiants recherchent des petits boulots en cette période ». Mais des policiers, rapidement envoyés sur les lieux ont encerclé les manifestants, gelant l’opération. Apparu en 2003, le phénomène “flash mob” se caractérise par la convergence rapide vers un lieu précis d’individus contactés par internet ou/et par téléphone portable, par leur regroupement dans l’espace public pour une brève action collective spectaculaire suivie d’une disparition tout aussi rapide. L’un des éléments du succés d’une flash mob repose sur un effet de surprise, d’étonnement qui interroge le public non prevenu, témoin de l’action concertée. Généralement, les consignes données à tous les participants restent secrètes jusqu’au dernier moment. Elles sont ludiques, voire décalées, ont pour but de créer une brèche dans le train-train quotidien, par une irruption poétique inattendue dans le réel. Lors du premier rassemblement français, environ cent personnes s’étaient retrouvées dans le hall du musée du Louvre: après avoir marché rapidement en parlant au téléphone, elles s’étaient immobilisées soudainement, avaient applaudi quelque chose en l'air puis s’étaient dispersées. Parfois la mobilisation se fait politique, revendicative. Lors d’une précédente mobilisation éclair en avril 2009, les militants de Génération-Précaire avaient réussi à pénétrer masqués dans une boutique de prêt-à- porter de luxe et dans une grande surface avec des pancartes où on pouvait lire: "En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des stagiaires", ou "Super-stagiaire, mini-prix, mais il fait le maximum". Née en 2005, l’association réclame un strict encadrement des stages en entreprises, avec des durées limitées, une rémunération correcte et une véritable formation. (Elle - Le Monde) |
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21 novembre 2009: Art, religion et homosexualité. (Metz) Depuis le mois d’avril, la ville de Metz rend hommage à un enfant du pays: Bernard-Marie Koltès. Né à Metz le 9 avril 1948 et mort du sida à Paris le 15 avril 1989, Koltès est considéré, à l’instar de Samuel Beckett, comme l’un des dramaturges français les plus importants de la deuxième moitié du XXème siècle. Cette “année Koltès” organisée par l’association Quai Est aura été marquée notamment par la publication des lettres de Koltès chez Minuit, par la mise en scène de l’intégralité de ses pièces jouées dans différents lieux, par une exposition mettant en parallèle Koltès et Verlaine (né également à Metz) mais aussi par un regrettable “couac”. Dans le cadre de la commémoration du 20 ème anniversaire de la mort de l’auteur dramatique, l’artiste Mathieu Cailotto avait concu une oeuvre faisant allusion à l’homosexualité de l’auteur de “Roberto Zucco”, de “La Nuit juste avant les forêts”. Elle était prévue pour être installée sur le parvis d’une église, l’église Sainte-Thérèse. Il s’agissait d'une croix en bois, de deux mètres de haut et 2,50 mètres de large, sur laquelle était fixé par des barbelés, un linceul rose. Sur un écriteau, fonctionnant comme un titulus, on pouvait lire ce texte de Koltès envoyé à un ami: "Tu serais content ici, les Brésiliennes sont sacrément entreprenantes, quel cauchemar! Heureusement qu'elles ont des frères! Que Dieu me pardonne!". À la demande de Quai Est, selon l’artiste (à la demande de l’Évéché, selon Quai Est), Mathieu Cailotto s’autocensurait et changeait le sens de son projet: il mettait de côté l’idée de la croix, tronquait la phrase de Koltès pour n’en garder que la fin «Que Dieu me pardonne» et suspendait les mots écrits avec du barbelé rose sur le parvis de l’église. Peu de temps après, Couleurs Gaies, une association luttant contre l’homophobie proposait à l'artiste de faire une seconde installation, reprenant l'idée originelle et la citation en intégralité. Le 10 octobre, elle était inaugurée devant le local de l’ association. Mais le 16 novembre, elle était volée. (Tétu- L’Essentiel - AFP) |
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10 novembre 2009: Devoir de réserve?! Un député UMP (Éric Raoult) a attiré l'attention du ministre de la Culture sur les propos de l’écrivaine Marie NDiaye rapportés par les Inrockuptibles (30 août 2009) A la question posée par l’hebdomadaire « Vous sentez-vous bien dans la France de Sarkozy ?», celle qui allait obtenir le 2 novembre le prix Goncourt avait répondu : « Je trouve cette France-là monstrueuse. Le fait que nous (avec son compagnon, l'écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants - ndlr) ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d'être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j'ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. Je me souviens d'une phrase de Marguerite Duras, qui est au fond un peu bête, mais que j'aime même si je ne la reprendrais pas à mon compte, elle avait dit : "La droite, c'est la mort". Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d'abêtissement de la réflexion, un refus d'une différence possible. Et même si Angela Merkel est une femme de droite, elle n'a rien à voir avec la droite de Sarkozy : elle a une morale que la droite française n'a plus. » Le député pense qu’il conviendrait de rappeller à la lauréate “le nécessaire devoir de réserve”. “Ces propos d'une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du Chef de l'État. Il me semble que le droit d'expression, ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de compte personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, plus de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente.” (Les Inrockuptibles - Le Nouvel Obs) Par ailleurs, Jean-Hugues Matelly, officier de gendarmerie et chercheur associé au CNRS, a été renvoyé devant le conseil disciplinaire de la gendarmerie, pour "manquement grave à l'obligation de réserve". Le 30 décembre 2008, il avait dénoncé dans un article paru sur Rue89 le passage de la gendarmerie sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Précédemment, il avait eu un blâme de sa hiérarchie suite à la parution de « Police, des chiffres et des doutes » (Michalon, 2007) écrit avec Christian Mouhanna. Dans ce livre, les deux chercheurs analysaient et critiquaient les chiffres de la délinquance élaborés par le ministère de l’Intérieur. http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3552 http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3249 |
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3 novembre 2009: Les contradictions de la SNCF ou quand taguer un train, c’est chic et légal. La SNCF est connue jusqu’ici pour ne pas apprécier les graffiti ou les tags. On se rappelle qu’elle a demandé plusieurs fois à des sites de retirer des images de trains tagués. En 2004, elle s’attaquait à la presse spécialisée et traînait en justice trois magazines (Graff it!, Graf Bombz et Mix Grill) les accusant d’incitation à la dégradation pour avoir reproduit dans leurs pages des wagons tagués. Serait-elle en train de changer d’avis, sous l’influence de l’exposition “TAG au Grand Palais” ou de l’exposition “Né dans la rue” à la fondation Cartier ? Le 15 septembre 2009, gare du Nord, voie 15, non loin du QG de la Brigade Anti-graffiti, la SNCF - par l’intermédiaire de Thalys dont elle détient 62% du capital - a payé quatre artistes pour taguer en 3h15 quatre wagons de son futur TGV qui, à partir du 13 décembre, reliera Paris, Bruxelles, Amsterdam, Cologne en 3h15. Jonone 156, artiste parisien d’origine newyorkaise, l’Allemand Seak, le Belge Sozyone Million Gonzalez, le Néerlandais Zedz étaient de la fête. Jonone en avait profité pour inviter trois autres graffeurs, Nunca, Opak et Pro. Hasard du calendrier, le 23 septembre était attendu le verdict d’un procès opposant, depuis 2001, la SNCF à 56 graffeurs. Finalement les graffeurs ont été amnistiés, et non pas acquittés, par le tribunal correctionnel de Versailles. Les délits ayant été reclassifiés en délits mineurs, ils bénéficient de l'amnistie accordée par Jacques Chirac, suite à son élection de 2002, les faits pour lesquels ils étaient poursuivis étant antérieurs. (Graffitti Art) |
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30 octobre 2009: 6ème édition d’un concours de chansons en langues minoritaires. Le saami (ou same, langue finno-ougrienne) le carélien, l'occitan, le sarde, l'asturien, le bas allemand, le frioulan, le frison, le gaélique, l'irlandais et le atgalien (parlé en Latgale, une des quatre régions de la Lettonie) sont à l'honneur du Liet International Festival, un concours européen de chanson contemporaine en langues minoritaires, qui se déroulera samedi 31 octobre à Leeuwardena (Pays-Bas). Onze participants interpréteront une chanson dans une langue régionale lors de cet "Eurovision alternatif". La soirée est parrainée par le Secrétaire général du Conseil de l'Europe."Ce concours contribue d'une manière créative et intéressante à ce que ces langues restent vivantes", a déclaré dans un communiqué Alexey Kozhemyakov, chef du secrétariat de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. (AFP) |
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30 octobre 2009: Dieudonné, Mukeshabatware condamnés par la justice L'humoriste et activiste politique Dieudonné a été condamné le 27 octobre à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour des propos sur la scène du Zénith lors de la remise du "prix de l'infréquentabilité" à l'historien révisionniste Robert Faurisson par une personne déguisée en déporté juif. (voir Prix Tartuffe, 2 janvier). Le tribunal a considéré que “les propos tenus par Dieudonné (...) ridiculisant les personnes juives (...) étaient outrageants et méprisants pour les personnes d’origine juive.” Deux condamnations pour propos antisémites ont déjà été prononcées à l'encontre de Dieudonné. La cour d'appel de Paris avait confirmé le 26 juin 2008 sa condamnation à 7.000 euros d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle". La cour d'appel l'avait condamné le 15 novembre 2007 à 5.000 euros d'amende pour avoir comparé en 2004 les "Juifs" à des "négriers". Dimanche 24 octobre, le tribunal administratif de Grenoble avait suspendu un arrêté préfectoral interdisant son spectacle pour risque “troubles à l'ordre public” et l'autorisait donc à se produire ce même jour en soirée à Grenoble. (AFP - Le Monde-Le Figaro) L’auteur et acteur de théâtre rwandais, Dismas Mukeshabatware, a été condamné mercredi 27 octobre à 19 ans de prison ferme au Rwanda, après avoir été reconnu coupable de participation au génocide de 1994. Il faisait alors partie de la célèbre troupe théâtrale Indamutsa de Radio Rwanda. Il écrivait des pièces pour la troupe et en était l'acteur le plus populaire. Il était connu pour son humour, son extraordinaire capacité à incarner une diversité de rôles et sa haute maîtrise des subtilités de la langue rwandaise. L'artiste n' était pas poursuivi pour ses oeuvres artistiques. Il était accusé d'avoir été l'un des instigateurs des massacres de Tutsi dans le secteur de Ngoma (sud). Perpétré par des extrémistes hutu, le génocide de 1994 au Rwanda a fait en cent jours, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de la minorité tutsi. (AFP) |
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27 octobre 2009: Mort de Paul Carpita, cinéaste censuré pendant 35 ans. Fils d‘un docker et d’une poissonnière, instituteur et réalisateur, Paul Carpita est mort à Marseille le samedi 24 octobre 2009. De 1953 à 1955, il avait réalisé Le rendez-vous des quais (75’, musique de Jean Wiener). Ce film, au destin hors du commun, raconte l’ histoire d'amour d’un docker et d’une ouvrière confrontés aux difficultés économiques et à la crise sociale qui secoue le port de Marseille dans les années 50. Sur les quais, on décharge les blessés et les cercueils venant d'Indochine, on embarque des canons et des chars. Les grèves éclatent sur le port, durement réprimées par la police. Paul Carpita se souvient: “Première représentation publique dans un grand cinéma de la Canebière. Le public est des plus chaleureux. Il n'est pas habitué à voir évoluer sur l'écran des hommes et des femmes qui leur ressemblent comme des fréres, avec leur soucis quotidiens, leurs joies et leurs peines. Nous sommes émus, et fiers. Nous décidons d'organiser, dans un cinéma des Quartiers-Nord, une séance spéciale réservée aux dockers et à leur famille et à tous ceux qui nous ont aidés à mener à bien cette extraordinaire entreprise. La fête tourne court. Des camions de CRS prennent position devant l'entrée du cinéma. Accompagnées d'un huissier de justice et d'un commissaire de police, les forces de l'ordre font irruption dans la salle archi-comble. Les bobines sont aussitôt saisies : Le Rendez-vous des quais vient, à Paris d'être totalement interdit par la censure.” Il le restera 35 ans. Pour la Commission de censure, "Ce film retrace (ce dont ne fait pas état le synopsis) une grève déclenchée par les dockers de Marseille, sous un prétexte syndical, pour mener une action contre la guerre d'Indochine. Il contient des scènes de résistance violente à la force publique. Sa projection est de nature à présenter une menace pour l'ordre public". Carpita voit sa carrière définitivement compromise. En 1988, Le rendez-vous des quais, saisi et perdu, est finalement retrouvé aux archives du film de Bois D’Arcy et entame un nouveau parcours. Le film tourné dans des décors naturels avec des acteurs non-professionnels, est réévalué. Il est mis en parallèle avec les films néoréalistes italiens. La critique française le considère comme “le chaînon manquant du cinéma français” entre “Toni” de Renoir et les films de la Nouvelle vague. Réhabilité et célébré, Carpita réalise alors une série de documentaires puis deux longs métrages: Les sables mouvants en 1995 et Marche ou rêve (ou Les homards de l'utopie), son dernier film en 2002. Le livre de Pascal Tessaud “Paul Carpita, cinéaste franc-tireur” (L’échappée, 2009) est préfacé par Ken Loach. (France info). |
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27 octobre 2007: Déprogrammation d’un reportage sur M6. L’enquête de 40 minutes menée par Tony Comiti Productions sur les failles de la restauration rapide n’a pas été diffusée dimanche 25 octobre dans Zone interdite sur M6. L’ enquête menée en caméra cachée montrait d’abord que, dans un restaurant McDonald’s, les précautions d’hygiène n’étaient pas respectées : hamburgers laissés en vente pendant des heures, étiquettes mentionnant la date de péremption des produits remplacées par d’autres sitôt la durée de vie du produit dépassée. Le sujet démontrait également que les poulets censés être Halal vendus chez KFC ne sont pas abattus selon le rite musulman tel que l' établissent les mosquées françaises. « Juridiquement, le sujet n’était pas valide », a avancé une porte-parole de la chaîne. Le syndicat national des journalistes-CGT parle de “censure”. Il déclare que ce n’est pas la première fois que des médias cèdent à la pression des annonceurs et rappelle par exemple que plusieurs sujets pour le magazine Capital sur Renault, L'Oréal, La Française des Jeux avaient déjà été censurés sur M6. (Libération - Le Post) |
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26 octobre 2009: Torturer en musique. Une campagne contre l’usage, par l’armée américaine, de la musique pour des séances de torture à Guantanamo, en Afghanistan, en Irak vient d’être relancée. Des musiciens ont déposé à New-york une plainte pour obtenir la déclassification de documents décrivant l’usage de musique très forte pour pousser à bout les suspects de terrorisme. En 2008, l’organisation britannique Reprieve avait fourni une liste de quarante groupes et les titres des chansons utilisés pour torturer à Guantanamo: ACDC (Hell's Bells Shoot to Thrill), Aerosmith, Barney the Purple Dinosaur, Bee Gees (Stayin' Alive), Britney Spears, Bruce Springsteen (Born in the USA) Christina Aguilera (Dirty), David Gray (Babylon), Deicide (Fuck Your God), Don McLean (American Pie), Dope (Die MF Die- Take Your Best Shot), Dr. Dre, Drowning Pools (Bodies), Eminem (Kim - Slim Shady- White America), Li'l Kim, Limp Bizkit, Matchbox Twenty (Gold), Meat Loaf, Metallica (Enter Sandman), Neil Diamond (America), Nine Inch Nails (March of the Pigs - Mr. Self-Destruct), Prince (Raspberry Beret), Queen (We are The Champions), Rage Against the Machine (Killing in the Name Of) Red Hot Chilli Peppers, Saliva (Click Click Boom) Sesame Street, Tupac (All Eyes on Me). (AFP -Culruropoing). |
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25 octobre 2009: Censure et théâtre à l’ Est, avant la chute de Mur. L'Espace d'un instant vient d’éditer “C'est pour demain et autres pièces inédites“ de l’écrivain tchèque Vaclav Havel. Dans “L'ange gardien”, troisième pièce du recueil, écrite en 1963, un dramaturge, attablé dans un café, est abordé par un homme très fin connaisseur de son oeuvre qui se révèle rapidement être un employé, travaillant pour la censure. Celle-ci est arrivée à la conclusion que l'auteur est trop à l'écoute des gens et que “les écarts” de plus en plus fréquents constatés dans son oeuvre sont dus à ses très grandes oreilles. Pour lui éviter des ennuis, l'homme propose charitablement au dramaturge de les lui couper avec un couteau de boucher. Dans son livre de souvenirs (Bric-à-brac, L'Entretemps, 2009), le metteur en scène roumain Lucian Pintilie revient sur l'interdiction par Ceausescu de sa mise en scène du Revizor de Gogol, en septembre 1972, après seulement trois représentations. À la même époque, à Moscou, les représentations du Revizor mis en scène par Tovstonogov étaient elles ausi arrêtées. “Pour tout pouvoir menacé, Le Revizor prend l'allure d'une agression insupportable. Une seule solution, l' interdiction.” |
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24 octobre 2009: La Fresque des expulsés ne sera pas effacée (Billère) Le tribunal administratif de Pau a rejeté le 2 octobre la demande de Philippe Rey, préfet des Pyrénées-Atlantiques, qui lui demandait d'enjoindre au maire de Billère de « cacher à la vue du public par tous moyens » le « Mur des expulsés ». Cette oeuvre peinte par des graffeurs sur un bâtiment municipal est dédiée à la mémoire des enfants étrangers et de leurs parents sans-papiers expulsés. Elle avait été inaugurée le 5 septembre 2009. Le préfet avait assigné le maire de la commune en référé devant le tribunal administratif au motif que Jean-Yves Lalanne aurait fait ériger ce mur sans consulter au préalable son Conseil municipal. C'est-à-dire pour abus de pouvoir, mais aussi pour être sorti de son devoir de « neutralité ». Le juge des référés a estimé cette demande était « privée d'objet », la décision du maire étant déjà entièrement exécutée à la date d'enregistrement du référé. L'affaire n'est pas close pour autant. Débouté par le juge de l'urgence, le préfet entend saisir le juge du fond. « Le tribunal s'est appuyé sur une question de procédure ... Et nous maintenons bien sûr la contestation du mur sur le fond... Un maire ne peut pas utiliser le patrimoine communal, ni ses fonctions pour un objet qui n'a pas de rapport avec l'intérêt communal. Or tout ce qui concerne la politique des étrangers, qui est clairement visée, n'est pas du ressort du Conseil municipal. » Devant les juges du fond, il y aura tout de même un changement dans la requête du préfet : ce n'est plus simplement «l'occultation», mais la «destruction» pure et simple du mur qui sera demandée. (Sud-Ouest) |
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23 octobre 2009: Une photo de l’actrice Brooke Shields adulte et en bikini remplace à la Tate modern celle censurée de Brooke Shields enfant et nue (Londres). L’oeuvre “Spiritual America” de l’artiste américain Richard Prince, qui avait été décrochée le 30 septembre par la police britannique pour incitation à la pédophilie, a été remplacée le 14 octobre par “Spiritual America IV”, une autre oeuvre de Prince, réalisée en 2005 en accord avec le photographe Sante d’Orazio. La photo retirée de l’exposition “Pop life”, qui se tient à la Tate Modern jusqu’au 17 janvier 2010, faisait pourtant partie d’une section interdite au moins de 18 ans. Elle était présentée dans une salle fermée, à côté d’ oeuvres “pornographiques”, comme celle où l’on voit l’artiste Jeff Koons faisant l’amour avec une star du porno puis députée italienne La Cicciolina, mais qui n’ont pas retenu l’intérêt de la police. Quelques heures avant l'inauguration, la très zélée “Metropolitan Police Service Obscene Publication Unit”, spécialisée dans la chasse aux publications obscènes, était intervenue alertée par une reproduction parue dans la presse. Dans le même temps, elle faisait également interdire à la vente les milliers d’exemplaires du catalogue, qui contient l'image: une perte estimée par la Tate à 348 000 €. Ainsi continuent les aventures d’une photo réalisée en 1975 par Garry Gross, suite à un contrat passé avec la mère de Brooke Shields. La future “Violet”, héroïne du film “La petite “ de Louis Malle, avait alors dix ans et le photographe travaillait à un projet de publication intitulé “La femme dans l’enfant”. On a pu voir la photo cette année à Paris, exposée à la BNF dans le cadre de l’exposition “Controverses”. Publiée à la une de Photo Magazine en 1978, elle était reproduite dans Le Monde du 6 mars 2009. En 1992, Richard Prince passait un accord avec Gross, rephotographiait la photo et lui donnait un nouveau nom: un des dix exemplaires d’”Universal America” a été vendu 151 000 dollars en 1999. (cf Le Monde, 21 octobre 2009, “l’art rattrapé par la peur de la pédophilie”) |
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21 octobre 2009: La préfecture de la Vienne annule vingt spectacles suite à une manifestation “festive” contre la prison de Vivonne (Poitiers). |
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16 octobre 2009: Interdiction d’un journal marocain à cause d’ une caricature “outrageant le drapeau national”. Depuis le 29 septembre 2009, le journal marocain Akhbar Al Youm ne parait plus, ses locaux de Casablanca ont été mis sous scellés. Taoufiq Bouâchrine, directeur de publication du quotidien et Khalid Gueddar, dessinateur, comparaîtront le 19 octobre devant le tribunal de Casablanca. Ils sont respectivement poursuivis pour outrage au drapeau national et participation dans l'outrage au drapeau national. Le ministère de l’Intérieur reproche au quotidien arabophone d’ avoir publié une caricature du dessinateur Khalid Gueddar “portant atteinte” à un membre de la famille royale, Moulay Ismail, cousin du roi, récemment marié avec une Allemande convertie à l'Islam, Anissa Lehmkuh. On reproche surtout au journal et au dessinateur la présentation jugée “tendancieuse” du prince devant un drapeau marocain, frappé d’une étoile, qui serait celle de David. Pour rappel, l’étoile du drapeau marocain, après avoir porté pendant plusieurs siècles six branches comme l’étoile de David, en perdit une par décision du Maréchal Lyautey. Cette attaque contre un journal est une nouveau signe de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc. Début août (Voir Prix Tartuffe, 5 août) le ministère de l’Intérieur avait envoyé au pilon 100 000 exemplaires des magazines Tel Quel et Nichane qui avaient publié en partenariat avec Le Monde un sondage (très favorable) sur la popularité du roi Mohammed VI. La justice devrait prochainement se pencher sur les cas des journaux Al Jarida al Oula et Al Michaal; quatre journalistes sont poursuivis pour propagation de fausses nouvelles: ils avaient commenté le communiqué du Palais royal qui annonçait que le roi, victime de déshydratation pendant le ramadan, avait cinq jours d’ arrêt maladie. (Visa medias - Bakchich - Le Point) |
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13 octobre 2009: 10ème jour de grève de la faim de Richard Martin, directeur du théâtre Toursky et de Jean Poncet, poète (Marseille). "Je me bats pour ouvrir le débat sur la casse de la culture, ce qui m'arrive arrive à des dizaines d'autres artistes" a déclaré Richard Martin entré en résistance pour le rétablissement des subventions du ministère de la culture-DRAC PACA. “Malheur à ceux qui moquent l’art, seul ferment devenu possible de vos résurrections” disait Léo Ferré, fidèle compagnon du théâtre Toursky. http://www.comitedesoutienrichardmartin.org/ |
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12 octobre 2009: Herta Müller, censurée en 1982, prix Nobel de littérature 2009. Herta Müller est la douxième femme à recevoir le prix Nobel de littérature et la troisième auteure de langue allemande après Günter Grass et Elfriede Jelinek. Elle est née en 1953 en Roumanie à Nitzkydorf, un village dans la plaine du Banat, où est installée depuis plus de deux siècles une communauté allemande d'origine souabe (catholique). Son oeuvre est doublement marquée, par la dictature de Ceausescu sous laquelle elle a vécu et par l’histoire d’une communauté qui a collaboré avec les nazis durant la seconde guerre mondiale: son père a servi dans la Waffen-SS, sa mère a été déportée de 1945 à 1950 dans un des camps soviétiques situés en Ukraine, comme des dizaines de milliers de civils roumains d'origine allemande raflés par l’Armée rouge. Après avoir travaillé de 1977 à 1979 comme traductrice dans une usine fabriquant des automobiles, Herta Müller sera congédiée en raison de son refus de collaborer avec la police secrète, la Securitate. À l’époque, elle fréquente un groupe d’écrivains germanophones, baptisé "Aktionsgruppe Banat". Elle sera mise sur écoute et menacée à maintes reprises. Son premier recueil de nouvelles, "Bas-fonds" composé en 1982 sera censuré en Roumanie et publié deux ans plus tard en Allemagne.Tous ses livres étant interdits de publication par le régime Ceausescu, elle est poussée à l'exil et émigrera en Allemagne en 1987 avec son mari d’alors, l'écrivain Richard Wagner grâce à la pression de l'Union des écrivains en RFA et du Pen-Club. Trois livres de Herta Müller ont été traduits en français : L’homme est un grand faisan sur terre (Maren Sell, 1988 puis Folio, 1990), Le renard était déjà le chasseur (Seuil, 1997), La convocation (Métaillé, 2001). Son dernier roman, Atemschaukel (2009) sera publié chez Gallimard. http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2009/muller-lecture_fr.html |
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10 octobre 2009: Dédommagements à l’américaine. Après des années de procédure, Carol Loeb Shloss, professeur à Stanford, vient d’ obtenir 250 000 dollars de dédommagements de la succession James Joyce. Les ayants-droit de l’auteur d’”Ulysse” ont été reconnus coupables d'avoir entravé les recherches de l’universitaire, de l'avoir trompée sur son droit à reproduire des documents, d'avoir bloqué la sortie de son livre, et d'avoir fait expurger sa biographie de la danseuse Lucia Joyce, la fille schizophrène de l'écrivain. (Le Monde - Pierre Assouline) Amazon va verser 150 000 dollars à Justin Gawronski, 17 ans, qui avait eu la mauvaise surprise courant juillet de voir (comme de nombreux utilisateurs du Kindle ) son exemplaire electronique de 1984 de George Orwell supprimé ainsi que ses notes de travail altérées. Amazon s’est engagé à ne plus supprimer à distance les livres électroniques... sauf pour des cas exceptionnels comme un défaut de paiement par exemple. (Libération /Écrans) |
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9 octobre 2009: Un journaliste qui avait révélé une faille de sécurité électronique est condamné pour “trouble illicite”. Damien Bancal est journaliste, spécialisé dans la sécurité informatique, éditeur du site Zataz.com, qui traite principalement des failles de sécurité dans les logiciels et les sites. L’an dernier, un lecteur du site lui signale que des documents confidentiels sont librement accessibles sur le serveur de l'entreprise Forever living products, spécialisée dans la production d'aloe vera : l'entreprise a oublié de sécuriser la "porte d'entrée" d'un de ses serveurs, qui est de ce fait accessible à tous. Après avoir vérifié l'existence de la faille, il la signale à l'entreprise, qui corrige l'erreur, et lui envoie un email pour le remercier. Une fois la faille corrigée, Zataz.com publie un article décrivant l'origine du problème, sans publier les documents ni révéler la méthode exacte qui permettait d'y accéder, mais en illustrant l'article de captures d'écran qui attestent que le serveur informatique de l'entreprise était librement accessible. La procédure est classique dans le milieu de la sécurité informatique : lorsqu'on découvre une faille, on la signale, puis, une fois celle-ci corrigée, on publie une brève note décrivant le problème pour le bénéfice de la communauté, afin d'éviter que l'erreur se reproduise sur d'autres sites. Mais Forever living products assigne Damien Bancal en justice, au civil et au pénal, l'accusant de s'être introduit illégalement dans son serveur et d'avoir diffamé l'entreprise. Sur l'aspect diffamatoire de l'article écrit par Damien Bancal, le tribunal l'a relaxé en première instance, estimant que le journaliste avait agi "de bonne foi" et avec la légitimité "d'un double but d'information et de sensibilisation du public". Forever living products a fait appel de cette décision. Au civil, en revanche, Damien Bancal est condamné pour "trouble manifestement illicite" : le tribunal juge qu'il s'est introduit illégalement dans le serveur de la société. Ce jugement constitue un renversement par rapport à la jurisprudence en vigueur, dite "jurisprudence Kitetoa". En 2002, le site Kitetoa, lui aussi spécialisé dans la sécurité informatique, avait été poursuivi par le groupe Tati pour avoir révélé que le site de l'entreprise n'était pas sécurisé. Après avoir été condamné en première instance, le site avait été relaxé en appel. Le parquet avait alors estimé qu'il était "inenvisageable d'instaurer une jurisprudence répressive (...) pour les internautes, certes avisés, mais de bonne foi, qui découvrent les failles de systèmes informatiques manifestement non sécurisés". Le risque étant que les internautes cessent de signaler aux responsables des sites les failles découvertes par hasard, par peur de poursuites judiciaires. Les sites mal protégés resteraient alors plus longtemps vulnérables face à des internautes mal intentionnés. (Le Monde.fr /Damien Leloup) |
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8 octobre 2009: Pusillanime, un éditeur allemand s’autocensure. Par peur de représailles de groupuscules fanatiques, l'éditeur allemand Droste a annoncé qu’il annulait la publication du livre “Wem Ehre gebührt” (Ceux à qui l’honneur est dû) de Gabriele Brinkmann, l’auteure ayant refusé de modifier plusieurs passages susceptibles d’être considérés comme injurieux envers le Coran. Dans ce roman policier, basé sur un crime d’honneur commis envers une musulmane, un personnage s’exclame notamment: "Ton Coran, tu peux te le mettre où je pense". "Après l'affaire des caricatures de Mahomet, on sait qu'on ne peut pas publier des phrases ou des dessins qui diffament l'islam sans prendre un risque pour sa sécurité", a expliqué Felix Droste, responsable de la maison d’édition installée à Düsseldorf. (Der Spiegel) |
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7 octobre 2009: 298 artistes africains invités à se produire en France ont été refoulés en 2008. L’an passé, 2 238 visas de court séjour en France ont été accordés à des artistes africains pour 2 536 visas demandés, soit 88,25% de visas accordés, ou 11,75% des visas refusés. Tels sont les chiffres donnés par le ministère de l’immigration en réponse à une question posée par la sénatrice Michèle André (Puy-de-Dome) et publiés le 1er octobre dans le Journal officiel du Sénat. Suite à un article paru le 29 juillet dans Libération « Festivals d'été : les artistes africains privés de visa », la sénatrice s’inquiétait “de l'image que peut donner la France aux élites culturelles des pays amis francophones, au moment où le ministre de la coopération veut instaurer un visa francophone.” Elle se demandait "si nous ne nous orientons pas vers un appauvrissement des festivals internationaux de toutes natures, festivals qui jouent un rôle essentiel dans l'industrie touristique de la France". Elle demandait au ministère “de bien vouloir lui indiquer les mesures envisageables pour que les visas attribués aux artistes étrangers invités puissent être délivrés dans des délais convenables afin de ne pas poursuivre la dégradation de l'image de la France.” En 2009, le festival Africajarc a ainsi été contraint d’annuler les concerts du groupe Susuma bloqué au Ghana, des Go de Kotéba (dont deux des chanteuses ivoiriennes, Awa et Maaté, étaient bloquées par le consulat), les rencontres avec l’écrivain sénégalais Fadel Dia, avec le journaliste et écrivain mauritanien (M’Bareck Ould Beyrouk), un débat en présence de quatre travailleurs sociaux de RDC (Edho Mubendi et James Moutembo) et du Tchad (Abdel Kadre Abdel Kerim et Apollinaire Dioninga), eux aussi “empêchés“. À Toulouse, seulement huit musiciens marocains très âgés sur un orchestre de seize ont été autorisés à jouer en France. À ce compte, “à quel moment les équipes de football ne pourront disposer de visas que pour 5 ou 6 joueurs”, se demandait la sénatrice? |
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José Chidlovsky et Rabeha El Bouhati filmant la manifestation en faveur des sans-papiers le 20 décembre 2008 à Toulouse. |
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3 octobre 2009: Le documentariste José Chidlovsky convoqué par la PAF pour délit de solidarité. En avril 2009, le ministre de l'immigration, Éric Besson, déclarait que le "délit de solidarité" était un "mythe". "Tous ceux qui aident de bonne foi un étranger en situation irrégulière doivent savoir qu'ils ne risquent rien", avait-il expliqué à propos de l'article 622-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui punit de cinq ans d'emprisonnement, et de 30 000 euros d'amende, "toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France". Pourtant c’est ce que risque le réalisateur José Chidlovsky, convoqué “en qualité d’aidant”, lundi 5 octobre à Toulouse, par la Police de l’Air et des Frontière. La P.A.F. lui reproche d’avoir hébergé une jeune femme sans-papiers alors qu’il réalisait avec Rabeha El Bouhati, “Journal de sans-papiers”, un film sur et avec des sans-papiers. Coproduit notamment par l'Institut national de l'audiovisuel (INA) , K Production, le conseil régional Midi-Pyrénées, ce long métrage destiné au cinéma se veut une réponse militante à la mort de Baba Traoré, étudiant malien mort noyé dans la Marne en tentant d'échapper à une interpellation. Il a été tourné en partie à Paris et Toulouse. Ni fiction, ni documentaire, ni à proprement parler docu-fiction, le “Journal de sans-papiers” est réalisé avec des gens privés de papiers. Il trace les trajectoires entrecroisées d'une dizaine de familles toulousaines, et celles de « personnages » impliqués d'une manière ou d'une autre dans le sujet, comme Alain, le frère franciscain à l'initiative d'un cercle de silence, place du Capitole ou Sarah, la fille d'un homme expulsé en juin dernier. (La Dépêche du Midi - Le Monde) |
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3 octobre 2009: Retour de la censure au Mans et effet Dracula. Les censeurs comme les vampires n’aiment pas la lumière. Il suffit parfois d’un article dans la presse pour qu’ils reviennent rapidement à la raison. C’est ce qui vient de se passer au Mans. Suite à l’article paru dans Ouest France intitulé “Le maire censure une troupe trop cassante”, le spectacle “Vernissage” du collectif Grand maximum, mis en scène par Sébastian Lazennec, va pouvoir être joué les 9 et 10 octobre 2009 à la Maison pour tous Les Saulnières... dans son intégralité, sans modification. La ville du Mans, par l’intermédiaire de l’ adjoint au maire chargé de la tranquillité publique, demandait au préalable à la compagnie, sous peine d’annulation, de supprimer le final de cette pièce satirique, jugé comme “un mauvais exemple pour les jeunes du quartier”: on peut y voir en effet dans la rue, un homme excédé, donner des coups de masse sur une voiture. |
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2 octobre 2009: Pas de samba dans les rues de Tyr (Liban). Des religieux musulmans ont obtenu le 1er octobre l'annulation du défilé d'une troupe brésilienne de danseurs de samba dans la ville de Tyr. "C'est une troupe de danse pornographique qui va à l'encontre de notre éthique. Nous craignons qu'il y ait des troubles quand ils commenceront à danser nus dans les rues" a déclaré Cheikh Ali Yassine, l'un des cinquante dignitaires religieux qui appellaient à l'annulation du défilé. Comme le rapporte Roberto Medeiros, attaché culturel de l'ambassade du Brésil au Liban, des mesures avaient été prises pour respecter la sensibilité de la population à majorité musulmane de Tyr. Les danseurs devaient ainsi défiler dans des costumes sobres couvrant toutes les parties du corps, et non courts vêtus comme il est de tradition dans la samba. "On était en contact avec le maire. On avait prévu un défilé avec les gens bien habillés et bien respectueux” a-t-il déclaré. Cheikh Yassine, cependant, a dit avoir vu des photos des costumes, qu'il a jugés inappropriés. Sous la pression des religieux, le maire de Tyr, Abdel Mohsen al-Husseini, a annulé le défilé qui venait conclure la tournée libanaise des danseurs brésiliens commencée le 23 septembre. (AFP) |
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1er octobre 2009: Un chanteur ultranationaliste croate interdit d’entrée en Suisse. Le chanteur Marko Perkovic alias Thompson, a été interdit d'entrée pour des raisons "sécuritaires" en Suisse, où il devait se produire le 3 octobre à Kriens. Les autorités suisses avaient déjà interdit en mai 2008 deux concerts de Thompson, par crainte de troubles à l'ordre public. Marko Perkovic s'est rendu célèbre dans les années 1990 par ses chansons patriotiques, mais ses détracteurs l'accusent de glorifier le régime pro-nazi croate en place pendant la Seconde guerre mondiale. Des symboles du régime oustachi sont souvent brandis lors de ses concerts par une partie de ses admirateurs. (AFP) |
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1er octobre 2009: Photos d’Araki interdites en Grande-Bretagne. La nouvelle campagne publicitaire d’un fabriquant de mosaïques, signée par le photographe japonais Nobuyoshi Araki, a été interdite en Grande-Bretagne. Selon l’Advertising Standards Autority ces images d’une geisha attachée par une corde suggèrent qu’une violence sexuelle “est arrivée ou va se produire”. L’ autorité britannique remarque que la geisha, attachée selon une technique traditionnelle japonaise de bondage nommée kinbaku , “était montrée dans une position soumise, que son kimono était relevée pour révèler la cuisse”. L’industriel a répondu qu’il s’agissait de photos “artistiques”, ne montrant pas “un corps nu, des blessures ou de scènes de perversion excessive”. Six personnes s’étaient plaintes suite à la parution des photos dans des magazines comme Elle Décoration, Wallpaper, The World of interiors. (BBC / Il Corriere del Veneto) En septembre 2006, des cocktails molotov avaient été lancés sur la façade du Musée de la photographie de Charleroi (Belgique) qui consacrait une rétrospective à Nobuyoshi Araki (né en 1940) et où était accroché un grand nu en noir et blanc. |
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30 septembre 2009: Des membres d’Action discrète interpellés à Calais. Une équipe de l'émission Action discrète de Canal+ a été interpellée par la police alors qu'elle tournait son sujet de la semaine à Calais. L'équipe de cette émission parodique diffusée en clair le samedi soir s'était fait passer pour des policiers et des migrants mardi à Calais. Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a dénoncé mardi 29 septembre ce qu'il considère être "une grave dérive médiatique". L'équipe tournait un sujet consacré au démantèlement de la "jungle", principal campement d'étrangers en situation irrégulière dans le Calaisis. "Ces personnes se présentaient chez des particuliers, munis de faux uniformes, de fausses cocardes tricolores, de fausses cartes de visite, de faux ordres de mission du ministère, en tenant en laisse des comédiens grimés et présentés comme des 'migrants à adopter comme animaux de compagnie", explique un communiqué du ministère de l'immigration. Eric Besson "tient à dénoncer cette mise en scène inacceptable, reposant sur la falsification de documents officiels, sur une caricature mensongère et insultante du travail des services de police et de gendarmerie, et sur la diffusion d'une image dégradante et humiliante de ressortissants étrangers en situation irrégulière, qui sont les victimes des filières de l'immigration clandestine, et qui méritent notre respect". Les membres de l'équipe de Canal+ ont été brièvement auditionnés au commissariat central de Calais avant d'être relâchés. Le préfet du département, Pierre de Bousquet de Florian, a porté plainte auprès du procureur de la République de Boulogne tandis que le ministère de l'intérieur a écrit dans son communiqué qu'il "se réservait la possibilité de donner toute suite utile à cette affaire". Un porte-parole de Canal+ a confirmé l'interpellation en évoquant "un contrôle d'identité". (AFP) |
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25 septembre 2009: L’extrême-droite fait douter et reculer pendant 24h le bibliothécaire et le maire du 4ème arrondissement de Lyon. Alors que France 3 dans son journal du 23 septembre au soir rapportait des témoignages affirmant que la police, profitant de la foi de certains étrangers en situation irrégulière, fait particulièrement des contrôles d’identité dans les trains entre Pau et Lourdes à la recherche de pélerins sans-papiers allant prier la Vierge pour l’ obtention de papiers en règle, alors que Le Canard enchaîné (23 septembre, “Un Expulsé dans l’avion, c’est un flic en vacances”) confirmait que “les flics de la police des frontières n’hésitent pas au comptoir d’Air France, à sortir leur carte Flying Blue pour empocher des miles gratuits lorsqu’ils escortent les étrangers”, Libération-Lyon révélait une autre sinistre nouvelle: le vernissage de l’exposition photographique “Les Chiffres ont un visage” consacrée à des sans-papiers, la projection du film “En suspension” d’Oldrich Navratilh et le débat qui devaient avoir lieu ce jeudi dans la bibliothèque du 4ème arrondissement de Lyon avaient été annulés mercredi. Pourquoi cette annulation de dernière minute alors que l’exposition de Bertrand Gaudilllère était accrochée depuis dix jours? Le travail du photographe, du collectif Item, était-il finalement trop "militant", "pas assez neutre" pour une bibliothèque municipale? Dominique Bolliet, le maire socialiste du 4ème arrondissement expliquait que l’annullation n'était pas liée aux photos de Bertrand Gaudilllère mais au débat organisé ce jeudi soir à l'occasion du vernissage. "Il y avait deux problèmes. Un problème de déséquilibre du débat. N'étaient invités que des personnes qui défendaient la même position. Le second problème est lié à la présence de sans-papiers à ce débat. Est-ce qu'une bibliothèque peut réellement accueillir des personnes qui sont hors-la-loi et pour qui être là peut représenter un risque ?" avait-il déclaré. Des mots qui sonnent curieusement dans la bouche d'un élu dont la mairie organise des parrainages républicains. Par ailleurs, toute la journée de mercredi, la bibliothèque et la mairie du 4ème arrondissement avaient reçu des plaintes "d'habitants", furieux de cette exposition prenant la défense des sans-papiers. Des appels initiés par les Jeunes Identitaires Lyonnais, groupuscule d'extrême-droite qui évolue dans la mouvance du Bloc identitaire, successeur d'Unité radicale, groupe dissout après l'attentat sur Jacques Chirac. Finalement jeudi après-midi, tout s’arrangeait. Patrick Bazin, directeur de la Bibliothèque Municipale de Lyon, conservateur général des bibliothèques, décidait de rouvrir l'exposition (visible jusqu’au 17 octobre) et de rétablir le vernissage. (Libé-Lyon / 20 minutes.fr) |
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24 septembre 2009: Échec au secret défense, l’armée danoise ne réussit pas à empêcher la lecture d’un témoignage sur ses forces spéciales. Chasseur, en guerre avec les troupes d’élite (Jaeger, i Krig med Eliten) livre de Thomas Rahtsack, dans lequel l'ancien soldat des forces spéciales danoises raconte son expérience en Afghanistan, avec force détails sur le déroulé et les préparations des opérations, sort ce jour chez People’s Press. Depuis une semaine, le ministère de la défense s'opposait à sa sortie, estimant que le livre compromettait “la sécurité du royaume et ses relations avec des puissances étrangères» et représentait un danger pour la sécurité des 700 soldats danois opérant en Afghanistan. Invoquant le “secret défense”, il avait d'abord demandé à l'éditeur de supprimer certains passages, sans préciser lesquels, puis demandé, le 11 septembre, de supprimer de très grosses parties du livre pour finalement exiger, le 14 septembre, que livre entier soit interdit. Le 21 septembre, le tribunal des référés de Copenhague a estimé qu'il était devenu inutile d'interdire le livre. Il constatait qu'il était largement commenté et cité dans la presse, que le livre était accessible sur Internet. Le 16 septembre le quotidien de centre-gauche Politiken avait pris sur lui de publier sous forme de cahier spécial - et sans supplément de prix - le contenu du livre que le ministère de la défense danois tentait à tout prix de stopper.Dans son éditorial, le quotidien expliquait son initiative par "le droit du public à suivre l’actualité - même quand nous sommes en guerre et quand les autorités s'y opposent." Dans la matinée, on ne trouvait déjà plus d’exemplaires de Politiken à Copenhague. (AFP - Le Monde - Libération) |
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23 septembre 2009: Pas de censeur à la tête de l’Unesco. Le ministre égyptien de la Culture Farouk Hosni n'est pas parvenu à devenir le nouveau directeur général de l''Unesco, fonction qui reviendra à la diplomate bulgare Irina Bokova, élue mardi 22 septembre au 5ème et dernier tour par 31 voix contre 27. Mme Bokova, 57 ans, ambassadrice de son pays en France ainsi qu'auprès de l'Unesco, devient la première femme à diriger l'institution de l'ONU chargée de mettre en oeuvre des programmes pour l'éducation, d'assurer la sauvegarde du patrimoine mondial ou d'agir en faveur de la liberté d'expression. Avant l'élection à laquelle s'étaient présentés neuf candidats, Farouk Hosni faisait figure de grand favori, soutenu par la Ligue arabe, Israël, les États-Unis, la France mais sa position s'était fragilisée au cours des tours successifs. La perspective de voir Farouk Hosni à la tête de l'Unesco était dénoncée depuis des mois par de nombreux intellectuels. Il était accusé d'appartenir à un régime pratiquant la censure, au 146e rang sur 173 dans la classement de la liberté de la presse établi en 2008 par Reporters sans frontières. Cette organisation le considère comme “l’un des acteurs principaux de la censure en Egypte, n’ayant eu de cesse de vouloir contrôler la liberté de la presse, mais également la liberté d’information des citoyens” et ce depuis 1987. Il lui était aussi reproché des déclarations antisémites: en 2008, devant le Parlement égyptien, il avait affirmé qu'il brûlerait "luimême" les livres en hébreu s'il en trouvait dans les bibliothèques du pays. M. Hosni avait assuré "regretter" ces paroles selon lui sorties de leur contexte, et démenti tout sentiment antisémite. (AFP) |
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22 septembre 2009: Exposition censurée à Tel-Aviv. L’exposition de deux artistes israéliennes, Galina Bleikh et Lilia Chak, qui devait être inaugurée le 3 septembre à Tel-Aviv dans les locaux de la Fédération nationale des journalistes israéliens a été annulée sous la pression de députés, de ministres mobilisés par des familles de victimes d’attentats. Galina Bleikh présentait sept tableaux, sept reproductions à l’identique de Vierge à l’enfant signées Raphaël, Bellini, Botticelli, sans aucune modification, à l’exception du visage: chaque fois remplacé par celui d’une femme palestinienne kamikaze responsable d’un attentat-suicide entre 2002 et 2004. Chaque tableau était accompagné d’un cartel donnant des détails précis sur les circonstances de l’attentat (date, lieu, nom de la kamikaze, nombre de victimes...). De son côté, Lilia Chak présentait sept toiles réalisées avec la terre prélevée sur le lieu même de chaque massacre, puis pulvérisée. (Le Monde) |
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19 septembre 2009: Le phallus de Priape restauré. Patrimoine du Musée d'Art de Sao Paulo (MASP), le tableau de Poussin intitulé "Hyménée travesti pendant une cérémonie à Priape" a récemment fait l’objet d’une restauration dans le cadre de l'Année de la France au Brésil. La réhabilitation de cette grande toile (3,72 x 1,66) déchirée et trouée en de nombreux endroits aura coûté 150.000 euros. Elle aura aussi permis de remettre à jour, caché sous plusieurs couches de peinture, le pénis en érection de Priape, dieu de la fertilité, autour duquel Hyménée travesti en femme danse. Réalisé par Poussin entre 1634 et 1638, le tableau a appartenu à la très catholique famille royale espagnole, certainement à l’origine de ces "retouches de pudeur". Suite aux guerres napoléoniennes, le tableau était tombé entre les mains d'aristocrates anglais puis avait été vendu au collectionneur français Georges Wildenstein qui l'avait vendue en 1953 au magnat de la presse brésilien et fondateur du MASP (en 1947), Francisco de Assis Chateaubriand. (AFP) |
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Photo G P |
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27 août 2009: Les Pendus - Kumulus /Nadège Prugnard. Après quinze représentations en trois ans de son spectacle “Le cri”, plus que jamais en phase avec l’actualité la compagnie Kumulus était contrainte de l’arrêter le 26 juillet, victime de la pusillanimité et de la censure des programmateurs. Il faut espérer qu’il n’en sera pas de même pour sa nouvelle création “Les Pendus”, coréalisée avec le Magma Performing Théâtre, qui vient d’être présentée du 19 au 22 dans le “in” du festival d’ Aurillac. Sinon la démonstration serait faite... On sera alors en droit de conclure que si la liberté d’expression et de création accordée à certaines compagnies trouve un refuge et une vitrine dans le “in” des festivals de théâtre de rue, ce n’est qu’un alibi, en tous cas, qu’ une autorisation exceptionnelle accordée une fois par an pour une durée et un territoire limités, noyée danstrois jours de carnaval, de foire et de marché. http://www.kumulus.fr/ |
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26 août 2009: Semaine pour la liberté de lire des livres interdits. Cela se passera aux USA. Du 26 septembre au 3 octobre 2009. L’ American Booksellers Foundation for Free Expression avec l’association des bibliothécaires américains (American Library Association) et The Kids' Right to Read Project se mobilisent et présentent une liste d’ ouvrages interdits, censurés dans les librairies et les bibliothèques (notammant des écoles) américaines. Comme elles le rappellent: “Intellectual freedom can exist only where two essential conditions are met: first, that all individuals have the right to hold any belief on any subject and to convey their ideas in any form they deem appropriate; and second, that society makes an equal commitment to the right of unrestricted access to information and ideas regardless of the communication medium used, the content of the work, and the viewpoints of both the author and receiver of information.” Plus d'un millier d'ouvrages ont été mis au ban ces dernières années, 513 en 2008, malgré le 1er amendement de la Constitution garantissant une totale liberté d’expression. Pour voir la carte et la liste des livres mis à l’index dans les différents États américains. http://www.bannedbooksweek.org |
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25 août 2009: Arrêt de la procédure contre le militant antinucléaire accusé de « compromission du secret de la défense nationale » . Menacé de cinq ans de prison et de 75 000 euros d’amende pour avoir détenu un document « confidentiel défense » qui dévoilait la vulnérabilité du réacteur nucléaire EPR de Flamanvillle en cas de crash d'avion de ligne, Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau « Sortir du nucléaire », basé à la Croix-Rousse (Lyon), ne risque (pour l'instant) plus rien. Le viceprocureur de Paris a informé l'association du classement « sans suite » d'une procédure commencée en 2006, durant laquelle le militant antinucléaire aura été placé deux fois en garde à vue par la DST (aujourd'hui DCRI). Stéphane Lhomme a déclaré à Lyon capitale.fr que si le réseau “Sortir du nucléaire” mettait la main sur d'autres documents confidentiels, il n’hésiterait pas à les diffuser. “On se sent autorisés à le faire. Notre source chez EDF s'est logiquement recroquevillée ces derniers temps, mais si d'autres gens sont intéressés… Par ailleurs, l'association et moi-même sommes parties civiles dans l'enquête sur les opérations illégales d'espionnage d'EDF, qui concerne également Greenpeace. Nous continuons nos actions dans le monde entier, notamment contre les réacteurs EPR.” Pour mémoire, dans son édition du 8 avril 2009, Le Canard enchaîné affirmait que, depuis 2006, Électricité de France avait placé Stéphane Lhomme sous surveillance par le biais de l'entreprise suisse Securewyse. Le patron de cette société, Michel Arditi, assure pour sa part qu'aucune action illégale n'a été menée. Dans la même édition, Le Canard enchaîné rapportait que « EDF et les RG de Bordeaux ont travaillé main dans la main à la surveillance de Stéphane Lhomme ». Le magazine Le Point, dans son édition du 23 avril 2009, affirmait que « la boîte mail de Stéphane Lhomme aurait été espionnée grâce à un contact chez Wanadoo ». Par ailleurs, auteur du livre “Alain Juppé saute sur Bordeaux (Le retour)” publié par Syllepse en 2006, Stéphane Lhomme avait été arrêté par la police pour « vente à la sauvette » devant la librairie Mollat le 7 octobre 2006, veille de l'élection municipale anticipée à Bordeaux. Stéphane Lhomme avait expliqué son acte en affirmant que le directeur Denis Mollat, qui est un proche d'Alain Juppé, avait fait retirer son livre de la vente dans sa librairie. Son argumentaire avait été suivi par le Tribunal d'instance de Bordeaux qui avait relaxé Lhomme en octobre 2007. |
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Bivouac de Générik Vapeur , Furies 2009 (Châlons en Champagne), photo Black Ghost |
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15 août 2009: Ce cher monsieur le Maire... “ Sans la volonté du politique, les arts de la rue n’existent pas. (...) La liberté laissée au théâtre de rue est toujours une liberté négociée et encadrée, voire surveillée” constate Bernard Dicale dans le livre qu’il consacre avec Anne Gonon à la compagnie de théâtre de rue Oposito (Oposito, l’art de la tribulation urbaine, L’Entretemps, 2009). Parmi de nombreux exemples, le plus édifiant est celui relaté par Jean-Raymond Jacob, un des deux directeurs artistiques d’Oposito, qui avait programmé en 1990 à Saint-Denis, Bivouac, spectacle de Générik Vapeur. ”Après la parution des photos du spectacle dans la presse, la mairie de Saint-Denis appelle Jean-Raymond Jacob et s’étonne qu’une voiture de police noire et blanche soit écrasée dans une énorme tapette à rat. Dans d’autres villes, “Bivouac” a été présenté sans problème, avec sa dernière scène au cours de laquelle la voiture pie est écrasée par le piège métallique, ses occupants sortis manu militari dépouillés de leurs uniformes de policiers. Mais à Saint-Denis le contexte du moment est tendu, on commence à parler de “zones de non-droit” (...) je n’ai pas crié à la censure (dit J-R Jacob). Avec Pierre Berthelot de Générik Vapeur, nous avons proposé que la voiture soit blanche unie, que ne soit pas marqué “Police”, que les deux hommes à l’intérieur soient en uniforme mais pas en uniforme de la police... Le maire a accepté. Et le spectacle a eu lieu.” |
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Je ne dois pas dessiner Mahomet / Plantu |
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14 août 2009: L’université de Yale censure les images de Mahomet. “The Cartoons that Shook the World”, livre de l’universitaire Jytte Klausen qui sera publié en novembre par les Presses universitaires de Yale ne comportera aucune image de Mahomet. C’est ce qu’a annoncé à l’ auteure John Donatich, un des responsables de la maison d’édition américaine . Non seulement les douze dessins de Mahomet qui avaient déclenché une polémique en 2005 et qui sont le sujet du livre ne seront pas reproduits (“Tout le monde peut les voir librement sur internet et ils peuvent très bien être décrits par des mots” a expliqué John Donatich) mais d’autres illustrations prévues du prophète sont également interdites, comme cette scène de “Mahomet aux enfers” inspirée par Dante et qui fut traitée par Botticelli, Blake, Gustave Doré, Rodin et Dali. (New-York Times) |
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11 août 2009: Archives de la censure radiophonique argentine. Une liste noire de deux cents chansons interdites sur les ondes de la radio nationale argentine, notamment durant la dictature du général Videla, vient d’être rendue publique par le Comfer (Comité fédéral de radiodiffusion). Dans ce document de sept pages, tapées à la machine, les chansons inconvenantes sont classées chronologiquement de 1969 à 1982. On peut y découvrir les noms d’ artistes déconseillés comme Serge Gainsbourg (Yo te amo, yo tampoco) et Charles Aznavour (Camarada), Victor Jara (Te recuerdo Amanda), Carlos Puebla (Hasta Siempre) et Cacho Castana (Si te agarro con otro te mato) Joan Baez (Las madres cansadas) et Donna Summer (Preludio de amor), Eric Clapton (Cocaina), Doors (Enciende mi fuego), Pink Floyd (Otro ladrillo en la pared), John Lennon et Yoko Ono (Sesame amor)... http://www.comfer.gov.ar/web/ |
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8 août 2009: Autodafés en Chine durant la Révolution culturelle. Lancée en 1966 par le président Mao, la Révolution culturelle vise à en finir avec “le vieux monde” en s’attaquant à ce qu’il y a de plus profond dans l’homme. Elle veut éradiquer en lui “ les quatre vieilleries”: les vieilles coutumes, les vieilles idées, les vieilles habitudes, la vieille culture. Tiré à un milliard d’exemplaires, le livre de “Pensées” du président Mao, “le petit livre rouge”, a tendance à devenir le livre unique. Tout citoyen chinois doit le lire, le connaître et l'avoir constamment sur lui. Les gardes rouges de la Révolution culturelle ont le pouvoir de demander à chaque personne qu'il leur présente le livre et qu'il puisse en réciter des passages. En cas d'infraction à cette réglementation, la peine peut aller de la punition corporelle immédiate aux travaux forcés pendant plusieurs années. Le “livre rouge” étant censé tout remplacer les gardes rouges se livrèrent à des autodafés où on brûla les auteurs classiques, leurs livres et leurs musique. Né en Chine en 1963, vivant en France depuis 1987, Jiang Hong Chen a 3 ans lorsque “la Révolution culturelle” éclate. Pour son dernier récit illustré, en grande partie autobiographique (Mao et moi, Le petit garde rouge, L’école des loisirs, septembre 2008) , il raconte et illustre ce moment charnière. Le narrateur est un petit garçon de 5 ans vivant dans une famille pauvre. Du jour au lendemain, la vie bascule. Le grand-père brûle les vieilles photos. Son père est envoyé en rééducation, sa grand-mère doit tuer ses poules. Dans la rue, les gardes rouges fustigent gros propriétaires et intellectuels, brûlent livres et objets anciens. Le petit garçon est pressé d’avoir huit ans: il pourra devenir un petit garde rouge, comme ses soeurs aînées. Le souvenir des autodafés, la destruction des livres, leur sauvetage, sont au centre de “Balzac et la petite tailleuse chinoise” (Folio, 2002), roman autobiographique de Dai Sijie, autre exilé chinois . “ Tu as déjà a entendu parler de la littérature occidentale? me demanda un jour Luo. - Pas trop. Tu sais que mes parents ne s'intéressent qu'à leur boulot. En dehors de la médecine, ils ne connaissent pas grand-chose. - C'est pareil pour les miens. Mais ma tante avait quelques bouquins étrangers traduits en chinois, avant la Révolution culturelle. Je me souviens qu'elle m'avait lu quelques passages d'un livre qui s'appelait Don Quichotte, l'histoire d'un vieux chevalier assez marrant. - Et maintenant où ils sont, ces livres? - Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble.” |
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7 août 2009: Recul des dépenses pour le livre et la presse en France. Les dépenses pour la presse et les livres sont en net recul depuis le début des années 1990 dans le budget des ménages, selon une étude de l'Institut national de la statistique (Insee) diffusée hier jeudi. Le recul de la presse est lié, selon l'Insee, aux comportements des nouvelles générations qui y consacrent une part moins importante de leur budget, alors que la part du livre recule quelle que soit la génération. Selon l'institut, la part budgétaire consacrée au livre et à la presse a globalement "diminué d'un tiers depuis 1970". En 2006, les ménages vivant en France ont ainsi dépensé 6,9 milliards d'euros en journaux et 3,5 milliards en livres. Soit "moins de 1% de leur budget" pour l'achat de journaux et magazines et "moins de 0,5% pour le livre". Le recul de la presse dans le budget moyen correspond "plutôt à l'arrivée de nouvelles générations moins consommatrices de presse écrite que leurs aînées". Pour le livre en revanche, le recul "n'est pas dû à l'arrivée de nouvelles générations qui en achèteraient moins". Depuis 1995 toutefois, "le livre recule: d'abord pour toutes les générations (entre 1995 et 2001) puis pour les générations les plus jeunes". Selon l'INSEE, hommes et femmes consacrent une part équivalente de leur budget à la presse, mais les femmes consacrent à l'achat de livres une part "de 15% supérieure" à la moyenne. Les agriculteurs consacrent à la presse «une part de leur budget nettement supérieure à la moyenne (+38% en 2006)». Les habitants des régions Ouest et Sud-Ouest consacrent près de 20% de plus que la moyenne à la presse. Dans le Nord-Pas-de-Calais et la zone méditerranéenne les parts sont en dessous de la moyenne «aussi bien pour les livres que la presse». (INSEE AFP) |
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5 août 2009: La monarchie marocaine interdit trois journaux à cause d’un sondage “sacrilège”. "La monarchie au Maroc n'est pas en équation et ne peut faire l'objet d'un débat même par voie de sondage", avertissait samedi le ministère marocain de la Communication. Cent mille exemplaires de deux hebdomadaires marocains, TelQuel et Nichane sa version arabe qui publiaient un sondage sur le bilan et la popularité du roi Mohammed VI à l’occasion du dizième anniversaire de son arrivée au pouvoir, ont été saisis et pilonnés. Partenaire des deux magazines, le journal “Le Monde” qui publie les résultats du sondage dans son édition du 4 août a été interdit de vente au Maroc. Les autorités marocaines auront paradoxalement censuré une enquête dans laquelle 91 % des personnes interrogées plébiscitent le bilan de Mohammed VI. Les seules réserves ou critiques faites portent sur trois points: la capacité du pouvoir à réduire la pauvreté (un tiers des Marocains estiment que la situation s’est améliorée) la réforme du code de la famille (considérée trop favorable aux femmes devenues égales des hommes, sauf en matière d’héritage), la montée de l’insécurité. "Nous sommes surpris par cette mesure que nous regrettons (...) Nous sommes particulièrement attachés à la liberté d'expression, protégée par le Pacte international des Nations unies relatif aux droits civils et politiques qu'a ratifié le Maroc, et à son corollaire, la liberté de la presse" a déclaré à la presse un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. (AFP - Le Monde) |
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3 août 2009: Vivement Rue libre! Samedi 24 octobre 2009 aura lieu Rue libre! Journée internationale des arts de la rue et de la libre expression dans l’espace public. “Arts des cités, arts citoyens Arts dans l’espace pour tous publics, Arts de convivialités. C’est sur l’asphalte des rues que nous esquissons nos oeuvres éphémères, Mais derrière les rideaux rouges du coeur que nous gravons nos rêves. Un goudron s’épandrait pour recouvrir nos mots, Que nous danserions déjà dessus en chantant: Liberté! Notre force naît de nos différences, C’est le bitume qui rassemble nos diversités, Nous sommes les Arts de la Rue.” http://www.ruelibre.fr/ |
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2 août 2009: Le Venezuela veut se doter d’un loi punissant “les crimes médiatiques”. D'après www.lemonde.fr (samedi 1er août 2009 à 21h12), cette nouvelle législation sanctionnerait les propriétaires de stations de radio, de chaînes de télévision et de journaux accusés d'avoir tenté de "semer la panique" ou encore "troublé l'ordre social". Les médias qui "manipulent les informations en vue de propager une perception erronée des faits" sont également dans la ligne de mire. En attendant cette nouvelle loi prévue pour la fin de l’année, le gouvernement du président vénézuélien Hugo Chavez a retiré leur concession à 34 radios et télévisions, officiellement pour des raisons administratives, tout en avertissant 200 autres stations que leurs émissions étaient aussi menacées, relançant la polémique sur les atteintes récentes à la liberté d'expression dans le pays. |
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2 août 2009: Les Éditions du Mouvement qui publient le magazine Mouvement engagent une action en justice contre le Festival d’Avignon pour entraves à la liberté de création, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, ainsi que pour abus de position dominante. http://www.mouvement.net/site.php?rub=2&id=c8ddd9b3344ded31 |
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1er août 2009: Guerre des logos à Hong Kong. Dans la nuit du 12 juillet, en plein coeur de la ville chinoise, le graffeur français Zevs qui expose en ce moment ses « Liquidated Logos » à la Art Statements Gallery, a collé sur la façade de la boutique Armani un gros autocollant noir représentant les deux «C» entrelacés du logo Chanel, puis fait ruisseler de la gouache autour, donnant l’illusion d’une liquéfaction. Armani ayant porté plainte auprès des autorités hongkongaises le 13 juillet, ces dernières ont confisqué le passeport de l’artiste, l’empêchant de quitter l’île. Le tribunal lui réclame près de 610 000 euros pour réparation des dommages. Sous la menace d’être “liquidé”, Zevs va t-il réussir à effacer la trace du mur particulièrement poreux avant le 14 août, date de son prochain passage au tribunal? (Libération). |
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1er août 2009: Quand l’Église orthodoxe censure et appelle à la censure. En Grèce tout d’abord où suite aux protestations de la puissante Église orthodoxe grecque, le nouveau musée de l'Acropole a coupé des images d'un court métrage commandé au réalisateur Costa Gavras pour informer les visiteurs du musée inauguré en juin: celles d’une séquence racontant comment les premiers chrétiens ont saccagé le monument, qui date du Veme siècle avant JC, pour marquer leur rejet du paganisme. (Eleftherotypia) En Russie ensuite. Après le saccage en 2003 par six fanatiques orthodoxes de l’exposition “Attention: religion!” présenté au musée Andreï Sakharov à Moscou, qui avait entrainé la fermeture de l’exposition et la condamnation de son directeur à 3 000 euros d’amende, l’Église orthodoxe russe récidive. Elle fait pression sur le pouvoir afin de voir condamnés Iouri Samodourov et Andreï Erofeiev actuellement jugés à Moscou. Respectivement ancien directeur du musée Sakharov et ancien responsable du département d’art contemporain de la galerie d’état Tretiakov à Moscou, les deux hommes sont poursuivis à cause de l’ exposition, « Art interdit 2006 », qu’ils avaient organisée en 2007. 24 oeuvres, jugées « sacrilèges » ou « pornographiques » et interdites par des directeurs de galerie autocensurés, avaient été rassemblées. Le directeur du musée, Iouri Samodourov, avait pourtant pris ses précautions (entrée interdite aux moins de 16 ans, oeuvres cachées derrière des parois, visibles uniquement à travers un judas) pour éviter le scandale, lui qui avait déjà été condamné pour un motif semblable. (Connaissance des arts) Quinze artistes et intellectuels européens, soutenus par Amnesty International, ont adressé une lettre ouverte au président russe Dmitri Medvedev pour l’exhorter à faire cesser le procès et lui rappeller que « la liberté artistique est partie intégrante de la liberté d'expression et constitue un indicateur fiable du degré de liberté dans l’ensemble d’une société ». |
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"Ultimo tango a Parigi " de Bernardo Bertolucci, (1972) Maria Schneider /Marlo Brando |
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31 juillet 2009: La Cinémathèque de Bologne détaille tous les films censurés en Italie depuis 1913. Italia taglia (L’Italie taille, coupe), programme initié par la Cinémathèque de Bologne vise à mettre en ligne des informations sur tous les films (longs et courts métrages, films d’ actualités, films publicitaires...) soumis à la commission de censure italienne depuis le 3 mai 1913. La base de données en cours de réalisation a pour source une filmographie exceptionnelle provenant directement des archives de la censure cinématographique (“revisione cinematografica”) conservées par la Direction générale du Cinéma dépendant de l’actuel ministère des “biens et activités culturelles”. Une première période (1913-1943) est déjà consultable en ligne. Le prochain chantier concernera les années 1944 à 1950. Dans un avenir proche, la Cinémathèque de Bologne envisage de donner à voir sur son site les séquences censurées retrouvées (2500 sur 130 000 titres). Il sera aussi possible de consulter des essais, des entretiens, de thèses universitaires sur la censure cinématographique. http://www.italiataglia.it |
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31 juillet 2009: L’agence Gamma menacée de liquidation. La structure Eyedea Presse, qui coiffe une des plus prestigieuses agences de photojournalisme du monde, est en cessation de paiement depuis le 30 juillet. L’agence placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris a un sursis de six mois avant sa liquidation. Le fonds d'investissement Green Recovery, spécialisé dans la reprise et la restructuration d'entreprises en difficulté, avait racheté Gamma, fin 2006, à Lagardère, avec toute sa filiale Hachette Filipacchi Photos: les agences de presse Gamma et Rapho, mais aussi les fonds Keystone, Stills et Hoa-Qui, notamment. Aujourd'hui, Eyedea revendique rien moins que la place de troisième fonds photographique de la planète, derrière Corbis (propriété de Bill Gates) et Getty Images, partenaire de l'AFP et propriété d'un fonds américain.(Rue89) Gamma été fondée en 1966 par des photographes dont Raymond Depardon, Jean Lattès. Elle a diffusé les images d’environ 6000 photographes, parmi eux Gilles Caron, William Karel, Françoise Demulder, Sebastiao Salgado, Jean Gaumy... Gamma a été la première des trois agences en « A » (avec Sygma et Sipa) qui ont fait de Paris la capitale mondiale du photojournalisme des années 70 à 90. Aujourd'hui, Sygma est morte (ses 40 millions d'images rachetées par Corbis), et Sipa appartient à Pierre Fabre, le patron du groupe pharmaceutique éponyme. (Wkipedia) Dans Le Monde, Jean-François Leroy, directeur du festival Visa pour l’image de Perpignan déclare “Si les journaux avaient acheté à un prix correct les reportages de Gamma, on n'en serait pas là. La presse a toujours du pognon. Le tout, c'est de savoir ou elle choisi de le mettre.” David Sauveur, photographe membre de l’agence Vu précise “Les photographes étaient coproducteurs de leurs travaux et partageaient à 50 % les bénéfices avec l'agence, qui avançait l'argent et leur assurait un salaire minimum. Pour financer des reportages de guerre, peu rentables, ils allaient à Monaco pour faire du people. Au final, les comptes s'équilibraient. Plusieurs restructurations ont séparé les différentes activité de l'agence : people, presse et illustration. La presse était beaucoup moins rentable que les autres secteurs. Les actionnaires ont tué le modèle. (...) Aujourd'hui, le seul domaine qui rapporte de l'argent, c'est la "presse people". C'est comme ça que les "news magazines" s'assurent de grosses ventes. Une couverture sur l'Afghanistan se vend moins qu'une couverture sur Sarkozy, c'est évident. La tendance n'est pas récente, mais les intérêts financiers prennent le pas sur sur la ligne éditoriale. Ça devient caricatural. Du coup, les journaux proposent tous la même chose.” |
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30 juillet 2009: Anges et démons à Montauban. À quelques jours du 15 août (Assomption de la Vierge) la cathédrale Notre-Dame de Montauban, a été le cadre d’un acte de “vandalisme”. Comme le rapporte le communiqué de l’AFP, qui sent bon son procès-verbal de police, “une oeuvre du peintre Ernest Pignon-Ernest exposée sur une façade de la cathédrale de Montauban a été censurée dimanche: trois jeunes fervents catholiques l'ont recouverte avec du papier journal pour cacher le sexe de deux anges, a-t-on appris mercredi auprès de la police. Choqués par des représentations de sexes de femme sur un édifice religieux, un frère et ses deux soeurs, âgés de 23 à 28 ans, équipés d'un balai brosse, de colle et de papier journal ont été surpris dimanche vers 04h00 du matin par des caméras de vidéo-surveillance. Ils ont aussitôt été interpellés et conduit au commissariat de police, où ils ont été entendus, puis remis en liberté.” Ernest Pignon-Ernest, immense dessinateur, travaillant in situ dans les rues de Nice, Paris, Naples, Soweto, connu depuis quarante ans comme “l’homme qui fait parler les murs”, était invité par le Musée - qui porte le nom d’un autre grand maitre du dessin et né à Montauban- Ingres. Quel paradoxe! comme le faisait remarquer le journal La Croix (27 juillet), commentant la venue d’E Pignon-Ernest. En résonnance avec les deux anges visibles dans la partie supérieure du tableau “Le voeu de Louis XIII”(consacrant la France à la Vierge Marie) qui fit la notoriété d’Ingres au Salon de 1824 et qui est installée à l’intérieur de la cathédrale depuis 1826, Ernest Pignon-Ernest colle à l’extérieur, en hauteur, de part et d’autre de l’entrée principale de la cathédrale deux oeuvres sur papier représentant deux anges de sexe féminin. |
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Ce sont ces “parties” qui auraient choquées les trois jeunes catholiques, néo-disciples du “Braghettone”. Les autres oeuvres de E Pignon-Ernest, exposées DANS le musée Ingres, à côté d’oeuvres de Dali, Picasso, Goya, n’ont pas été vandalisées. Tout comme les deux angelots visiblement de sexe masculin présents dans la partie inférieure droite du tableau d’Ingres. Quelles vont être les suites (judiciaires?) à cette affaire qui soulève une nouvelle fois la question de la place de l’artiste dans l’espace public? S’achemine-t-on vers une procés pour vandalisme? Pour rappel, Mademoiselle Sam Rindy, la jeune Rmiste qui avait embrassé passionnément un monochrome blanc de Cy Twombly à la Fondation Lambert (Avignon),y laissant l’empreinte (indélébile ?) de son rouge à lèvres, a vu sa condamnation et son amende confirmées en appel: 18 440 euros. Pour conclure, provisoirement, l’abbé Georges Passerat, président de la société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne déclare dans La Dépêche du Midi (30 juillet): « Le projet d'Ernest Pignon était de créer un dialogue entre la ville et l'exposition « Ingres et les modernes »…Les chrétiens ne doivent pas avoir peur du monde moderne. Nous savons certes que ce monde comporte sa part de péché, de misère morale, d'impudeur ou de laideur, comme dans les domaines de la pornographie, de la pédophilie, des violences conjugales, du non-respect d'autrui… À moins de condamner la nudité et la sexualité comme des réalités abjectes, je ne vois pas ce qui justifie une pareille attitude de la part de jeunes croyants. L'Église loue les réalités de la chair, en s'appuyant sur le livre de la Genèse - « Dieu vit que cela était bon »- et elle intègre ce message au coeur même de la célébration du sacrement de mariage. Je n'assimile pas l'oeuvre d'Ernest Pignon-Ernest au diable et aux forces maléfiques et son projet n'a rien d'antireligieux. Je me demande quelle éducation à la beauté ont reçu des jeunes et même quelle éducation sexuelle pour jouer les effarouchés et crier au scandale.” L’exposition “Ingres et les Modernes” se poursuit à Montauban jusqu’au 4 octobre dans le musée... et dans les rues, avec d’autres hommages à Ingres sur les murs de la ville: une mosaïque d’ Invader et deux pochoirs de Miss.Tic. http://www.pignon-ernest.com http://www.space-invaders.com http://www.missticinparis.com |
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30 juillet 2009: Le CRS n’était pas un mime. (Avignon) Quiproquo, mauvaise analyse d’un spectacle de rue... Patrick Leblanc, 62 ans, fonctionnaire retraité de la PJJ devra comparaître le 10 novembre prochain, devant le tribunal correctionnel d’Avignon pour "outrage, rebellion et incitation à l’émeute". Le 18 juillet 2009, Place de l’Horloge, Patrick et ses deux fils de 15 et 12 ans regardent un mime faire "la statue". Tout à côté, un CRS, immobile lui aussi est adossé à son fourgon et profite du spectacle. "J’ai même cru un instant qu’il s’agissait aussi d’un comédien" avoue franchement Patrick Leblanc. Mais le fonctionnaire est bel et bien en service... C’est alors que le fils de Patrick Leblanc va déposer 30 cts d’euros aux pieds du CRS, lui glissant "vous le faîtes drôlement bien". À partir de là commence l’enchaînement fatal: contrôles d’identité, menottes, garde à vue... Un scénario qui rappelle la mésaventure vécue par le metteur en scène suisse Patrick Mohr lors du précédent festival d’Avignon. http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3407 Comme le dirait certainement Jean-Jacques Reboux à Patrick Leblanc: “Bienvenu au C.O.D.E.B.O.!” (Collectif pour le dépénalisation du délit d’outrage) http://codedo.blogspot.com:80/ |
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29 juillet 2009: Quand George W. Bush cachait les preuves du réchauffement climatique. Plus de mille clichés d’une très grande précision de six sites témoignant du réchauffement climatique avaient été pris du temps de l’administration Bush par des satellites espions et aussitôt interdits, classés secrets par le Pentagone, comme d’autres études sur l’effet de serre. Parmi les sites observés, la petite ville de Barrow dans l’État d’Alaska, dirigé par Sarah Palin. En liaison avec l’équipe Obama, les photos censurées viennent enfin d’être rendus publiques par une agence gouvernementale, l’Observatoire géologique des États-Unis. Si les scientifiques tiennent de nouvelles preuves de la fonte des glaces, ils s’inquiètent de la disparition des crédits pour la recherche. Les satellites d’observation, en fin de course, ne sont pas remplacés. Récemment un satellite équipé pour réaliser la première carte des émissions de carbone est tombé dans l’Atlantique, trois minutes après le décollage. (Angelo Aquaro pour La Repubblica) |
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28 juillet 2009: Dossier Art et censure dans Beaux Arts Magazine. Pour image de couverture de son dossier consacré à la censure dans l’art, la photo, le cinéma, la publicité, Beaux Arts a choisi Kissing- Nun, une photo de Oliviero Toscani récemment réutilisée comme affiche par la BNF pour l’exposition très visitée “Controverses”. Le magazine a préféré ne pas jouer avec le feu et, procédé de plus en plus fréquent, se confesse en donnant à voir dans la page de l’ éditorial une série de couvertures écartées (Araki, The Blue Noses, Mapplethorpe, Kippenberger...), barrées du mot “auto-censuré.” Dans ce dossier très dense, quatre articles particulièrement intéressants. Dans “L’art face à ses censeurs”, Thomas Schlesser dresse un panorama historique des censures de “La Madonne de Lorette” du Caravage au “Carré noir” de Malevitch, en passant par “L’exécution de l’empereur Maximilien” de Manet, “L’enfant malade” de Munch ou les tableaux d’Egon Schiele. Dans “À quoi sert la censure”, débat réunissant Jacques Toubon (ancien ministre de la Justice, ancien ministre de la Culture) Pascal Ory (historien), Fabrice Bousteau (rédacteur en chef de BAM), l’avocat Emmanuel Pierrat définit la censure comme un ensemble de “forces d’interposition allant de la force à l’assèchement économique en passant par la loi, les règles administratives, etc, mises en oeuvre pour empêcher la diffusion d’in message au sens large...” Pascal Ory rappelle: “Historiquement, il y a une inégalité de traitement dans la censure selon que vous êtes puissant ou misérable, l’élite ou la masse...Il y a une dangerosité supposée de l’image qui remonte loin, à toute la tradition de l’iconoclasme”. Il s’interroge: l’art peut-il “jouir d’une sorte de statut d’extraterritorialité par rapport à la loi ?” Si oui, il prend la place de la religion et devient sacré. Dans “L’artiste, la censure et la guerre”, Laurent Gerveau rappelle que “la censure est le corollaire naturel des guerres. Pour deux raisons. D’une part, comme il faut mobiliser les opinions publiques, surtout au XXème siècle, la propagande ne souffre pas contradiction. D’autre part, il importe de surveiller l’information de manière à ce qu’aucun renseignement ne puisse filtrer et mettre en péril les armées". À travers les exemples d’Otto Dix (La Tranchée), Picasso (Le Charnier), Fautrier (Otages), de Zoran Music ou Miklos Bokor, Bertrand Tillier montre qu’en dépit de toutes les précautions, “la barbarie du XXème siècle ne saurait se soustraire définitivement aux regards.” Le numéro se conclut par un survol de la censure dans le monde (Chine, Russie, Iran, Cuba États-Unis, Inde, France) avec des témoignages de journalistes, de critiques, d’artistes, notamment celui de Tania Bruguera. “La censure à Cuba, c’est créer une caste embourgeoisée d’artistes qui, s’autocensurant veille plus à sa réussite matérielle qu’artistique (...) La censure à Cuba c’est écrire ce texte en pensant qu’on le lira à La Havane, c’est penser aux conséquences qui peuvent advenir, c’est ne pas pouvoir se dépêtrer de la figure du censeur.” Les mêmes sujets sensibles, tabous, reviennent: le sexe, la religion, la politique, les enfants. Parmi d’autres, quelques cas désolants. Aux États-Unis, sous la présidence de George W. Bush, les fondamentalistes chrétiens ont voilé les seins nus des statues représentant la Justice au ministère de la Justice. En 2006, le ministère turc de l’Éducation demande à une maison d’édition d’enlever d’un manuel d’instruction civique la reproduction du tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple: la liberté est incarnée par une femme aux seins nus. En juillet 2007, en Italie, les organisateurs de “Art et homosexualité” cédent: ils finissent par annuler l’exposition. Letizia Moratti, maire de Milan, leur a ordonné le retrait du catalogue, l'enlèvement de douze oeuvres d'art et l'interdiction de l'exposition aux moins de 18 ans. Des organisations catholiques protestaient contre plusieurs pièces jugées «blasphématoires» et «offensantes envers les catholiques», notamment “Miss Kitty”, une céramique du sculpteur Paolo Schmidlin représentant le pape Joseph Ratzinger en drag queen... (Beaux Arts magazine, n°302, août 2009) |
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27 juillet 2009: Memento KompleXKapharnaüM. Compagnie basée à Villeurbanne, KompleXKapharnaüM a présenté "Memento", son dernier spectacle déambulatoire les 23 et 24 juillet lors du XXIIIème festival de Chalon-sur-Saône. Le parcours a eu lieu dans le centre-ville entre le Carmel et la place de Beaune, rue de l’Ancien Collège, rue des Jacobins... Art des répérages, art in situ. Ouverture d'une ZAT (Zone Autonome Temporaire). Chacune des vingt oeuvres réalisées les deux soirs en direct - certaines de plus de 6 mètres de long sur 4 mètres de haut - est le résultat d'une superposition de couches de mots, d'images. Art du palimpseste. Avant le spectacle, au préalable, un support de tarlatane est encollé sur chaque mur choisi. Sur ce premier fond, maillage léger et protecteur du mur, un premier support de papier est collé avec quelques mots ou une esquisse. Parfois, ce premier support reste blanc, entièrement vierge. Il va progressivement être recouvert par d’autres images et textes sur support papier (bandeaux, rubans, encarts, bulles...) préparés à l'avance et encollés. Art de l' affichage. Ce travail en équipe (3-4 personnes) réalisé vite sur un fond de musique, de sons, de voix commence entre chien et loup, à la tombée de la nuit. Comme un défi au couvre-feu, aux ténèbres qui menacent. Chaque oeuvre est doublement éclairée. Par la lumière de projecteurs montés sur de petits charriots roulants. Elle est accompagnée aussi de la projection vidéo d'un entretien avec un témoin ou de films d'archives (comme celui sur les bidonvilles parisiens de Nanterre). Elle est finalisée par une dernière intervention, à la peinture: slogans, maximes, pensées, traits, bombés à la main ou avec l’aide de pochoirs. Lors du parcours entre chaque oeuvre sont projetés des messages, SMS... sur les façades des maisons. Memento est un spectacle sur les résistances, sur les résistants d'hier comme Roger Pestouri et sur ceux d’aujourd'hui comme l’ensemenseur Kokobelli. La mémoire des femmes tondues à Lyon à la Libération, la mémoire des disparus de la manifestation du 5 octobre 1961 réprimée sur ordre du préfet de Paris Maurice Papon sont mises en perspective avec tous ces anonymes qui aujourd’hui par leurs comportements quotidiennement résistent à la norme et deviennent suspects: “fait partie d’une association”, “s’est arrêté plusieurs fois de suite en levant le nez en l’air”, “prête fréquemment sa voiture” ,“héberge des gens”... Si le compromis de la tarlatane permet à cette forme d'art qu’est la peinture à la bombe dans l’espace public d'être acceptée par les municipalités et leurs programmateurs, elle n'est que momentanément tolérée. Dès mardi, les services techniques du festival de Chalon karchériseront les oeuvres réalisées par KompleXKapharnaüM, les décolleront, les détruiront, les jetteront. Leur durée de vie dans l'espace public est réduite, limitée, plus courte que certains messages publicitaires. Qui dégrade quoi? Elles n'auront pas la chance de vieillir dans le centre-ville de Chalon comme celles d'Ernest Pignon-Ernest à Naples. Elles ne seront pas soigneusement déposées, conservées, muséifiées comme celles exposées à Paris au Grand Palais (TAG, 300 oeuvres de 150 graffeurs internationaux de la collection Gallizia en mars-avril 2009 ) ou à la Fondation Cartier (Né dans la rue Graffiti jusqu'au 29 novembre 2009). KompleXKapharnaüM présentera Memento le 19 (face A) et le 20 (face B) août 2009 au festival d' Aurillac. Alors rendez-vous pour une ZAT le 19 août. |
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20 juillet 2009: Premiers cas de télédestruction de livres électroniques. Les possesseurs d'un Kindle, cet appareil commercialisé par Amazon permettant de télécharger et de lire des livres en version électronique, ont eu une mauvaise surprise vendredi s'ils étaient en train de lire « 1984 » ou « La Ferme des animaux » de George Orwell. Certaines versions de ces ouvrages ont purement et simplement disparu, effacées de leur Kindle, sans qu'ils sachent pourquoi. Le fautif ? Amazon qui a procédé à leur destruction à distance. Un porteparole a justifié cette décision par le fait que Mobile Reference, l'entreprise qui vendait en ligne les ouvrages concernés sur le magasin Kindle, n'en détenait pas les droits et qu'il s'agissait par conséquent de copies illicites. Justin Gawronski, un Américain de 17 ans, a perdu non seulement « 1984 » mais toutes les notes qu'il avait prises sur le livre. « Ils ne m'ont pas simplement repris le livre, mais ils ont volé mon travail », a-t-il déploré. Amazon a fini par admettre que les destructions de livres à distance ne sont pas le meilleur moyen de régler ce type de situation et promet de revoir ses procédures à l'avenir. “Cet épisode rappelle aux lecteurs de livres électroniques que leurs ouvrages sont réduits à l'état de fichiers informatiques. Achetés en ligne, ils peuvent de la même manière être modifiés à distance voire détruits. C'est le même type de procédure qui est utilisé pour l'actualisation automatique de logiciels par Internet. S'il s'était agi de livres imprimés, l'équivalent de la décision d'Amazon aurait été la disparition de certains ouvrages de la bibliothèque des lecteurs, ou de leur table de nuit”, explique Laurent Mauriac sur Rue89 . (New-York Times) |
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18 juillet 2009: Attentat contre un sublime trompe-l’oeil ou l’État qui aveugle. (Londres) Dans la nuit du 13 au 14 avril 2008, Banksy réalisait ce qui est peut être un de ses chefs d’oeuvre. En dépit d’une clôture et d’une caméra de “sécurité”, il réalisait dans Newman Street en plein centre de Londres, capitale mondiale de la vidéosurveillance, un “mural” monumental. Sous le regard d’un policier et de son chien, un graffeur sur une échelle finit de peindre ces quelques mots: “One nation under CCTV” / Un pays sous contrôle des caméras. Un an après, sur ordre de la municipalité londonienne, cette magnifique oeuvre publique, but de la promenade dominicale de nombreuses familles, a été entièrement recouverte par une couche de peinture grise. http://www.banksy.co.uk/indoors/02.html |
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17 juillet 2009: Pas d’exception pour les artistes! Les écrivains, illustrateurs et autres artistes travaillant pour la jeunesse devront désormais être fichés dans la base de données nationale de la Independant Safeguarding Authority (ISA) et payer 64£ pour les frais de “dossier” s’ils veulent entrer dans les écoles anglaises. Ils seront traités comme n’importe quel visiteur. Depuis 2006, une loi en Grande-Bretagne a chargé l’ISA, en lien constant avec la police, de la protection des groupes vulnérables: enfants mais aussi adultes vulnérables. Conformément au “Vetting and Barring Scheme”, les rapports avec ces groupes sont désormais régulés et contrôlés. Tout employeur a le devoir et l’obligation de faire appel à l’ISA qui lui confirmera si le candidat qu’il envisage est ou non autorisé à travailler avec des enfants. Que l’activité soit salarié ou bénévole. Il tombera dans l’illégalité s’il recrute un individu qui n’est pas enregistré et labellisé par l’ISA. Onze millions de personnes travaillant dans l’enseignement et la santé sont concernés par ce nouveau dispositif sécuritaire. (Pierre Assouline/Le Monde) http://www.isa-gov.org.uk |
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16 juillet 2009: Le meurtre, forme suprême de la censure. Il y a des jours où l’actualité censoriale déborde. Comment en rendre compte, la classer, la hiérarchiser lorsque le même jour (15 juillet) par exemple tombent ces trois informations? "Brüno", le dernier film du comédien britannique Sacha Baron Cohen qui raconte les aventures d'un Autrichien blond à l'homosexualité flamboyante a été interdit en Ukraine pour atteinte à la morale. Le ministère de la Culture explique dans une lettre adressée au distributeur ukrainien Sinergia que le film "contient l'exhibition injustifiée d'organes génitaux et de rapports sexuels, montre de façon explicitement naturaliste des actes homosexuels et perversions homosexuelles" ainsi que "des manifestations sadiques (...), ce qui peut nuire à la morale des citoyens". "Borat", le précédent film dans lequel Sacha Baron Cohen incarnait un journaliste kazakh en vadrouille aux États-Unis, avait également été interdit de projection sur tout le territoire ukrainien en 2006. L'Autorité palestinienne a interdit, mercredi 15 juillet, toute activité de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira en Cisjordanie pour s'être faite l'écho d'une accusation de complot du président Mahmoud Abbas contre son prédécesseur, Yasser Arafat, en 2003. Al-Jazira avait repris mardi un document remis dimanche en Jordanie aux journalistes par le secrétaire général en exil du comité central du Fatah, Farouk Kaddoumi, qui accuse Abbas d'avoir, en liaison avec Israël, comploté en 2003 en vue de tuer Yasser Arafat.Chef du Fatah, principale composante de l'Organisation de libération de la palestine (OLP), qu'il présidait, et premier chef de l'Autorité autonome palestinienne issue des accords d'Oslo de 1993, Yasser Arafat est mort en novembre 2004 à Paris d'un mystérieux mal qui n'a jamais été clairement identifié. La journaliste russe et militante des droits de l’homme, Natalia Estemirova a été enlevée mercredi en Tchétchénie et retrouvée morte, tuée par balles, quelques heures plus tard dans la république voisine d'Ingouchie, dans le Caucase russe. L'ONG Memorial, à laquelle collaborait Natalia Estemirova, a directement mis en cause dans ce meurtre le président tchétchène Ramzan Kadyrov, soutenu par le Kremlin. Il «menaçait Natalia, l'insultait et la considérait comme une ennemie personnelle», a expliqué mercredi soir Oleg Orlov, son responsable. Le meurtre, forme suprême de la censure. (AFP) |
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15 juillet 2009: Au pays du Kama Sutra, la première BD pornographique en ligne est interdite. Alors que la communauté gay de New Delhi fêtait la reconnaissance de ses droits après des années de lutte, des milliers d'Indiens demandent la réhabilitation de « Savita Bhabhi », la plus libertine des femmes indiennes… en BD. Le 30 juin, le département des télécommunications, qui dépend du ministère indien des Technologies de l'information (IT), a interdit le site Internet de « Savita Bhabhi », bloquant son accès à partir d'Inde sans autre forme de procès. Lancé en mars 2008, ce feuilleton dessiné en ligne raconte au rythme d’une planche par jour les aventures sexuelles de Savita, une Indienne mariée et très libérée, qui s'adonne aux hommes de tous âges qui croisent son chemin, à l'insu de son conjoint. La Bande dessinée en est à son treizième épisode. Un an après, le site est devenu un des plus fréquentés du pays (en 82ème position selon le quotidien Hindustan Times) avec plus de soixante millions de visiteurs par mois. (Rue69) http://www.savitabhabhi.com |
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14 juillet 2009: Réédition chez Libertalia du “Manuel du guérillero urbain” de Carlos Marighela. Écrit au Brésil en juin 1969, en pleine dictature militaire, le “Manuel” est un ouvrage posthume. Son auteur, ancien député communiste passé à la clandestinité, fondateur de L’Action de Libération Nationale est assassiné à Sao Paulo le 4 novembre 1969 par un escadron de la mort de la police politique brésilienne. Le manuscrit est transmis le 20 novembre 1969 au Seuil par Conrad Detrez, le traducteur du texte en français et futur Prix Renaudot. 5 640 exemplaires sont tirés en janvier 1970 et mis en vente. Le 25 février, le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin, interdit le livre, en vertu du décret du 6 mai 1939 qui servit à bloquer la diffusion de Mein Kampf. Le livre ressort en juillet (3062 exemplaires) grâce à l’action solidaire de vingt-trois éditeurs d’horizon divers: Aubier-Montaigne, Christian Bourgois, Buchet-Chastel, Le Centurion, Le Cerf, Armand Colin, Denoël, Esprit, Flammarion, Gallimard, Grasset-Fasquelle, Pierre Horay, Robert Laffont, Magnard, Maspero, Mercure de France, Minuit, Robert Morel, Jean-Jacques Pauvert, Seghers, Le Seuil, La Table Ronde, Claude Tchou. Cette deuxième édition parait avec cet avertissement des 23 éditeurs associés: “Si le livre de Carlos Marighela Pour La libération du Brésil est aujourd’hui réédité à firme commune par les éditeurs dont le nom figure sur la couverture de l’ouvrage, cela ne signifie pas que tous ces éditeurs approuvent solidairement les positions défendues par ce livre et les combats préconisées. Cela signifie qu’ils ne peuvent admettre que dans un pays démocratique, l’administration puisse interdire (...) la diffusion de n’importe quel livre étranger sans donner de motifs à l’auteur ou à l’éditeur, et sans en demander au préalable l’autorisation à un tribunal.Tel a été le cas de ce livre. Devant un acte aussi arbitraire, qui porte atteinte tant au libre exercice de leur métier qu’aux droits de tous les citoyens, ces éditeurs rappellent qu’aux termes de l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui fait partie de notre constitution, “la libre communication des pensées et et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme”(...).” Le livre sera réédité une troisième et dernière fois en 1971. Le stock (1 600 exemplaires) sera épuisé en 1979. |
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13 juillet 2009: Un réalisateur de films perd un oeil suite à un tir sans sommation de la police au “flashball” (Montreuil) La liste des victimes éborgnées par la police suite à un tir de “balle de défense” s’allonge: un adolescent de 14 ans, aux Mureaux, en juillet 2005, un adolescent de 16 ans, à Clichy-sous-Bois, la nuit du 28 au 29 octobre 2006, un adolescent de 17 ans à Nantes, lors de manifestations lycéennes le 27 novembre 2007, un étudiant de 25 ans à Toulouse lors de la manifestation unitaire du 19 mars 2009, deux hommes de 21 ans et 31 ans à Villiers-le-Bel le 12 mai 2009... Le 8 juillet 2009, 19h, Joachim Gatti, 34 ans, réalisateur de cinéma, et caméraman de la Société de coopérative de production “La Parole errante” participe avec une trentaine de personnes à un rassemblement de soutien à La Clinique. Depuis janvier 2009, ce lieu inhabité est devenu un centre social où sont expérimentées d’autres manières de vivre ensemble (logements, projections de films, journal, défense des sans-papiers). Ses occupants en ont été expulsés le matin même à 6h par le RAID et la police. Ce rassemblement pacifique de protestation a lieu dans une rue piétonne de Montreuil autour de grandes tables où sont offerts des gnocchis à la sauce tomate. “L'idée était de faire une cantine, après l'expulsion du matin, pour informer les gens, distribuer des tracts, mettre des banderoles et montrer que la clinique avait été évacuée“ rapporte un témoin. “À un moment, des feux d'artifice sont lancés au niveau de la place du marché, près de la clinique, pas très loin de l'endroit où nous étions rassemblés. Nous nous y rendons en ordre dispersé, sans aucune intention de réinvestir les lieux. Nous restons là environ cinq minutes. Au moment où nous faisions demi-tour pour quitter la place, les policiers sont arrivés et se sont équipés. Ils étaient plus nombreux que ce que j'avais pu voir au début. Ils viennent vers nous. Tout s'est passé en l'espace de trois minutes. Il n'y a eu aucune bagarre ou confrontation avec la police, aucune sommation. Ils étaient à cinq mètres et ils ont tiré plusieurs fois avec leurs flashballs.” Cinq personnes sont touchées par ces tirs, toutes au dessus de la taille. Atteint au visage, Joachim Gatti est transporté et examiné à l’Hôtel-Dieu: il a trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée. Pour rappel : le lanceur de balle de défense (LBD ou DBS pour « arme de défense à balles souples » plus connu sous le nom de la marque Flash-Ball) est une arme de poing principalement destinée à permettre aux forces de police de “restaurer l'ordre durant des émeutes” sans causer de morts. La munition utilisée par les forces de police et de gendarmerie en France, la seule autorisée pour la police municipale française, est une balle de caoutchouc souple de 4,4 centimètres de diamètre pesant 28 grammes. Lors de l'impact, cette balle dissipe une énergie cinétique équivalente à celle d'un projectile d’un révolver 38 Spécial mais elle s'écrase sur sa cible au lieu de la perforer. Le volume sonore de sa détonation est équivalent à celle d'un fusil de chasse calibre 12. (Le Post - Rue89 - Wikipedia - Le Monde) Le 13 juillet à 19h, une manifestation de protestation contre la violence policière réunissait 500 personnes à Montreuil. Elle a été dissoute violemment par la police, qui a encore tiré au flashball. Douze personnes dont un journaliste du Monde qui couvrait la manifestation ont été mises en garde à vue. Dominique Voynet (Vert, maire de Montreuil) a déclaré qu'elle allait saisir la Commission nationale de déontologie de sécurité. |
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12 juillet 2009: Fermeture de la librairie Brentano’s (Paris) Installée au 37, avenue de l'Opéra depuis cent quinze ans, Brentano's, la seule librairie américaine de Paris, a été mise en liquidation judiciaire. C'est en raison d'une brutale envolée de son loyer et d'un conflit qui dure depuis sept ans avec la BNP, propriétaire des murs, que la directrice de la librairie a été contrainte de mettre la clé sous la porte. Son loyer est passé de 75 000 euros à 200 000 euros pour 400 m2. Successivement, le Centre culturel américain, puis la direction du livre ont dû déménager. Aujourd'hui, l'artère qui va de la Comédie-Française au Palais Garnier est envahie par les magasins de prêt-à-porter ou de produits détaxés de luxe. Les seuls établissements capables de satisfaire aux "nouveaux critères de commercialité" exigés par les bailleurs. Un des hauts lieux de la vie culturelle parisienne pour les élites bilingues disparait. La librairie avait un fonds de 40 000 références, on y trouvait la presse anglo-saxonne au complet. À son pic de croissance, la librairie ouverte six jours sur sept de 10 heures à 19 h 30 était une ruche, avec près de cinquante employés. (Le Monde) |
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11 juillet 2009: United Airlines casse les guitares. “United breaks guitars” est le titre du clip mis en ligne le 6 juillet par Dave Carroll, chanteur canadien de country et déjà vu à ce jour par plus de 500 000 personnes. La chanson raconte comment la guitare du chanteur, une “Taylor” d’une valeur de 3500 dollars, a été endommagée, au printemps 2008 par des bagagistes qui se la lançaient sans ménagement. N’ayant pu obtenir réparation, la réclamation selon United n'ayant pas été faite au bon moment et au bon endroit, le chanteur, de guerre lasse, a menacé la compagnie d'écrire trois chansons sur cette mésaventure. Une seule suffira. La vengeance du musicien a été efficace rapidement: la compagnie d’aviation a enfin pris contact avec lui pour réexaminer son dossier, elle proposerait même de se servir du clip pour sensibiliser son personnel en charge des bagages. (AFP) http://www.davecarrollmusic.com |
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10 juillet 2009: Un ancien sans-papiers dans le in du Festival d’Avignon. Le québécois Wajdi Mouawad est cette année l’artiste associé du 63ème Festival d’Avignon. Il présentera dans la cour d’honneur du Palais des Papes trois de ses pièces (Littoral, Incendies, Forêts) et à Châteaublanc sa nouvelle création Ciels. Né en 1968 au Liban, dans le village chrétien de Deir-el-Qamar, Wajdi Mouawad est, comme l’écrit Jean-Marc Adolphe (Charlie Hebdo), “un poète qui aurait pu devenir un poseur de bombes”. Le 13 avril 1975, il est debout sur un balcon dans la banlieue de Beyrouth où ses parents ont déménagé. " Il assiste au début de la guerre civile lorque les milices chrétiennes attaquent en bas de chez lui un autobus transportant des travailleurs palestiniens, l’arrosent d’essence et le mitraillent faisant vingt sept morts". (Étienne Leterrier, Le Matricule des anges, n°105, juillet 2009). Par jeu, le gamin libanais apprend alors à “démonter, nettoyer, remonter” une Kalachnikov pour les miliciens, jusqu’au départ de sa famille contrainte par la guerre à s’exiler. Arrivé en septembre 1978 à Paris avec sa mère, son frère et sa soeur, Wajdi ne parle pas français mais rapidement devient un enfant parfaitement intégré: “bon élève, capitaine de l’équipe de rugby”. L’autorisation provisoire de séjour accordée par le gouvernement français à sa famille est renouvelée tous les trois mois jusqu’en 1983. Après Sabra et Chatila, le père de Wajdi, resté au Liban, comprend que tout retour de la famille est compromis et la rejoint en France. Suite à une demande d’autorisation de travail qui est refusée, le renouvellement de l’autorisarion temporaire de séjour est aussi refusé, tout comme la demande de naturalisation française. Après avoir envisagé de s’exiler au Texas, la famille atterrit à Montréal. ”Pendant des années, ma mère a gardé une sorte de déception profonde par rapport à la France...” confie l’auteur, metteur en scène (et peintre), accueilli aujourd’hui au festival d’Avignon. |
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9 juillet 2009: La librairie Résistances saccagée en plein jour à Paris. C’était le vendredi 3 juillet, à 14h. Un groupe de cinq hommes cagoulés et armés de bouteilles d’huile et de bâtons a pénétré dans la librairie. Après avoir cassé le matériel informatique et jeté de nombreux livres par terre pour les arroser d’huile, les agresseurs sont repartis en revendiquant clairement, selon les témoins présents, leur appartenance à la Ligue de défense juive (LDJ). Cette agression intervient alors que la veille, Mahmoud Suleiman, palestinien originaire du village de Al-Masara, donnait une conférence dans cette même librairie sur le thème des actions de résistance non-violentes contre l’occupation israélienne. La librairie avait déjà été visée en décembre 2006 pendant une conférence donnée par les universitaires israéliens Tanya Reinhart et Aharon Shabtaï. Située dans le 17e arrondissement de Paris, près de la station de métro Guy-Môcquet, la librairie Résistances est un lieu associatif. Outre la librairie, la structure offre une salle de lecture, un espace multimédia, une salle de conférences et de spectacles, propose des expositions et vend des produits artisanaux palestiniens (savon, huile d’olive, bijoux...). Spécialisée dans l’histoire des mouvements de libération (Algérie, Vietnam, Afrique du Sud, Palestine...), la librairie Résistances milite contre le racisme et le colonialisme et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. (AFP - Le Figaro - Livres Hebdo) Sur Rue 89, Pascal Boniface, directeur de l’IRIS s’étonne et questionne: “Comment expliquer que la Tribu Ka ait été dissoute pour avoir fait preuve de démonstration de force et tenu des propos inacceptables, sans avoir toutefois employé la violence physique tandis que la Ligue de défense ne l'est pas ? (...) Si une librairie pro-israélienne avait fait l'objet d'une attaque comparable à celle de la librairie Résistances, est-ce que les autorités et la presse auraient fait preuve du même silence ? (...) L'absence d'informations crée nécessairement la rumeur, et dans ce cas des rumeurs malsaines. Ce silence de la presse et des autorités va alimenter les préjugés antisémites, non les combattre.” Par ailleurs, Le Canard enchaîné du 8 juillet 2009 reprend une information de Libération : le 22 juin dernier, la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a été extraite de sa voiture diplomatique puis “jetée à terre et rouée de coups par des militaires israéliens.” Le 23 juin, toujours selon Libération, le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest s’était fait insulté par des policiers alors qu'il circulait à bord d'un véhicule pourvu de plaques diplomatiques. |
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Photo Jean-Michel Coubart pour Miss O'range / Princesses Peluches |
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4 juillet 2009: Deux directeurs de musée et un commissaire d'exposition envoyés en correctionnelle ou la maladie infantile du capitalisme. Dans l’actuel mouvement de recul, constant et effrayant, de la liberté d’expression en France, un seuil vient d’être franchi. Évènement rarissime, passant outre les réquisitions du parquet de Bordeaux qui avait demandé un non-lieu, la juge d'instruction Marie-Noëlle Billaud renvoie en correctionnelle pour deux délits ("Diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique" et “Diffusion de messages violents, pornographiques ou contraires à la dignité humaine susceptibles d'être vus par un mineur") les trois organisateurs de l’exposition “Présumés innocents” qui avait eu lieu en 2000 au Musée d’art contemporain de Bordeaux. Henry-Claude Cousseau, aujourd'hui directeur de l'École nationale supérieure des Beaux Arts de Paris, et les deux commissaires de l'exposition, Stéphanie Trembley et Marie-Laure Besnard-Bernadac, dénoncent cette "tentative de criminalisation qui touche aujourd'hui les artistes, les acteurs et les lieux culturels qui les diffusent” et appellent “à la plus grande vigilance à l'égard d'une censure toujours prompte à instrumentaliser les causes les plus nobles, comme la protection de l'enfance, à des fins autoritaires et liberticides". Comme le signalait Benjamin Barber (Comment la capitalisme nous infantilise, Fayard, 2007) ou le titre la revue Ravages dans son dernier numéro: alerte à l’infantilisation générale! |
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4 juillet 2009: Orelsan interdit de concert aux Francofolies. Arrêtez de vous ridiculiser, cela devient lassant! Après Marie-Georges Buffet, Valérie Létard, secrétaire d’État à la Solidarité, Christine Albanel (l’ex-ministre à la Culture), Ni Putes ni Soumises, la Grande loge féminine de France, le président de la région Centre, le Front national... Ségolène Royal vient d’intervenir (discrètement) pour que le jeune chanteur de rap soit déprogrammé le 14 juillet à La Rochelle. Elle s’en réjouit publiquement dans la presse: "En tant que femme et présidente de la région Poitou-Charentes, je n'ai absolument pas envie de sponsoriser sur mon territoire une personne qui vante les violences faites aux femmes...Même si je n'ai pas à me mêler des choix artistiques, j'assume, et je me réjouis qu'il ne chante pas ses paroles de haine et de meurtre aux Francofolies". Pour compléter le tableau du naufrage, dès le 4 juin, la mairie de Paris avait retiré de ses 60 bibliothèques de prêt "Perdu d'avance", le disque du chanteur. Christophe Girard, adjoint PS chargé de la culture déclarait: "Si nous sommes attachés à la liberté artistique, il est indispensable d'éviter qu'un public mineur ou non averti soit confronté à l'écoute de morceaux de musique dont les textes insultent les homosexuels et glorifient la violence faite aux femmes...La création la plus osée et la plus insolente oui, mais pas la haine et la vulgarité. On ne peut dépenser l'argent public pour faire la promotion de textes haineux, les parents pourraient se plaindre". (AFP) |
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3 juillet 2009: “En France, 1% de la population a été mise en garde à vue en 2008.” Caroline Amoros en action à Sotteville-les-Rouen dans le cadre du Festival Vivacité où elle présentait sa nouvelle création Miss O’ range. Une des séquences de son nouveau spectacle déambulatoire comporte un hommage à la Rose blanche, groupe de jeunes lycéens, étudiants allemands décapités par les nazis pour avoir résisté par des poèmes diffusés sous forme de tracts. (Photos Jean-Michel Coubart). La venue à Aurillac de Princesses Peluches sera l’un des évènements du 24ème festival international de théâtre de rue. Du 17 au 22 août, elle y jouera trois spectacles : Miss O’range, Kristin et Madame LeJaune. |
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Photo Françoise Trompette |
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2 juillet 2009: Apparition d’un crieur public à Toulon. Dire tout haut ce que vous pensez tout bas ! C’est ce que propose le 1er dimanche de chaque mois, à 11h, Georges, crieur public, sur le marché du cours Lafayette à Toulon. Déclarer son amour, vendre sa voiture, échanger des recettes de cuisine, écrire des poèmes, des billets d’humeurs, coups de gueules, invitations, faire-parts, petites et grandes annonces...Ce projet initié par le Centre Régional d’Éducation Populaire (CREP) a obtenu le prix culture Var Terre d’innovation lancé par le Conseil Général 83. Le personnage du crieur public a été confié un artiste de rue, metteur en scène et comédien de la compagnie Orphéon Théâtre intérieur. Concue comme un spectacle de rue, improvisée chaque fois, demandant la participation des spectateurs, la “criée” comporte plusieurs séquences: successivement le crieur repercute dans l’espace public les messages écrits par la population, l’agenda culturel des spectacles, concerts, expositions de la métropole Toulon-Provence-Méditérranée, puis devient historien, monsieur météo, commente l’actualité... Comme disait Roland Topor: “Pourvu que ça dure”. (Var Mag / Var-Matin) |
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30 juin 2009: Images en question, nouveau cafouillage à Paris Match. Le 25 juin 2009, dans le cadre prestigieux du salon de la Chancellerie de l’Université Paris IV- Sorbonne, Guillaume Chauvin, 22 ans, étudiant à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg (ESAD) recevait le Grand Prix 2009 du Photoreportage Étudiant décerné par l’hebdomadaire Paris Match. Et un chèque de 5 000 euros. Le même jour, le magazine publiait sur deux pages dans son édition papier, quatre des vingt clichés réalisés en noir et blanc visibles sur son site. “Mention rien, des diplômés pour la précarité” de Guillaume Chauvin et son collègue Rémi Hubert peut apparaître comme un clin d’oeil à une oeuvre de référence, comme une version allégée du célèbre texte “De la misère en milieu étudiant”, écrit à Strasbourg en 1966. Ce manifeste toujours d’actualité, qui avait semé le trouble dans l’université, qu’on se souvienne, commence ainsi: “Rendre la honte plus honteuse encore en la livrant à la publicité. Nous pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’étudiant en France est, après le policier et le prêtre, l’être le plus universellement méprisé.” http://etudiantspascontents84.viabloga.com/news/de-la-misere-en-milieu-etudiant Quarante-trois ans après, l’année où un mouvement de contestation a secoué pendant plusieurs mois l’université française, les deux lauréats reviennent sur le quotidien de huit étudiants à Strasbourg, la plupart à l’Université Marc-Bloch, la plus grande de France. Huit cas représentatifs de ces cent mille étudiants en situation de précarité, et de ceux, plus de vingt mille, en situation de pauvreté grave et durable. “Étudiants diplômés et SDF”. Armin, 23 ans, Master de sociologie dort dans sa voiture et déclare: "Je n’ai ni bourse ni aide parentale ... Je ne peux pas aller au Restaurant Universitaire tous les jours, et je n’aime pas aller aux Restos du Coeur. Alors je fais les fins de marchés et j’en donne à des potes chez qui je peux aller cuisiner." Emma, 23 ans, Master de Philosophie, témoigne: « On vit à trois dans vingt mètres carrés, alors on a organisé un roulement pour savoir qui dort par terre... Pour pouvoir étudier le jour, je me sers de mon cul la nuit... De temps en temps je reviens à l’appart’ entre midi et deux pour dormir. C’est dingue d’en être arrivée là. Heureusement j’arrive encore à le cacher. » Quarante-trois ans après, les deux photoreporters dressent un bilan: “Rien n’a changé, rien ne veut changer”. Lors de la remise du prix, les deux lauréats ont révélé que tous les étudiants photographiés étaient des amis qu’ils avaient mis en scène. Suite à cette déclaration, Paris Match a retiré le trophée aux deux étudiants ainsi que le chèque de 5 000 euros, qui sera donné à leur école. Olivier Royant, directeur de la rédaction du magazine et président du jury du Grand Prix a justifié ce revirement en déclarant que l’utilisation par les deux étudiants de “personnages fictifs” les éloigne de la philosophie et des valeurs du photojournalisme que défend l’hebdomadaire depuis 60 ans. Pour rappel, concernant la seule année 2008: 3 avril 2008, le parquet général de Reims retire l'accréditation de l'hebdomadaire Paris Match pour couvrir le procès de Michel Fourniret à la suite de la publication d'une photo montrant le tueur en série présumé, assis les bras croisés dans le box des accusés. 28 mai 2008, l’hebdomadaire est condamné pour avoir publié deux clichés de Ségolène Royal priant dans l’église du Saint-Esprit à Florence, prises à son insu et “sans son consentement”. 17 septembre 2008, l’hebdomadaire publie une photo retouchée du pape avec le président: un garde du corps présent a été enlevé partiellement, il en reste une jambe. 26 septembre 2008, l’hebdomadaire Paris-Match passe en procès pour avoir publié le 20 février 2008 dans le cadre d’un reportage sur une opération de police la photo d’un interpellé de Villiers-le-Bel en slip et menotté. Voir Prix Tartuffe du 26 septembre 2008, Droit à l’image, photographies maquillées... (Paris Match - Le Figaro - Le Monde - Rue89 - Les Dernières nouvelles d’Alsace - Nouvel Observateur) |
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29 juin 2009: La Mort et les femmes ou un dessin sur Berlusconi censuré en Italie . “Berlusconi n'a pas de squelettes dans l'armoire: il n'y a pas assez d'espace.” Les lecteurs du “Corriere della sera” n’ont pas trouvé dans l’édition du 24 juin ce dessin de Vauro Senesi, collaborateur attitré du journal depuis quinze ans. Le rédacteur en chef a décidé de ne pas publier cette image du Président du Conseil, la trouvant d’un “goût douteux”... Après le pape, ”Papi”: il semble être de plus en plus difficile maintenant d’égratigner la deuxième fortune d’Italie, 73 ans et amateur de beautés. (censuratospindler.com) |
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Jiho pour Siné Hebdo |
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28 juin 2009: Les dessous de la disparition annoncée d’un journal. La concurrence est rude dans le domaine de la presse. Si une apparente diversité de l’offre dans la presse quotidienne nationale généraliste se maintient encore avec Le Monde, le Figaro, Libération, L’Humanité, il n’en va pas de même dans le secteur spécialisé de la presse sportive écrite où le quotidien L’Équipe est en situation de monopole. Le 3 novembre 2008, avec l’appui du groupe d'Alain Weill (RMC Info, BFM ou La Tribune) paraissait 10 Sport un quotidien sportif à bas prix (0,50€ contre 0,95€ pour l’Équipe). Marie-Odile Amaury, la PDG du groupe Amaury, propriétaire de L’Équipe, ripostait en sortant le même jour dans les kiosques Aujourd’hui Sport. Elle déclarait qu’elle «arrêterait sans doute» si 10 Sport jetait l’éponge. Faute d’atteindre les ventes espérées, fin mars 2009, 10 Sport devenait hebdomadaire. Le 26 juin 2009, M-O Amaury annonçait lors d'un comité d'entreprise extraordinaire qu’ Aujourd'hui Sport s’arrêtait et ne couvrirait pas la reprise du championnat de football de Ligue 1. En mai dernier, 10 Sport a porté plainte contre le groupe Amaury pour «entrave à la libre concurrence». Une démarche qui a entraîné une perquisition de la police dans les locaux d'Amaury à Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux. L'autorité de la concurrence ne s'est pas encore prononcée sur les suites à donner à l'enquête. Par ailleurs, le lancement de Le Foot (0,75 euros), nouveau quotidien tabloïd édité par le groupe Lafont Presse, est différé en raison notamment de «difficultés d'impression». Véritable institution au pouvoir redoutable, L’Équipe a une longue histoire, ponctuée par l’élimination sans pitié de ses rivaux, réels ou potentiels. À la fin du XIXème siècle, en France, la presse sportive (alors consacrée en grande partie au cyclisme) est dominée par un titre : Le Vélo, fondé en 1892. La prise de position de Pierre Giffard, son patron, dans l'affaire Dreyfus fait des vagues. Les fabricants de cycles (pour la plupart antidreyfusards) qui financent son journal par la publicité n'apprécient pas. En 1900, ils choisissent de financer Henri Desgrange qui crée un journal concurrent, imprimé sur papier jaune, L'Auto-Vélo. Le 16 janvier 1903, Desgrange perd le procès qui l'oppose au Vélo, et se trouve contraint de renommer L'Auto-Vélo qui devient L'Auto. Pour contrer son principal concurrent, il décide d’organiser une course cycliste. Le 19 janvier 1903, L’Auto annonce la création de "la plus grande épreuve cycliste jamais organisée" : ce sera le premier Tour de France. Les ventes du journal s'envolent. Privé de lecteurs, Le Vélo cesse sa publication l'année suivante. Après avoir paru sous l’Occupation jusqu’au 17 août 1944, L’Auto est interdit puis réapparait le 28 février 1946 sous un autre titre: L’Équipe. En juin 1946, L'Équipe achète le journal officiel de la Fédération française de Football (F.F.F.) France football, et le transforme en un hebdomadaire populaire. En 1948, L'Équipe devient quotidien. En 1956, L'Équipe et Le Parisien libéré, publié par éditions Émilien Amaury, se rapprochent pour gérer ensemble le Tour de France puis fusionnent en 1964. Actuellement Amaury Sport Organisation (A.S.O.) est un des principaux organisateurs d'événements sportifs en France : le Tour de France mais aussi le Paris-Roubaix, le Paris-Nice, le Tour de l'Avenir, Paris-Tours, le Paris-Dakar, le Marathon de Paris, l'Open de France de golf... Prônant des valeurs de partage humaniste, chantre du beau jeu, de la gratuité du sport, L’Équipe est mal placé pour voir la face noire du sport moderne dont il vit et pour dénoncer l’idéologie dont il est le vecteur. Progressivement au cours du XXème siècle, le sport est devenu un outil de décervelage et de contrôle de masse au service du nationalisme et de l’argent. Diffusé par la télévision, il est devenu “le” divertissement mondial, planétaire. Tandis que les spectateurs-consommateurs, plongés dans un hors-temps oublient leur solitude et leur misère en goûtant à l’illusion d’ un être-ensemble ou de vivre un moment exceptionnel, les compteurs tournent. Reflet d’une société de la performance, le sport rejoue toujours la même scénario: celui d’une course absurde au record, au rendement, au gain, au profit; celui d’une lutte pour la victoire, pour atteindre le sommet et s'y maintenir. Contraints souvent à se doper pour se dépasser, les corps-machines des athlètes sont rapidement et régulièrement remplacés, sitôt épuisés. Vae victis. (Libération/Wikipédia) |
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26 juin 2009: “Sauvons les enfants” de la pédophilie cléricale. Cet appel de l’artiste italien Nemo (Riccardo Bianchi, 23 ans) n’a pas été compris par la municipalité de Crema (32 000 habitants) dans la province de Cremone, région de Lombardie (Italie). Elle a obtenu le retrait de l’oeuvre portant ce titre, menaçant de fermer l’exposition ArtShot où elle devait être présentée du 13 au 21 juin . Le tableau blasphématoire représente un enfant agenouillé devant un prêtre. À gauche, le même enfant se nettoie la bouche après l’acte qu’il a été obligé d’ accomplir. Cette dénonciation d’actes de pédophilie commis par le clergé va pourtant semble-t-il, dans le sens de la bataille menée par le pape lui-même. S’adressant aux évèques irlandais, il les avaient invités à faire la vérité sur ce qui s’était passé, à rendre justice à toutes les victimes, à veiller à ce que de pareils abus ne se répètent pas. (Inchiostro, journal des étudiants de l’université de Pavie / UAAR, Union des athées et agnostiques rationalistes) |
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23 juin 2009: Il y a 50 ans, mort d’un trompettiste blasphémateur. Le 23 juin 1959, lors de la projection du film de Michel Gast, adapté de son roman “J’irai cracher sur vos tombes” , mourait Boris Vian. Écrit par Vian sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, “J’irai cracher sur vos tombes” est publié par les éditions Scorpion en 1946. Considéré comme pornographique, immoral, le livre était interdit en 1949, son auteur était condamné pour outrage aux bonnes moeurs. (Voir Le dossier de l’affaire, réalisé par Noël Arnaud paru chez Bourgois en 2006) Pastiche des romans policiers à la James Hardley Chase, écrit en quinze jours, “J’irai cracher sur vos tombes” dénonce le racisme et la condition précaire des Noirs du Sud des États-Unis. C’est l’histoire d’une vengeance, celle de Lee Anderson, un homme à la peau blanche né de parents noirs. Après la mort de son frère noir, lynché et pendu parce qu'il était amoureux d'une blanche, Lee est devenu libraire dans une autre ville: il entre dans la petite bande locale de jeunes en manque d'alcool et de sexe, décidé à venger la mort de son frère. |
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15 juin 2009: Menaces sur l’audiovisuel public et sur l’Agence France-Presse. En grève depuis le 12 mai 2009, les salariés de Radio France Internationale demandent un moratoire sur le plan social annoncé en janvier, qui prévoit 206 suppressions d'emplois sur un millier et la fermeture de plusieurs bureaux de langues (allemand, albanais, polonais, serbo-croate, turc et laotien). Basée à Paris, RFI comprend 19 rédactions en langues étrangères et émet dans 74 pays, touchant un public potentiel de 45 millions d'auditeurs. Suite à la baisse des recettes publicitaires, le président de France Télévisions a confirmé la mise en place d’un « dispositif de départs volontaires à la retraite » qui « pourrait concerner jusqu’à 900 personnes » d’ici à 2012, soit près de 10% du personnel du groupe public. Cela n’aura aucune influence sur la qualité du service public, a-t-il assuré. Déjà 300 salariés de la régie France Télévisions Publicité avaient été licenciés le 8 janvier 2008, après l’annonce de la suppression totale de la publicité sur les chaînes de télévision publiques. De son côté, le personnel de l’AFP s’inquiète d’un projet gouvernemental de privatisation de l’agence qui, en modifiant le statut de 1957, mettrait fin rapidement à son indépendance structurelle et rédactionnelle. |
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10 juin 2009: Accusée de la mort de l’écrivain nigérian Ken Saro-Siwa, Shell paie 15,5 millions de dollars pour éviter le procés. La compagnie pétrolière Shell était amenée à répondre devant un tribunal de New-York, mercredi 27 mai, d'accusations de crimes contre l'humanité liées à une éventuelle implication auprès des militaires nigérians qui ont exécuté l’écrivain en 1995. La plainte avait été déposée par un groupe de victimes de l'ancien gouvernement nigérian, notamment le fils de Saro-Wiwa, sur la base d'une loi remontant à 1789 qui exige des sociétés ayant une présence substantielle aux Etats-Unis qu'elles respectent les lois américaines. Né en 1941, à Bori, dans le delta du Niger, Ken Saro-Wiwa avait enseigné dans les universités de Nukka et Lagos, après des études d’anglais à Ibadan. Écrivain, à la fois romancier mais aussi auteur de feuilletons populaires pour la télévision, il avait créé et dirigeait sa propre maison d’édition et présidait l’Union des écrivains nigérians. Il avait exercé des fonctions ministérielles entre 1968 et 1973, pendant et après la guerre du Biafra. C’était un homme d’affaires avisé et un journaliste reconnu pour sa plume acerbe. Ken Saro-Wiwa était aussi un militant politique écologiste qui défendait la minorité dont il était issu. Appartenant à la communauté ogoni (un demi million de personnes dans l’État enclavé de Rivers au sud-est du Nigéria) qui recèle sur ses terres des réserves pétrolières, la principale richesse du pays, Ken Saro-Wiwa revendiquait de façon pacifiste pour son peuple, une autonomie politique, une juste part des richesses pétrolières et le droit de contrôler son environnement écologique dévasté par les compagnies pétrolières internationales, notamment la Shell, après plus de 35 années d’exploitation. Ken Saro-Wiwa, fondateur du Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (Mosop), partisan de la non-violence, avait réussi en 1993, à faire stopper les activités de la filiale locale de Shell, s'attirant les foudres de la junte dirigée par le général Sani Abacha. Arrêté en 1994, il avait été pendu le 10 novembre 1995 à Port Harcourt avec huit de ses compagnons de lutte, après une parodie de procès. Quatre livres de Ken Saro-Wiwa ont été traduits en français: Sozaboy (Pétit Minitaire) (Actes Sud/Babel, 2003); “Si je suis encore en vie” (Stock, 1997), Lemona (Dapper, 2002), Mister B, millionnaire (Dapper jeunesse, 2003). Le Nigéria tire plus de 95% de ses revenus en devises étrangères du pétrole mais peine toujours à en redistribuer les bénéfices à la population, la corruption généralisée du secteur ne profitant qu’à une poignée d’hommes. Fin septembre 2005, la Banque mondiale a aidé à récupérer 700 millions de dollars détournés dans des banques suisses par Sani Abacha et son clan pendant qu'il était au pouvoir. Plus gros producteur d’or noir d’Afrique, le Nigéria connaît régulièrement des pénuries d’essence. (New-York Times-AFP) |
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Emmanuel Pierrat / Photo GP |
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8 juin 2009: Remise du Prix Tartuffe 2008 à Emmanuel Pierrat pour “Le livre noir de la censure”. Après la compagnie de théâtre de rue Turbo Cacahuète en 2004, la dramaturge anglaise Gurpreet Kaur Bhatti en 2005, l'écrivain Christian Salmon en 2006, le journaliste et écrivain Bernard Joubert en 2007, le Prix Tartuffe a été décerné en 2008 à Emmanuel Pierrat, Magali Lhotel, Florent Latrive, Sophie Viaris de Lisegno, Aurélie Chavagnon, Geoffroy de Lagasnerie, Caroline Fourest, Fiammetta Venner, Béatrice Chapaux, Guillaume Sauvage, Flore Masure pour “Le livre noir de la censure”, ouvrage collectif paru au Seuil. Il a été remis le 5 juin 2009 à Emmanuel Pierrat, maître de l’ouvrage, dans le théâtre Guillaume- Apollinaire de La Seyne (83) Après s’être déclaré ravi d’être accueilli dans un lieu portant le nom de l’auteur de “Les Onze Mille Verges”, l’avocat et écrivain a rappellé, au cours d’une brillante intervention, que les textes de loi sur la censure étaient rarement supprimés, qu’actuellement plus de quatre cents textes encadraient la liberté d’expression. Avant sa communication, il avait fait quelques pas sur la commune varoise de Sainte-Anastasie: martyre peu connue sanctifiée par les catholiques, Anastasie est devenue depuis son célèbre portrait par Gill (Madame Anastasie, 1874) l’ emblème de la censure. |
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31 mai 2009: José Saramago censuré par son éditeur italien. La maison d’édition Einaudi s’était engagée à publier “O Caderno“, livre du prix Nobel de littérature mais a finalement reculé expliquant dans un communiqué qu’elle ne pouvait accepter que l’auteur portugais traite Silvio Berlusconi de “délinquant”. Celèbre maison d’édition “de gauche”, Einaudi a été rachetée, suite à de nombreuses dettes, par Berlusconi . Cet acte de censure intervient en plein “Noemigate”, alors que Veronica Lario, épouse de Berlusconi, demande le divorce, soupçonnant le “cavaliere” cavaleur de relations avec Noemi, une mineure qui appelle Silvio “Papounet” . De son côté, le président du Conseil a demandé la saisie de 700 photos, faites notamment dans l’une de ses villas sardes par le photographe Antonello Zappadu lors du dernier réveillon du Jour de l’An. Ces photos montreraient "des filles en bikini ou seins nus, d'autres sous des douches en plein air, d'autres habillées aux côtés de Berlusconi dans le patio des résidences destinées aux invités" affirme Il Corriere della Sera. |
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28 mai 2009: "Cent quatre membres d'un groupe d'adorateurs de Satan ont été arrêtés lors d'une fête et d'un concert immoral à Shiraz (Iran)" C’est ce qu’ a déclaré au journal Jam-e Jam, Abbas Hamidi le responsable local des Gardiens de la révolution. "La fête se tenait dans un jardin près de la ville et la cérémonie satanique était diffusée à travers le monde via internet", a-t-il dit. Selon lui les participants "buvaient de l'alcool, se blessaient et suçaient du sang". Les concerts de musique rock et notamment de hard rock sont interdits dans la République islamique qui les assimile à des cérémonies sataniques. En 2007, la police avait arrêté environ 230 personnes ayant participé à un concert de rock illégal près de Téhéran en les accusant d'appartenir à un groupe d'adorateurs de Satan. (AFP) |
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27 mai 2009: Apocalyptica proteste contre l’utilisation d’une de ses chansons dans un clip appellant à ”la solution finale” pour les tziganes. Ce clip électoral du Parti national (NS, extrême-droite) tchèque, diffusé à la télévision, utilisait la chanson "Path" de l'album "Cult" d'Apocalyptica, sans accord du quatuor finlandais de violoncellistes de metal classique. Le manageur d'Apocalyptica a souligné que le groupe soutenait les minorités et les droits de l'Homme, et respectait chaque individu, sans tenir compte de son origine ethnique: "Apocalyptica soutient aussi l'Europe unifiée et l'Union européenne". Dimanche 24 mai, la police tchèque a interpellé à Prague une quarantaine de membres et sympathisants d'un autre parti d'extrême-droite locale, le Parti ouvrier (DS), qui entendaient protester devant la Radio tchèque contre la non-diffusion de ses propres clips électoraux anti-rom. Forte d'environ 300.000 personnes, la minorité rom est souvent victime de discriminations en République tchèque. L'ex-pays communiste de 10,4 millions d'habitants compte quelque 300 quartiers déshérités, et le phénomène de "ghetto" pourrait concerner bientôt jusqu'à 80.000 personnes, selon une étude officielle. (AFP) |
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27 mai 2009: Teste tes connaissances culturelles en découvrant à quel artiste appartient ce sexe. C’est ce que proposait l’artiste belge Jacques Charlier sélectionné par la Communauté française de Belgique pour participer à la 53e biennale de Venise et y exposer cent dessins sous forme d’affiches dans l’espace public. Mais la Biennale a refusé d’inclure le projet dans les événements collatéraux et la ville de Venise a refusé que les dessins soient exposés sur des panneaux communaux. Mme Laanan, ministre belge de la Culture a dénoncé le caractère inacceptable de la censure vénitienne, qui relève d’un conservatisme pudibond qui n’a rien à voir avec cette terre d’Art et de liberté qu’est l’Italie. Jacques Charlier compose depuis 1973 une série de dessins représentant des « sexes d’artistes » sur le mode de la caricature, artistes ayant, selon lui, marqué l’art du XXe siècle depuis Marcel Duchamp. Une collection fondée sur une interprétation personnelle des « attributs artistiques » des représentants majeurs de l’art moderne et contemporain, sur un mode satyrique. Soutenu par la Communauté française et le Commissaire de l’artiste Enrico Lunghi, Jacques Charlier exposera finalement ses tableaux dans un bateau, Riva dei Sette Martiri, entre Arsenale et Giardini. Les habitants de plusieurs villes européennes pourront, dès le 3 juin, participer au jeu-photo « Libérer Venise » et gagner le catalogue « 100 Sexes d’Artistes » de Jacques Charlier, publié à cette occasion. De même, un « Quizz Art » spécialement conçu par Jacques Charlier permettra à tous, de gagner un t-shirt avec le sexe d’artiste de Jacques Charlier lui-même. (Siné-hebdo - Le Soir la Belgique) http://www.jacquescharlier-venise2009.be/ |
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27 mai 2009: Julien Coupat dit n’être malheureusement pas l’auteur du bestseller “L’insurrection qui vient” publié par La Fabrique mais il l’a lu. C’est ce que vient de déclarer “le présumé terroriste” depuis sa cellule de la Santé où il est emprisonné depuis novembre 2008 dans un long entretien accordé au journal Le Monde. Il a également précisé: “Le partage ne passe donc pas, comme le voudrait la fiction judiciaire, entre le légal et l'illégal entre les innocents et les criminels, mais entre les criminels que l'on juge opportun de poursuivre et ceux qu'on laisse en paix comme le requiert la police générale de la société. La race de innocents est éteinte depuis longtemps (...) “Le Prince n'a plus d'autre soutien que la peur qu'il inspire quand sa vue n'excite plus dans le peuple que la haine et le mépris. Ce qu'il y a, c'est, devant nous, une bifurcation, à la fois historique et métaphysique: soit nous passons d'un paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s'instaurer, à l'échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d'une gestion "décomplexée", une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique. Il ne s'est jamais vu qu'une classe dominante se suicide de bon coeur. La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause. Combien faut-il de ministères de l'Identité nationale, de licenciements à la mode Continental, de rafles de sans-papiers ou d'opposants politiques, de gamins bousillés par la police dans les banlieues, ou de ministres menaçant de priver de diplôme ceux qui osent encore occuper leur fac, pour décider qu'un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n'a aucun titre à exister et mérite seulement d'être mis à bas ? C'est une affaire de sensibilité. La servitude est l'intolérable qui peut être infiniment tolérée. Parce que c'est une affaire de sensibilité et que cette sensibilité-là est immédiatement politique (non en ce qu'elle se demande "pour qui vais-je voter ?", mais "mon existence est-elle compatible avec cela ?"), c'est pour le pouvoir une question d'anesthésie à quoi il répond par l'administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise. Et là où l'anesthésie n'opère plus, cet ordre qui a réuni contre lui toutes les raisons de se révolter tente de nous en dissuader par une petite terreur ajustée.” |
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27 mai 2009: Gainsbourg pourra conserver sa cigarette, Churchill son cigare. Après avoir saisi le Conseil de l'éthique publicitaire, l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a décidé lundi 25 mai que ses services "pourraient, désormais, ne plus déconseiller la représentation, dans des campagnes publicitaires, de produits de consommation du tabac ". Trois critères devront toutefois être remplis : "Les campagnes doivent émaner d'annonceurs qui n'ont aucun lien avec l'industrie ou la distribution du tabac, et avoir une finalité culturelle ou artistique". De même, les personnes représentées "doivent être disparues, ou figurer dans des oeuvres d'art partie intégrante d'une promotion publicitaire pour une manifestation artistique". Enfin, il doit s'agir de produits de consommation du tabac "inséparables de l'image et de la personnalité de la personne disparue qui y figure". (AFP) |
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26 mai 2009: Zarganar, acteur birman condamné à 35 ans de prison pour avoir distribué de l’aide aux rescapés du cyclone Nargis. Le populaire comédien et réalisateur de cinéma birman (né en 1961) a été arrêté le 4 juin 2008 après avoir critiqué, dans des entretiens avec des journalistes étrangers, la gestion par le gouvernement de la situation humanitaire dans les zones sinistrées. Il est l’une des 21 personnes se trouvant encore derrière les barreaux pour avoir effectué un travail humanitaire indépendant au lendemain du passage du cyclone Nargis qui s’est abattu sur le Myanmar (Birmanie) les 2 et 3 mai 2008. Celles-ci ont toutes été arrêtées pour avoir fourni une aide aux victimes, pour avoir rendu compte des dégâts causés par cette catastrophe naturelle et même pour avoir enterré les défunts. Il a été condamné en novembre 2008 à 59 ans de prison, peine réduite à 35 ans en février 2009 . Zarganar, qui avait pris part au soulèvement de 1988 contre le régime militaire, a déjà été arrêté par le passé en raison de son action en faveur de la démocratie. En août-septembre 2007, pendant les grandes manifestations de la « Révolution Safran », pour avoir donné de l’eau et de la nourriture aux moines bouddhistes, il fut emprisonné du 25 septembre au 17 octobre. Il est actuellement incarcéré à plus de 1 400 kilomètres de sa famille, qui vit à Yangon, la principale ville du pays. Il est détenu à la prison de Myitkyina, dans l’État kachin (nord du pays), depuis novembre 2008. Le 16 avril 2009, il a perdu connaissance dans sa cellule pendant plus de deux heures , et n’a été conduit à l’hôpital de Myitkyina que dix jours plus tard. Les médecins qui l’ont alors examiné ont constaté qu’il souffrait d’hypertension et d’une hypertrophie cardiaque. (RFI - Amnesty international) http://zarganar.blog.free.fr |
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24 mai 2009: Oil, il sol del avvenire, Shooting Silvio, trois films censurés en Italie. Les avocats de la raffinerie Saras, située à quelques kilomètres de Cagliari ont demandé la saisie de “Oil, la force dévastatrice du pétrole, la dignité du peuple sarde”, film produit et réalisé par Massimiliano Mazzotta. Ce documentaire de 70’ est entièrement consacré à un immense complexe pétrochimique, né au début des année soixante, propriété de la famille milanaise Moratti : il s’étend sur 800 hectares, soit presque tout le territoire de Sarroch, petit village de 5200 habitants. Ce film, qui accorde un quart du temps de parole à quatre dirigeants de Saras, montre l’énorme impact économique et environnemental de la raffinerie et les inquiétudes sur la santé que sa présence soulève: développement des cancers chez les habitants, altération de l’ADN chez les enfants. “ll sol dell’avvenire”, film documentaire sur la naissance des Brigades rouges, écrit et réalisé par Giovanni Fasanella et Gianfranco Pannone avait été l’évènement du Festival de cinéma de Locarno en août 2008. Suite aux pressions du ministère de la Culture, pour qui il offense “la mémoire des victimes du terrorisme”, le film n’avait eu aucune diffusion en salle. Grâce à la sortie d’un livre-DVD publié par Chiarelettere, il va être possible d’avoir accès à cette contribution à la vérité historique. Sans nostalgie ni transfiguration du passé, cinq protagonistes attablés dans une auberge de Costaferrata reviennent sur les origines du terrorisme rouge. Émilie-Romagne, 1969. Dans la communauté de L’ Appartamento, des jeunes gens, venant de milieux catholiques, socialistes, communistes, anarchistes se réunissaient avec l’espoir de racheter les erreurs et trahisons de leurs pères ou grand-pères, résistants et antifascistes... La chaîne satellitaire Sky a annulé les rediffusions de Shooting Silvio du metteur en scène Bernardo Carboni prévues les 17 et 25 avril 2009. Le premier passage en prime time le lundi 13 avril avait déclenché les protestations des partis de droite qui avaient parlé de “très mauvaise télévision” et dénoncé “un hymne à la violence”, une “offensive médiatique contre le président du Conseil”. Sorti en 2007, le film raconte l’histoire d’un jeune écrivain de 28 ans: obsédé par Silvio Berlusconi, il décide d’enlever et de tuer celui qui est devenu pour lui l’incarnation du Mal... http://censurato.splinder.com |
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22 mai 2009: “Antichrist”, le dernier film de Lars Von Trier, censuré pour les “marchés pudiques”. “On avait un accord depuis un an avec Lars de faire une version ‘catholique’ du film, de couper certaines scènes et de les remplacer par d’autres, sinon il serait invendable sur des marchés pudiques comme le sud de l’Europe, l’Asie et les États-Unis, où on ne peut pas montrer un homme de nu face” a déclaré Peter Aalbaek Jensen, le directeur de la maison de production Zentropa. La version “adoucie”, censurée du film, sans les scènes de sexe (de masturbation féminine par exemple) ou d’extrême violence (comme celle d’automutilation peut être), permettra de “vendre le film aux chaînes de télévision” aux pays “prudes” selon le producteur. (AFP - Le Monde) |
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21 mai 2009: Sa boîte mél est bloquée pour non-respect du devoir de réserve. Le Professeur Granger, psychiatre à l’hôpital Cochin, animateur avec le professeur Grimaldi du Mouvement de défense des hôpitaux publics a vu le 6 mai dernier sa boîte mél bloquée par la direction générale de l´Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Il avait transféré à 800 chefs de service et à la presse le « Tableau prévisionnel des effectifs rémunérés » pour 2009, document encore confidentiel qui prévoit 705 suppressions de postes. Après protestation, le fonctionnement de la messagerie du Pr Granger a été rétabli le lendemain. Mais il s´est aperçu qu´il avait perdu toute la mémoire de ses communications envoyées entre le 4 septembre 2008 et le 7 mai 2009, soit des centaines d´échanges professionnels, y compris avec ses patients. Quelques jours plus tard, il recevait un courrier intitulé « Diffusion sauvage d´un document administratif » : « Vous n´avez pas respecté vos obligations d´agent public et en particulier l’obligation de réserve qui s´impose à vous », accusait le directeur général, évoquant l´éventualité de sanctions disciplinaires. Les communications entre les chefs de service, jusqu'à présent libres, vont être « modérées ». Le service de communication indique qu’ils devront maintenant "adresser leur projet de mail à la direction de la politique médicale, la réponse est donnée sous 24 heures en semaine…" (Charlie Hebdo - Les impertinences du Docteur Wo) |
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20 mai 2009: “Cri de lèse-majesté” ou “tapage injurieux diurne, troublant la tranquillité d’autrui”? Le 27 février 2008, gare Saint-Charles à Marseille, un professeur de philosophie s’écriait par deux fois “Sarkozy, je te vois” en désignant de l’index deux policiers en train d’effectuer un contrôle d’identité. Un plus d’un un an après, tout en déplorant “l’ampleur démesurée” que prend le dossier, l’officier du ministère public a demandé une amende de 100 euros contre “le pertubateur” vociférateur. En vertu d’une jurisprudence remontant à 1875, la simple ”manifestation bruyante” et la volonté de “se montrer désagréable”, même “sans user de terme offensant” suffisent, selon elle, à caractériser l’aspect injurieux. Jugement le 3 juillet. (Libération - France 2) |
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19 mai 2009: Quatre éditeurs de Forcalquier (Haute-Provence) arrêtés par la Sous-division de l’Anti-terrorisme. Il s’agit de François Bouchardeau et sa femme Johanna, responsables d’HB Éditions, de Samuel Autexier et sa soeur Héléna, responsables de Marginales. Ces quatre personnes, membres du Comité de sabotage de l’antiterrorisme (CSA) qui soutient le groupe de Tarnac et Julien Coupat, ont été interpellées à Forcalquier le 18 mai vers 6h du matin et transférées à Marseille. Elles sont accusées d'avoir diffusé un tract invitant à une journée contre l'anti-terrorisme le 8 mai sur lequel serait mentionnée l'adresse d'une résidence secondaire de Bernard Squarcini, patron de la la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Christophe Castaner, maire de Forcalquier et vice-président de région a déclaré que "dans un pays démocratique comme le nôtre, on n'interpelle pas les gens au petit matin parce qu'ils ont diffusé un tract dénonçant un acharnement judiciaire. On a quand même le droit d'émettre des réserves sur une décison de justice ...Ce sont, dans ma commune, des acteurs de la politique du livre." Sur FR3, il s’est inquiété de la surveillance policière qui voit en tout citoyen “un terroriste qui sommeille”. HB éditions a été fondée en octobre 1995 par Huguette Bouchardeau, (agrégée de philo, ministre de l'environnement de 1982 à 1986, députée) lorsqu'elle a pris sa retraite professionnelle et politique. La maison est aujourd'hui dirigée par François Bouchardeau, son fils. Elle publie chaque année un agenda littéraire: Victor Hugo en 2002, Écritures d'utopies en 2003, George Sand en 2004, Jules Verne en 2005. Rabelais en 2006, Père Ubu-Jarry en 2007, Mai 68 en 2008. La revue Marginales, fondée par Samuel Autexier, Héléna Autexier est née en avril 2002 pour soutenir la collection littéraire du même nom publiée aux éditions Agone. C’est près d’une centaine d’auteurs qui ont été publiés dans les 6 premiers numéros : n°1 Paysans, dernier siècle ?, n°2 - Le Refus de parvenir, n°3/4 - Les Dépossédés, La Littérature à la place des yeux, n°5, Stig Dagerman, la littérature et la conscience n°6. À la fois titre et maison d'édition, Marginales participe, avec L'Envoi, Le Sablier, Alpes de Lumière, C'est-à-dire & Le Préau des collines, au collectif «Éditer en Haute-Provence». (La Provence, Le Parisien Libéré, FR3 -Marseille, Mille Babords) |
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18 mai 2009: Coup de projecteur au 62ème Festival de Cannes sur un cinéaste chinois et sur un cinéaste iranien bâillonnés dans leur pays. Interdit de tournage dans son pays jusqu'en 2011 pour avoir présenté en compétition à Cannes 2006 sans l'aval des autorités "Palais d'été" qui évoquait la répression du Printemps de Pékin en 1989, Lou Ye brave à nouveau la censure en venant présenter "Nuits d'ivresse printanière". Tourné clandestinement avec une petite caméra numérique en deux mois à Nankin, "Nuits d'ivresse printanière" s'attaque à un nouveau sujet très tabou en Chine: l'homosexualité. Censuré dans son pays où son dernier film "Half moon" n'a été distribué qu'en DVD au marché noir, le réalisateur kurde iranien Bahman Ghobadi est venu présenter "Les chats persans" écrit avec sa compagne, la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, libérée finalement le 11 mai à Téhéran après avoir vu sa peine de huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis réduite en appel à deux ans. Tourné clandestinement, sans autorisation, en 17 jours, avec une caméra numérique, "Les chats persans" suit à Téhéran, deux jeunes musiciens Ashkan (Ashkan Koshanejad) et Negar (Negar Shaghaghi) sortis de prison avec la ferme intention de monter un groupe underground, avec l'envie de chanter leur révolte et s'exprimer librement. Ils tentent de rejoindre Londres en montant un grand concert clandestin pour financer leur voyage et se procurer de faux papiers. Au long d'un film aux allures de documentaire, où tous les acteurs jouent leur propre rôle, Ghobadi lève le voile sur l'extraordinaire bouillonnement culturel, clandestin car vigoureusement réprimé, de la jeunesse iranienne. À la recherche de musiciens pour monter un groupe de rock, les héros croisent des jeunes qui trompent la censure en répétant dans des studios de fortune aménagés dans sous-sols et même dans une grange, au milieu des vaches. Interdiction d'enregistrer un disque, de donner un concert ou même de répéter, sous peine de lourdes amendes, de coups de fouet ou de prison. Face à la dureté de la censure, nombre de jeunes Iraniens se résignent à l'exil, comme les deux jeunes acteurs du film, Ashkan Koshanejad et Negar Shaghaghi, qui ont affirmé ne pas avoir l'intention de rentrer en Iran. "Nous ne faisons pas de politique, nous ne voulons pas changer le pays, nous voulons juste faire de la musique", a affirmé Ashkan Koshanejad. "90% du film est la réalité. Il y a un an et demi, j'ai été emprisonné pendant trois semaines pour avoir donné un concert de rock." "J'ai 39 ans, j'ai besoin d'aller quelque part où je pourrai faire des films ... Si je rentre en Iran, je suis sûr qu'on ne m'autorisera plus à tourner. On va me contrôler, on ne me laissera plus jamais faire un film underground comme celui-là" a déclaré Bahman Ghobadi qui en 2000 avait remporté la Caméra d'or décernée au meilleur premier film, avec "Un temps pour l'ivresse des chevaux". (AFP) |
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16 mai 2009: Le président Obama revient sur sa décision de publier la totalité des photos de torture détenues par le Pentagone ... et de fermer les tribunaux militaires d’exception antiterroristes. Virage. En trois jours, le président américain vient de revenir sur des engagements éthiques exprimés durant sa campagne électorale laissant espérer le rétablissement aux USA d’un État de droit. Mercredi 13 mai, il a ordonné à son administration de contester l'ordre de justice sommant le Pentagone de rendre publiques, avant le 28 mai, 44 photos montrant les abus auxquels se seraient livrés des soldats américains sous l'ère Bush dans des prisons d'Irak ou d'Afghanistan. Cette décision vient contredire l’annonce faite le 24 avril par la Maison blanche qu’elle ne s’opposerait pas à la justice. "Je crois que la publication de ces photos n'ajoutera rien à notre compréhension de ce qu'ont fait un petit nombre d'individus par le passé", a dit M. Obama. "Je crois qu'en fait, la conséquence la plus directe qu'aurait leur publication, ce serait d'attiser encore davantage les sentiments anti-américains et d'exposer nos soldats à un danger plus grand." Indignées l’ACLU (association de défense des libertés publiques), Amnesty international, Human Rights Watch rappellent que le président Obama s'est aussi opposé à ce que soient poursuivis les responsables politiques de l'administration Bush ayant autorisé le recours contre des suspects de terrorisme à des méthodes qu'elles considèrent comme de la torture. Vendredi 15 mai, il a annoncé le maintien des tribunaux militaires d'exception de George W. Bush pour juger certains suspects de terrorisme, tout en promettant de réformer un système qu'il a réprouvé par le passé. L'un des premiers actes de M. Obama deux jours après son investiture avait été de demander la suspension pour quatre mois des activités des tribunaux, ou "commissions militaires", créés en 2006 pour juger les suspects de terrorisme, le temps d'examiner que faire des prisonniers. Les conseillers du président sont donc parvenus à la conclusion que juger tous les suspects devant des tribunaux de droit commun n'était pas faisable. Plusieurs détenus ont été soumis à des traitements dénoncés comme des actes de torture. Parmi eux, Khaled Cheikh Mohammed, cerveau autorevendiqué du 11-Septembre, a subi la simulation de noyade 183 fois en un mois, selon des documents récemment publiés. (AFP) |
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12 mai 2009: Dénoncé par le ministère de la Culture pour un courriel qu’il avait écrit contre la loi Hadopi, il est licencié par TF1. Il s’appelle Jérôme Bourreau, il a 31 ans, c’était un cadre supérieur, responsable du pôle innovation Web de la chaine privée française TF1. Cet homme vient d’être licencié. Quoi de plus banal en Europe par les temps qui courent. Uniquement en Espagne, 7 000 nouveaux chômeurs, chaque jour, depuis janvier 2009. Pourquoi s’intéresser à cet homme plutôt qu’à un autre? Son histoire est inquiétante: on y trouve concentrés violation du secret de la correspondance, collusion entre intérêts privés et hautes sphères de l’État, non-respect de l’obligation de présentation honnête des questions prêtant à controverse, non-respect de la pluralité d’expression des points de vue, délation... Le 16 avril, Jérôme Bourreau recevait une lettre de “licenciement pour divergence forte avec la stratégie du groupe TFI”. TF1 reprochait à son employé “une hostilité au projet de loi Création et Internet”, “un défaut d’alignement avec la position officielle du groupe” favorable au projet, pour qui il est “un enjeu fort”. Pour justifier le licenciement, la direction du groupe TFI se base sur un courriel privé adressé le 19 février par Jérôme Bourreau à la députée Françoise de Panafieu: le citoyen y exposait ses arguments contre le projet Hadopi. La députée avait fait suivre le courriel au ministère de la Culture, qui l’avait ensuite communiqué à TFI. Le Canard enchaîné (édition du 13 mai 2009) révèle que la copie du courriel de Bourreau a été réexpédié par Christophe Tardieu (du cabinet d'Albanel) à Jean-Michel Counillon (secrétaire général et directeur adjoint des affaires juridiques de TF1), accompagné de ce petit mot: "Bonjour, Jean-Michel, vous avez des salariés qui, manifestement, aiment tirer contre leur camp. Cordialement." Cette “erreur regrettable” reconnue par la ministre de la Culture et de la Communication intervient au moment où elle essaie pour la deuxième fois de faire passer au Parlement le projet de loi Hadopi, signalé comme dangereux pour les libertés et inefficace en matière de protection des droits des auteurs. Rappel des principaux griefs faits au projet. L’accès à Internet n’y est pas reconnu comme un droit fondamental. Le principe d’une autorité habilitée à déconnecter un citoyen sans décision de justice apparaît comme liberticide, d’autant plus qu’il sera impossible à une personne sanctionnée injustement de prouver matériellement sa bonne foi: l’adoption de ce principe est considéré comme un véritable cheval de Troie, ouvrant la voie à d’autres déconnexions pour d’autres motifs. L’amendement prévoyant un représentant de la CNIL parmi les six membres de la nouvelle autorité a été rejeté. Le principe du sur-référencement ouvre la porte à la création de portails blancs et de listes noires. Déjà les dispositifs pour contourner la future loi sont en place. Le site Piratebay propose aux internautes pour 5 euros de crypter leurs fichiers avant de les télécharger avec Ipredator. Le site internet peer2me met en ligne une petite vidéo pédagogique, qui explique comment, en deux clics, il sera possible de télécharger des fichiers, vidéo et musicaux, sans aucun risque. Dès qu'un internaute se connecte à peer2me, sa connexion change son adresse IP, (immatriculation Internet de chaque utilisateur) qui "devient donc entièrement confidentielle". Donc non repérable par la police de la Toile. (Libération - Le Monde) |
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6 mai 2009: L’écrivain turc Nedim Gürsel poursuivi pour blasphème. Après la longue série de persécutions infligées aux écrivains turcs - pour n’en citer que trois: le poète Nazim Hikmet emprisonné pendant des années, le romancier Sabahattin Ali assassiné, Orhan Pamuk prix Nobel de littérature contraint à l’exil pour ses propos sur le génocide arménien - on pouvait penser la liste close, que la liberté d’expression avait fait des progrès en Turquie et que, comme le disait récemment le premier ministre Erdogan, "la Turquie n'est plus un pays qui juge ses écrivains". Il semble que cela ne soit pas le cas. Le 5 mai s’est ouvert à Sisli le procès de l’écrivain Nedim Gürsel, jugé selon l'article 216 du code pénal turc pour avoir «dénigré les valeurs religieuses de la population» dans son livre “Les filles d’Allah”, publié en 2008 par l'éditeur Dogan Kitap. Gürsel n’était pas présent, il risque douze mois de prison. “J'ai écrit un roman et non un manuel de théologie” rappelle l’auteur à la Direction des Affaires Religieuses (Diyanet) qui l’accuse de blasphème. Exilé en France, à Paris, pour ses études à la Sorbonne, puis pour échapper à la répression du coup d’État de 1980, Nedim Gürsel avait été condamné en 1981 par un tribunal militaire pour “offense aux forces armées”, au titre de l’article 159 du code pénal, pour son roman “Un long été à Istanbul”. Deux ans plus tard, c’est "La Première femme" qui lui avait valu d'être poursuivi pour "offense à la morale publique". Il est l'auteur d'une vingtaine de romans, nouvelles, essais et récits de voyages. Résidant à Paris, il dirige des recherches au CNRS et enseigne la littérature turque à l'Université de La Sorbonne, ainsi qu'à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Il a été décoré chevalier des arts et des lettres. Il vient de publier, en France, aux éditions Empreinte temps présent, un essai intitulé «La Turquie: une idée neuve en Europe». (Livres Hebdo - Le Monde - Le Nouvel Obs) |
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5 mai 2009: Dénoncé à la police pour un texto qu’il avait reçu, il passe 24 heures en garde à vue. (France) Les courriels et SMS sont des messages privés. Leur confidentialité ne semble plus garantie ou suffisamment sécurisée. Le caractère secret de ce type de correspondance électronique est de plus en plus mis en doute, comme le démontre cette affaire revélée par le Courrier picard. Un jeune menuisier qui avait reçu d’un collègue de travail blagueur sur son téléphone portable ce message: «Pour faire dérailler un train, t'as une solution ?», a été convoqué au commissariat d’Abbeville puis mis en garde à vue pendant 24 heures pour «non dénonciation de crime». Comment un texto peut-il se retrouver sur le bureau d’un procureur? Les différences d’appréciation entre le procureur de la République d‘Abbeville et Bouygues Telecom, l’opérateur téléphonique concerné, sont éloquentes. «L'opérateur a le droit de consulter ces messages et le devoir d'alerter les autorités s'il estime qu'un crime ou un délit est susceptible d'être commis», a déclaré Éric Fouard, le procureur d'Abbeville. Une porte-parole de Bouygues Telecom, qui indique qu'une enquête interne a été ouverte, précise: «Un opérateur n'est pas autorisé à délivrer le contenu d'un SMS aux autorités, sauf s'il y a réquisition judiciaire. Nous n'avons pas le droit de prendre connaissance des contenus échangés par nos clients.» (Le Courrier picard /Libération /Rue89) |
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2 mai 2009: Interdiction confirmée de l’exposition de dix-sept cadavres humains. La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi 30 avril 2009 l'interdiction de l'exposition de corps humains "Our body/À corps ouvert", prononcée le 21 avril dernier par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, Louis-Marie Raingeard. Celui-ci avait déclaré: "L'espace assigné par la loi au cadavre est celui du cimetière" (...) "la commercialisation des corps par leur exposition, porte une atteinte manifeste au respect qui leur est dû"(...) "la présentation des cadavres et organes met en oeuvre des découpages qui ne sont pas scientifiquement légitimes, des colorations arbitraires, des mises en scènes déréalisantes" qui "manifestement manquent à la décence". Il avait rappelé que l'article 16-2 l'autorisait "à prescrire toutes mesures propres à faire cesser une atteinte illicite au corps humain". Si la cour d'appel de Paris confirme cette interdiction, elle ne reprend pas les mêmes arguments que ceux retenus par le juge des référés du TGI de Paris. Elle considère, à la différence du premier juge, que la protection et le respect du corps humain et des dépouilles mortelles n'excluent pas "l'utilisation de cadavres à des fins scientifiques ou pédagogiques". Ce n’est pas la décence qui est invoquée cette fois-ci pour interdire l’ exposition mais l’origine douteuse des cadavres. Pour mémoire, « Ensemble contre la peine de mort » et « Solidarité Chine », les deux associations ayant demandé l'interdiction de l'exposition, avaient fait référence à l'article 16-1 du Code civil qui prévoit que « le respect du corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées (...) doivent être traités avec respect, dignité et décence ». Mais elles s'interrogeaient aussi sur l'origine des cadavres provenant de Chine et sur le consentement des donneurs. Les corps ont été fournis par une fondation chinoise située à Hong-Kong dont la crédibilité est mise en doute par plusieurs professeurs de médecine français. La société Encore Events qui diffuse l'exposition, représentée par son gérant Pascal Bernardin, assure que les corps appartiennent à la fondation "Anatomical sciences & technologies foundation", qui les a obtenus légalement, le donneur ou sa famille ayant donné son accord. Encore Events se prévaut d'une convention pour l'exposition de ces cadavres. Dans ses attendus, la cour d'appel de Paris considère que la société Encore Events n'apporte pas la preuve de "l'origine licite et non frauduleuse des corps litigieux et de l'existence de consentements autorisés". Elle signale que l'auteur de l'attestation établie "n'est pas identifié". L'exposition se tenait à l'Espace 12 Madeleine, à Paris, depuis le 12 février. Elle a fermé ses portes le lendemain de la décision de justice ordonnant le placement sous séquestre des corps "aux fins de rechercher avec les autorités publiques françaises compétentes une solution conforme au droit de l'inhumation". La cour d'appel n'a pas maintenu le placement sous séquestre de ces dixsept cadavres, de femmes et d'hommes d'origine chinoise exposés pour certains découpés, d'autres dans des scènes de la vie quotidienne. L'exposition devait être accueillie au Parc floral de Vincennes du 22 mai au 23 août. Près de 120.000 personnes ont visité à Paris cette exposition de corps préservés par plastination, une technique mise au point par Gunther Von Hagens consistant à remplacer les liquides organiques par du silicone. Précédemment présentée en France, à Lyon et Marseille mais aussi à l’étranger, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Espagne, l’exposition a été vue par plus de trente millions de visiteurs. Depuis l'ouverture de l'exposition à Paris, Our body/À corps ouvert accueillait dans ses locaux l'association “Don de soi - Don de vie” , association labélisée Grande Cause nationale 2009. La débat autour de l’exposition a réouvert le questionnement sur les squelettes, ossements divers, momies, reliques, exposés dans les musées ou les églises. Le dernier épisode remontait à 2002, année où la France, après le vote d’une loi spéciale, restituait à l’Afrique du Sud, le corps de Saartjie Baartman, la “Vénus Hottentote”. Ramenée en 1810 comme esclave en Europe par un Anglais, exhibée comme une bête de foire, elle avait servi de cobaye à Georges Cuvier pour justifier sa théorie sur l’existence de races inférieures. Son squelette fut exhibé au Musée de l’homme de Paris jusqu’en 1974. La polémique a fait aussi redécouvrir le musée Honoré Fragonard, situé dans l’École vétérinaire de Maison-Alfort, dont la fréquentation est montée en flèche. Né à Grasse en 1732, Honoré Fragonard, anatomiste, spécialiste de la conservation des corps, dégage un parfum plus sulfureux que son cousin le peintre Jean-Honoré Fragonard. Inventeur d’une technique encore mystérieuse, consistant à injecter de la résine dans les cadavres après les avoir déshydratés, il présente ses ”écorchés” dans des poses théâtrales, dramatiques. Parmi le millier de spécimens traités par ses soins, vingt seulement ont échappé à la poubelle. Deux de ses chefs d’oeuvre sont visibles au musée de l’École vétérinaire : le “Cavalier de l’apocalypse” et “Trois foétus dansants”. http://musee.vet-alfort.fr/Site_Fr/index2.htm |
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30 avril 2009: Les Petits chanteurs à la Croix de bois interdits de concert, et autres informations musicales. Le choeur des "Petits Chanteurs à la Croix de Bois" a été interdit de concert par la préfecture de l'Oise, où se trouve le siège social de l'institution, conséquence d'un bras de fer engagé avec l'administration qui veut que les 86 enfants soient rémunérés quand ils se produisent. Depuis 2000, l’association a dû prendre une licence d’entrepreneur de spectacles. Mais "La Drac d'Amiens, qui accorde les licences, ne l'a pas renouvelée sous prétexte qu'on ne payait pas les enfants.Si on doit commencer à payer les enfants, c'est la mort des Petits Chanteurs à la Croix de Bois! Financièrement, nous n'avons ni les moyens, ni l'assise", a expliqué Alain Babaud, vice-président de l'Association des Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Selon l'association, son action s'inscrit dans le cadre d'un projet éducatif de formation. «Quatrevingt-dix pour cent du personnel se consacrent à l'enseignement du chant, de la technique musicale et à l'encadrement des enfants scolarisés et logés à la Fondation Eugène-Napoléon, dans le XIIe arrondissement de Paris», ajoute Françoise Grobois, présidente de l’association. Selon elle, les parents des enfants sont également contre le fait de rémunérer les enfants. Le concert qui était prévu à l'église Saint-Vincent de Paul à Paris (Xe) mercredi soir a donc été annulé, mais l'association centenaire avait invité le public à venir la soutenir. (AFP - Le Figaro) La préfecture du Cher fait savoir dans un communiqué que "Considérant qu'un rassemblement non autorisé est susceptible d'être organisé, qu'aucune manifestation de ce type n'a fait l'objet d'une déclaration préalable en préfecture, le préfet du Cher, Catherine Delmas-Comolli, a signé jeudi un arrêté interdisant tout rassemblement de type rave-party, free-party, teknival dans le département du 30 avril au 5 mai 2009 inclus". Un arrêté a également été pris interdisant "la circulation des poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur l'ensemble des réseaux routiers du département pour les véhicules transportant du matériel susceptible d'être utilisé pour la manifestation notamment sonorisation, sound system, amplis.” Chaque année est organisé en France un teknival dans la période du 1er mai. En 2006, il s'était déroulé à Chavannes (Cher), à 30 km au sud de Bourges et avait réuni 82.000 raveurs. Mercredi 29 avril, un lycéen de vingt ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulon pour “outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique”. Le jour de son interpellation, le 17 mars 2009, il marchait dans les rues de Sanary. Casque sur les deux oreilles, il écoutait de la musique sur son téléphone cellulaire. Il marchait et chantait en même temps, plus particulièrement une chanson “enthousiasmante” du groupe de rap Alpha 5.20, parlant de policiers ripoux. Il passa à ce moment devant un commissariat. Pour les policiers, l’attitude provoquante du jeune homme ne fait aucun doute: les paroles étaient insultantes. “La chanson n'est pas interdite” a fait remarquer son avocat. Le prévenu a écopé d’un mois de prison avec sursis et de la non-mention sur son bulletin n°2 du casier judiciaire. (Var-Matin) Le 26 avril, (Nouvel Obs. com) on apprenait que trois hommes qui écoutaient de la musique dans leur voiture avaient été battus et rasés (la moitié de la tête et les moustaches). Après avoir cassé les cassettes et le lecteur de cassettes, les agresseurs, des talibans de la région de Buner (Pakistan), leur ont ordonné de ne plus jamais écouter de musique. |
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28 avril 2009: Censure et cinéma. Fidèle à un code d’ éthique puritain, le même qui lui faisait refuser dans les années 80 l’affiche de la pièce de Roland Topor “Le bébé de monsieur Laurent”, l’espace publicitaire métropolitain continue à s’afficher comme un monde à part. Après la pipe-moulinet jaune rajoutée spécialement par Macha Makeïeff pour l’affiche de l’exposition Tati destinée à Metrobus, 1.100 exemplaires de l’affiche du film d’Anne Fontaine (“Coco avant Chanel”), sur les 5.800 imprimées, ont dû être remplacées: l’image d’Audrey Tautou, fixant le badaud, au lit, en pyjama, tout en fumant une cigarette, étant d’un érotisme torride insupportable. "Nous avons dû nous résoudre à utiliser dans le métro parisien deux affiches de complément, sur lesquelles Audrey Tautou apparaît au côté des acteurs masculins, alors que pour nous, la vraie affiche est celle où Coco Chanel fume dans une pose naturelle qui traduit sa forte personnalité et sa modernité", se plaint le directeur général adjoint du diffuseur Warner, sur Lepoint.fr. Le sigle RATP deviendra-t-il bientôt synonyme de Régie Anti-Tabac de Paris? |
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Cette nouvelle affaire ne saurait dissimuler d’autres actes de censure plus inquiétants, qui limitent l’accès aux films et leur distribution, rendent leur visionnage impossible. Parmi les nombreux cas relevés depuis janvier 2008 par l’ historien et critique de cinéma Albert Montagne, dans les “notes censoriales” de son “Big Blog”, nous en retiendrons quatre. |
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“Johnny Mad Dog”, est une adaptation filmique par Jean-Stéphane Sauvaire du roman “Johnny, chien méchant” du Congolais Emmanuel Dongala. Il a été tourné au Libéria avec d'anciens enfants-soldats qui rejouent leur propre rôle. Durant la guerre civile, ils ont été enrôlés, ont volé, violé, tué. Primé aux festivals 2008 de Cannes (Catégorie Un certain regard, Prix de l'espoir) et de Deauville (Prix Michel d’Ornano, Meilleur premier film français), le film a été interdit en France aux mineurs de 12 ans. Pour sa diffusion au Canada, il a été interdit aux moins de 18 ans ! À noter que la Fondation Johnny Mad Dog créée par J.-S. Sauvaire tente de réintégrer à la vie “civile et urbaine normale” les jeunes acteurs du film, à l’inverse d’Hollywood qui, semble-t-il, aurait abandonné Rubina, la jeune héroïne indienne de l’oscarisé “Slumdog Millionaire”: de retour dans son bidonville, elle aurait été “mise en vente” par son père. http://www.jmdfoundation.org/ |
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Dans un autre genre, “Martyrs” de Pascal Laugier, thriller franco-canadien sortait en septembre 2008 dans les salles françaises. Après une campagne de l’équipe du film contre la censure qui le menacait d’une interdiction aux moins de 18 ans et l’aurait envoyé “en enfer”, le film « bénéficiait » d’une interdiction aux moins de 16 ans, accompagnée d’un avertissement. Au Canada, la censure décidait de l’interdire au moins de 18 ans; pour compléter le tableau, le distributeur n’avait prévu que trois copies. Finalement, en février 2009, le film sortait en DVD. http://blogofterror.blogspot.com/2009/03/enfin-debarrasse-de-la-polemique-qui.html |
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"Shunga, images du printemps" est un dessin animé (5’) réalisé à partir d’ estampes japonaises érotiques célèbres ( du 17ème au 19ème siècle) redessinées et mises en mouvement par l'artiste belge Manu Gomez. Il avait bénéficié d’une aide à la promotion de la Belgique et avait été présenté au festival du film d'animation d'Annecy et à celui du “Court en dit Long” de Paris. Après une nouveau visionnage, la Commission du film, l’organisme de la Communauté française de Belgique qui apporte une aide au cinéma, l’a finalement qualifié de “pornographique”. Résultat : Shunga se voit refuser officiellement le bénéfice du système des subventions à la diffusion. Il est destiné à des projections privées ou à un public clairement averti. De plus, la Commission précise qu’il ne pourra pas être projeté dans les salles cinématographiques en avant-programme. Déconnecté par You tube, le court-métrage d’animation peut être encore vu (pour combien de temps?) sur http://www.big-annuaire.com/big-video-Estampe.php |
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En février 2009, Geert Wilders, chef du Parti néerlandais d’extrême-droite pour la Liberté (PVV) et député néerlandais, était, sitôt arrivé à l'aéroport londonien d'Heathrow, renvoyé vers son pays pour raison de “sécurité nationale”. Geert Wilders est aussi le co-scénariste de “Fitna”, un court-métrage “islamophobe” de 15 minutes de Scarlet Pimpenel. Il était venu assister à la projection du film à la Chambre des Lords et participer à un débat. La presse britannique, unanime, a dénoncé cette atteinte à la liberté d’expression. Le gouvernement néerlandais a regretté cette affaire et a rappellé que tout parlementaire européen doit pouvoir circuler librement dans l'Union européenne. Geert Wilders est poursuivi aux Pays-Bas pour incitation à la haine et à la discrimination envers les musulmans. Menacé d’une fatwa, il est sous haute protection policière. Il a fait appel de la décision du gouvernement anglais. http://pointdebasculecanada.ca/spip.php?article338 http://albertmontagne.blogspot.com À lire: L'Histoire juridique des interdits cinématographiques en France (1909-2001) d’Albert Montagne est paru à L’Harmattan en 2007. |
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25 avril 2009: La plainte de la Ville de Cuers contre la compagnie de théâtre de rue Princesses Peluches est classée sans suite. Le Procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Toulon a “classé sans suite” la procédure entamée par la Ville de Cuers contre la compagnie Princesses Peluches pour "dégradation de la voie publique et outrage au drapeau national". Pour mémoire: l'artiste et auteure, Caroline Amoros, avait été interpellée le 29 mars 2009, suite à une représentation de son spectacle “Kristin” organisée par la ville de Cuers dans le cadre de la "Saison de l'Abattoir". Dans l'attente d'une décision du procureur, toutes les activités de l'association Orphéon avaient été suspendues à Cuers, par décision du maire en date du 4 septembre 2008. |
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24 avril 2009: Interdit d’interdire. |
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Sallanches, avril 2009, photo Viva Zapata / Rue89 |
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23 avril 2009: Représailles à la RAI, le journaliste Vauro Senesi est suspendu à cause de ses dessins sur le séisme des Abruzzes. Silvio Berlusconi n'a pas apprécié la série de "vignettes" dessinées à l'occasion du tremblement de terre de l'Aquila par Vauro Senesi pour l'émission télévisée "Annozero "de la Rai2. Le chef du gouvernement italien, qui était venu dire aux survivants hébergés sous des tentes de fortune qu'il fallait prendre la situation "comme un week-end de camping" est montré comme un nouveau Néron, jouant de la lyre au-dessus d’une ville en ruines. L'imprévoyance des autorités pourtant alertées par un scientifique, le détournement de l'argent destiné à la reconstruction y sont également critiqués. L'image où l'on voit un fossoyeur devant des cercueils a déclenché une réaction indignée de la direction de la Rai qui, considérant que ce type de dessin offensait le respect dû aux morts et était incompatible avec les devoirs et les missions d'une chaîne de service public, a, le 15 avril, interdit d’antenne son auteur. (Arte) http://it.wikipedia.org/wiki/Vauro |
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Effondrements. |
Et maintenant? La New Town! |
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"Vacances" -D'accord, mais la prochaine fois à la mer! |
Ce n'est pas le moment de polémiquer. En Italie, on respecte toujours les morts... jamais les normes antisismiques! |
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Course aux secours. Il y a celui qui creuse pour extraire les victimes... et celui qui creuse pour enterrer les responsabilités! |
Augmentation de volume... des cimetières! |
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22 avril 2009 : La police dans une bibliothèque ou l’art de profiler un lecteur. À la recherche d’éventuels supports idéologiques justifiant des actes de sabotage, la police judiciaire a visité avec intérêt la bibliothèque du groupe de Tarnac. Un long procès-verbal du dossier d’instruction concernant le “présumé terroriste” Julien Coupat consigne qu’elle comprend cinq mille ouvrages se répartissant en “archives, pensées philosophiques, ouvrages littéraires et histoire des civilisations” mais ne détaille que vingt-sept livres, pour la plupart “gauchistes”. Parmi ces lectures suspectes : Techniques du chaos de Timothy Leary (théoricien du LSD), Books for Burning d’Antonio Negri, Black Blocs, La liberté et l’égalité se manifestent de Francis Dupuis-Déri, (professeur en sciences politiques à l’université de Québec), The Insurrectionnal Project d’Alfredo M Bonanno, Passage à l’acte de Michael Baumman...(Libération) |
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21 avril 2009 : Pas de publicité à la télévision pour “Sarkoland”... beaucoup dans la presse et sur le Net. Le spot publicitaire présentant le DVD du spectacle de l’humoriste Gérald Dahan ne sera certainement pas diffusé par France Télévisions suite à l’avis défavorable de l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), même si cet avis n’est pas contraignant. Le directeur général de l’ ARPP (ex-Bureau de Vérification de la Publicité) a rappellé que l’article 5 du décret 27 mars 1992 interdit à toute publicité de “heurter les convictions philosophiques, politiques et religieuses du téléspectateur". (...) "On ne peut pas montrer Monsieur Sarkozy dans une publicité. On a déja eu le cas avec le chanteur Cali disant que Chirac était un menteur. On a le droit de le dire dans la vie de tous les jours mais pas dans un espace publicitaire", a-t-il ajouté, évoquant le délai de cinquante ans après la mort d'un homme politique nécessaire pour que puisse être utilisée son image dans le cadre publicitaire. L’image visible sur la jaquette du DVD “Sarkoland” est identique à l’affiche du spectacle: elle intègre un dessin du président, signé Cabu. (AFP). |
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20 avril 2009: Le lama, icône de la résistance des internautes chinois à la cybercensure. Depuis le mois de janvier, le lama, variété alpaga, a fait l'objet d'une chanson pour enfants, d'un dessin animé, d'un documentaire animalier écoutés et vus des millions de fois. Il est devenu la mascotte des internautes chinois, un signe de reconnaissance. De nombreux jouets, des peluches, des T-shirts, des billets de banque ou des carte d'identité sont fabriqués à son effigie. Ce phénomène intervient dans un contexte où les ordinateurs du gouvernement chinois ont repris intensivement la chasse au moindre mot, à la moindre phrase reflétant une pensée déviante, non correcte. Scannant le cyberespace, ils peuvent, en quelques minutes repérer un site ou un blog, le bloquer, l'éteindre en suspendant la connexion. Depuis février, 1500 sites et 250 blogs ont été neutralisés. Parmi eux des sites pornographiques mais aussi des sites (comme bullog.com) , des forums de discussion faisant référence à la Charte 08 qui appelle à la fin du monopole du Parti (unique) chinois. Même des textos envoyés par téléphone cellulaire ont été touchés. L'apparition en janvier dans un innocent dessin animé pour enfants, sur le portail chinois Baidou, du lama et de ses compagnons est une réponse pleine d'humour aux censeurs, une manière de leur faire passer le message : "Vous voyez, je respecte la loi mais je n'en pense pas moins". On y voit des "lamas" résister victorieusement à l'invasion de leur territoire par des "crabes de rivière". En chinois parlé, le terme "crabe de rivière" sonne à l’oreille comme "harmonie". À force d'être employé dans ses discours par le président chinois Hu Jintao, le mot "harmonie" est devenu pour les internautes synonyme de censure. Ils parlent de courriels "harmonisés" quand ils ont été "censurés" ou "régulés". De son côté, le lama alpaga du dessin animé s’écrit avec l'idéogramme “Cao Ni Ma”. Dans sa prononciation chinoise, “Cao Ni Ma”, qui signifie "cheval de boue et d'herbe" ("grass mud horse") s’entend également comme "Nique ta mère". Au cas où les autorités chinoises déréférenceraient le mot “Cao Ni Ma” , un internaute propose déjà de le remplacer par “Wang”, un patronyme répandu à des milliards d'exemplaires. Ce qui va compliquer la tâche des robots de recherche. (Michael Wines-Zhang Jing /New-York Times) http://chinadigitaltimes.net/china/grass-mud-horse/ |
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17 avril 2008: Interdiction d’un concert de groupes RAC (Rock anticommuniste) en raison de textes incitant à la haine raciale. Le 16 avril 2009, la préfecture d’Indre-et-Loire a interdit sur l’ensemble du département le concert de musique RAC prévu à Tours le 18 avril, où devaient se produire trois groupes français (Bunker 84 de Normandie, Frakass de Lyon, Lemovice de Limoges ) et un groupe anglais (Brutal Attack ). Dans un communiqué, la préfecture explique "que le répertoire des groupes comporte des paroles et titres de chansons qui constituent des incitations à la haine raciale, l'apologie de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité". Dans ce contexte, «des troubles à l'ordre public, liés notamment à des risques d'affrontements entre spectateurs et manifestants, sont prévisibles» (Collectif antifasciste37 -Libé Orléans) |
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15 avril 2009: Maurice D... (23 avril 1918-14 avril 2009) nécrologie. Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme. Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes. Montez de la mine, descendez des collines, camarades ! Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite ! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves. Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... Le chant des Partisans, paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel, musique Anna Marly (1943) « Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir. » Maurice Druon, ministre des Affaires culturelles (1973). |
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14 avril 2009: Détourner une image. Depuis les surréalistes, on sait que le métropolitain et les gares sont des univers poétiques, des mondes à part, ayant leur propre logique. La SNCF et la Ratp en donnent une nouvelle preuve. Elles viennent de demander que la pipe dans la bouche de Tati soit retirée de l’affiche annonçant l’exposition à la Cinémathèque française (Jacques Tati, deux temps, trois mouvements, 8 avril - 2 août). Contrairement aux retoucheurs de photos qui avaient ôté la cigarette de la main de Sartre ou de la bouche de Malraux, la faisant disparaitre, Macha Makéïeff, parente et ayant droit morale de Tati, a choisi de remplacer la pipe, non par une langue de belle-mère mais par un moulin à vent en plastique d’un jaune éclatant. Belle solution qu’aurait aimé Marcel Duchamp. Garder une trace de la censure, la signaler, telle peut être la solution face aux censeurs. En rajouter aussi. C’est ce qu’avaient fait en février les internautes chinois: les images de l’incendie de la tour de Rem Koolhaas en plein centre de Pékin ayant été interdites par le pouvoir, ils avaient redoublé d’inventivité et les avaient transmises dans les 24h, pour des images d’un film-catastrophe hollywoodien, grâce à des surimpressions de monstres de science-fiction. (Pierre Assouline / Le Monde) |
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13 avril 2009: Emil Cioran, admirateur d’Hitler ou une jeunesse infâme. Alors qu’il était considéré par beaucoup comme “l’un des penseurs les plus originaux de notre temps”, Alexandra Laignel-Lavastine (Cioran, Eliade, Ionesco - l'oubli du fascisme, PUF, 2002) et Marta Petreu (An Infamous Past: E.M. Cioran and the Rise of Fascism in Romania, Ivan R. Dee, 2005) avaient laissé plus qu’entrevoir les sources honteuses de l’oeuvre de l’écrivain franco-roumain (1911-1995). En novembre 1933, boursier de doctorat Humboldt à Berlin, il écrivait à son ami Mircea Eliade « Je suis absolument emballé par l’ordre politique qu’ils ont établi ici.» « Certains de nos amis », disait Cioran à son copain Petru Comarnescu, « croiront que je suis devenu hitlérien par pur opportunisme. La vérité est que j’approuve beaucoup des choses que j’ai vues ici.» Dans différents articles publiés entre 1933 et 1937 dans l’hebdomadaire Vremea de Bucarest, Cioran avait écrit entre autres : « De tous les hommes politiques d’aujourd’hui, Hitler est celui que j’aime et que j’admire le plus.» « L’humanitarisme n’est que de la tromperie de soi-même, et le pacifisme est de la pure masturbation intellectuelle… Ils disent : tu ne dois pas prendre la vie d’un autre… Mais alors je demande: qu’est-ce que l’humanité a à perdre avec la mort de quelques idiots? » « Pour le triomphe de la cause à laquelle il a dédié sa vie entière, un dictateur a le droit d’éliminer quelques créatures qui empêchent l’ascension d’un mouvement pour des raisons purement subjectives… Le national-socialisme avait besoin de sang ». Trois publications récentes dûes à l’Herne permettent de revenir sur cette tâche originelle, d’accéder à des textes inédits, de mettre en perspective l’oeuvre d’un écrivain désormais aussi controversé qu’ Heidegger: un numéro Cioran des Cahiers de l’Herne, De la France (le dernier livre de Cioran écrit en roumain) et La transfiguration de la Roumanie. Paru en 1936 à Bucarest, La transfiguration de la Roumanie était ressorti en 1990, toujours en roumain, mais amputé par son auteur du quatrième chapitre et de nombreux passages contre les Hongrois, les Tziganes, les Roumains et les juifs. Pour expliquer cette auto-censure, Cioran avait écrit dans la préface: « J'ai considéré de mon devoir de supprimer certaines pages prétentieuses et stupides. » Le livre est publié pour la première fois en français et dans son intégralité. Pour éviter une plainte et une interdiction, l’éditeur prudent a multiplié les avertissements, sur un bandeau, en quatrième de couverture, dans un avant-propos: “C’est en raison de son importance dans le débat historique et dans l’itinéraire intellectuel de Cioran que ce texte a été publié. Certains passages, en raison de leur caractère xénophobe et antisémite pourraient choquer le lecteur. On ne saurait y voir une quelconque adhésion de l’éditeur à ces propos ni moins encore une incitation au racisme et à l’antisémitisme.” (Libération /Le Figaro/Le Point) |
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12 avril 2009: Volcanique Réunion. La Réunion serait-elle “une île de la tentation”? Les Dyonisiens seraient-ils particulièrement dyonisiaques? Le 31 décembre 2007, le tribunal de Saint-Denis ordonnait la saisie du magazine Entrevue pour “atteinte à la vie privée” : il avait publié des photos suggestives de la Réunionnaise Valérie Bègue, miss France 2008, léchant un yaourt sur un rocher ou posant sur une croix dans une piscine dans la position du Christ. Le 18 décembre 2008, le juge des référés du TGI de Saint-Denis condamnait la société “Pardon!” pour “atteinte au droit de l'image” de Carla Bruni-Sarkozy à la suite de la diffusion d'un sac où l'on pouvait découvrir la première dame de France nue. L’image reproduite par "Pardon!" n'est autre que celle prise par Michel Comte en 1993 et vendue aux enchères par Christie's le 10 avril 2008 à un collectionneur chinois pour 57 650 euros. La société réunionnaise qui fabrique des vêtements a été condamnée à verser à l'épouse du chef de l'État, 40.000 euros de dommages et intérêts. Samedi 4 avril 2009, un homme était interpellé pour “exhibitionnisme” par la police de Saint-Denis. Habillé en hippie, style années 69, il jouait de la guitare dans la vitrine d’un magasin. Seul problème, il n’avait pour pantalon que son instrument de musique et quand il se tournait on pouvait lire sur ses fesses: “Peace and love”. Il s’agissait d’un des comédiens de la compagnie Cacahuète, engagée par l’Office de la Culture de Saint-Denis pour plusieurs représentations de ses spectacles et notamment “Les vitrines”. La compagnie Cacahuète est à l’origine du Prix Tartuffe créé en 2004. (Cf Turbo Cacahuète, l’aventure scandaleuse, éditions A Rachid, 2005) http://www.linfo.re/Du-nu-dans-la-rue |
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10 avril : L’éditeur de “L’insurrection qui vient” entendu comme témoin par la Sous-Direction de l’Antiterrorisme (SDAT). Eric Hazan, fondateur de la maison d’édition La Fabrique a été entendu hier pendant plus de trois heures par la Police judiciaire. Celle-ci tente depuis plusieurs mois de prouver que Julien Coupat est l’auteur ou l’un des auteurs du livre “L’insurrection qui vient”. Immense succès de librairie, plusieurs fois réimprimé depuis sa parution en 2007, diffusé même dans les supermarchés, l’ouvrage publié par La Fabrique est considéré par la SDAT comme ”une pièce à conviction”. Retrouvé à Tarnac dans la bibliothèque de Julien Coupat, ce livre est un des éléments qui permettraient d’étayer selon les policiers les accusations pesant sur le présumé terroriste, et de justifier son emprisonnement. L’avocat de l’éditeur trouve dangereux que «ce livre, qui n'a fait l'objet d'aucune procédure en matière de presse, soit inclus dans une instruction pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. On n'a pas vu ça depuis la guerre d'Algérie». Fils d’un éditeur d’art, Eric Hazan, écrivain lui-même ("LQR. La propagande du quotidien") a édité notamment à La Fabrique “Le spectateur émancipé” de Jacques Rancière et “Le contrôle de la parole” d’André Schiffrin. ( France-inter / Rue89 / Le nouvelobs.fr) |
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9 avril 2009: Manipulation d’images d’archives sur TF1. Dans son 20 Heures du 3 avril, pour illustrer l'adoption par le Parlement de la loi Hadopi, la première chaîne montre un hémicycle bondé de députés applaudissant à tout rompre. Problème : seuls 16 élus l'ont votée ! Le médiateur de TF1 a fait son mea culpa, en plaidant une «maladresse». (PC inpact.com) |
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Ces images ont-elles inspiré aux opposants au projet la stratégie utilisée six jours plus tard? Profitant du faible nombre de députés de la majorité présents dans l’hémicycle, toujours aussi vide, ils sont arrivés en surnombre au moment du vote décisif du 9 avril et ont obtenu le rejet de la loi Hadopi. Définitivement? À suivre. |
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9 avril 2009: Gommer les femmes, un nouveau cas de photo retouchée. Deux versions de la photographie du nouveau gouvernement israélien, posant autour du premier ministre Benjamin Netanyahu et du président Shimon Peres, prise mercredi 1er avril à Jérusalem. La première (celle du dessus) est la photo officielle, originale. L’ image du dessous parue dans le journal Yated Ne’eman a été retouchée: deux femmes ministres, Limor Livnat et Sofa Landver, ont disparu pour ne pas heurter les lecteurs de ce quotidien ultra-orthodoxe. Leurs places sont occupées maintenant par deux de leurs collègues masculins qui ont été bougés. (New-YorkTimes/The Led, photo Menahem Kahana, via Associated Press) |
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7 avril 2009: La direction du Festival du Printemps de Bourges ne cède pas aux pressions. L’affaire du rappeur Orelsan laisse des traces (Voir Prix Tartuffe, 27-28 mars). Au fil des réactions qui se sont enchaînées depuis quinze jours, on peut constater l’émergence d’un front moral couvrant tout l’échiquier politique, de la gauche à la droite. Des femmes politiques élues ou membres d’association ont été les premières à monter en ligne pour dénoncer la chanson Sale Pute, demander le retrait de la vidéo en ligne sur internet, appeller à la déprogrammation du chanteur, menacer de le traîner en justice. Après le Parti communiste, la ministre à la Solidarité, la ministre à la Culture, le Parti socialiste, l’association Ni putes ni soumises, de nouvelles voix se sont faites entendre ces derniers jours. Parmi elles, la Grande Loge Féminine de France, revendiquant l’adhésion de treize mille femmes, appuyée par huit autres obédiences maçonniques, a demandé, dans une lettre ouverte à la ministre de la Culture, "l'application de l'article 24 de la loi de la presse de 1881 prévoyant que toute incrimination de provocation à commettre un crime (viol ou meurtre) ou une atteinte à l'intégrité de la personne, ou une agression sexuelle par tous moyens de diffusion est puni de 5 ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende". De son côté, le président de la région Centre, François Bonneau (PS), a menacé le Printemps de Bourges d’une baisse drastique des subventions si sa direction ne déprogrammait pas le chanteur. Quelques jours auparavant Jean Verdon, président du groupe France nouvelle à la région Centre (ex Front national), avait écrit à François Bonneau pour lui demander si le conseil régional «devait promouvoir, avec l’argent des contribuables, de tels messages de haine». Rares sont les voix qui défendent le rappeur. Les réactions de la presse, pour se limiter à deux hebdomadaires satiriques emblématiques sont révélatrices. Dans Siné Hebdo, fondé il y a un an suite à acte de censure, la chroniqueuse, très “correcte”, fait la leçon au chanteur, lui rappelle que ce genre de refrains est “une incitation à la haine”. ”Pourquoi s’étonner alors que devant les tribunaux les adolescents violeurs ne comprennent pas au juste ce qu’on leur reproche?”. Dans Charlie Hebdo, poursuivi autrefois pour “les caricatures de Mahomet”, le chroniqueur choisit le second degré, l’ambigüité: il salue ”une injustice artistique criante”, ”une oeuvre capitale”, “la plus belle chanson d’amour”... son texte est accompagné d’un dessin de Cabu où le chanteur est représenté sous les traits d’un hideux “skin head”, membre de l’association des rappeurs cocus, couteau à la main et tatouage au bras “À Jean-Marie”. Parallèlement les annulations de concert commencent. Le 29 avril à Cluses et le 2 avril au Confort moderne de Poitiers. Le communiqué du Confort moderne et de l’association “L’oreille est hardie” restera un modèle de contorsion, reflet d’un terrible cas de conscience. «À l’issue d’une réflexion très pénible, nous avons pris la décision de déprogrammer le concert d’Orelsan” après avoir été «interpellés par des militantes, des femmes, des familles, certaines nous demandant l’annulation» de ce concert. «Comme beaucoup d’acteurs culturels, nous pensons que la liberté d’expression d’un artiste est sacrée. Nous ne pouvons pas la censurer (...) Dès lors, s’est posé le dilemme: censurer une représentation artistique et donc trahir une déontologie professionnelle, y compris en en assumant les conséquences à l’avenir dans nos choix artistiques. Ou maintenir ce concert et amplifier la souffrance déjà exprimée par un geste qui, malgré toute notre science de la communication, ne pourra être considéré par les concernées que comme une provocation supplémentaire.» Dans un tel contexte, la décision de Daniel Colling et de l’équipe du Printemps de Bourges de ne pas déprogrammer le chanteur est singulièrement exemplaire. “En tournée depuis quelques mois, Orelsan n'interprète pas cette chanson sur scène et nous avons l'assurance qu'elle ne sera pas chantée au Printemps de Bourges", écrit l'organisateur. Il souligne qu'en déprogrammant le rappeur, le Printemps de Bourges "ferait un acte de censure et de sanction vis à vis d'un artiste, qui plus est pour des actes ou textes qui sont étrangers au Festival"."Aussi scandaleux et odieux que soit le texte de cette chanson, le Printemps de Bourges estime qu'il n'a pas à être complice d'un véritable tribunal populaire qui tente de se substituer à la justice dans un État de droit", poursuit le texte, qui note que le clip n'a fait l'objet depuis deux ans "d'aucune mesure d'interdiction". Enfin, l'équipe de la manifestation se dit "très perplexe de voir qu'un président d'une collectivité publique, sans en avertir le festival, puisse à travers un communiqué de presse conditionner une subvention à une sanction contre un artiste". (AFP - Le Monde -Libération) |
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1er avril 2009: Péripéties de la cyberguerre sur Internet. Dans l’attente des résultats du débat à l’Assemblée nationale autour du projet Hadopi (légaliser la pénalisation d’ un internaute en le déconnectant) la guerre des sites continue. Le site jaimelesartistes, réalisé par l’agence L’inconscient collectif pour le compte du ministère de la culture, vient de redevenir visible après avoir été plongé dans le noir pendant quinze jours suite à des attaques. (Voir Prix Tartuffe, 18 mars 2009) - Le reportage de France 3 Centre sur le passé d’Hervé Novelli, membre du groupe d’extrême droite Occident dans sa jeunesse, actuel secrétaire d’État pour le commerce, a été retiré du site de la chaîne publique (Voir Prix Tartuffe, 22 mars 2009) et de Dailymotion. Le site Médiapart a répliqué en mettant en ligne un document prouvant que H. Novelli avait aussi été membre du Front national (carte d’adhérent n°2524) - Dans le conflit opposant le gouvernement aux enseignants-chercheurs, le ministère de la Recherche a dépensé des dizaine de milliers d’euros pour acheter des “mots clés” à Google et apparaître en premier, en haut de la liste des référencements: “Quand l’internaute tape enseignant-chercheur, il tombe droit sur le site officiel du ministre.” (Le Canard enchaîné) - Aujourd’hui quatre journalistes (deux de Rue89 et deux de France3) sont entendus par la Police Judiciaire qui enquête pour savoir qui a réalisé les images de la vidéo du président de la République, mises en ligne sur le site de Rue89: on y voit le Président, filmé hors antenne, avant son interview au “19/20” de France 3 du 30 juin 2008. France 3 a porté plainte “pour vol, recel et contrefaçon” de cassette. http://www.rue89.com/2009/03/30/aubry-bayrou-besancenot-villepin-soutiennent-rue89 |
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30 mars 2009: Les films pornos loués sur internet par son mari compromettent l’avenir politique de la ministre de l’Intérieur (britannique). Suite à l’enquête du Sunday Express révélant qu’elle avait obtenu le remboursement d'une note de frais incluant la location de deux films pornos effectuée par son mari, la ministre britannique de l'Intérieur Jacqui Smith se trouvait dans une situation périlleuse dimanche 29 mars. Les films classés X auraient été visionnés alors qu'elle était absente de son domicile de Redditch, a précisé un porte-parole, soulignant que la ministre était “très en colère” contre son époux. Ce dernier, Richard Timney, est aussi son assistant parlementaire, ce qui est autorisé en Grande-Bretagne. (AFP) |
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29 mars 2009: Il y a un an, la ville de Cuers passée à l’Axion. | ||
Photo : G P |
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Le 29 mars 2008, début d'une série d'actes contre la culture, la nouvelle municipalité entamait son mandat en caviardant "au goudron" un spectacle de rue puis en portant plainte contre l'artiste pour "dégradation de la voie publique et outrage au drapeau national". http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2623 |
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Photo : Pascal Fayeton |
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28 mars 2009: Christine Albanel, le PS... contre le rappeur Orelsan Les réactions contre la chanson “Sale pute” se multiplient. Hier, suite à l’intervention de la ministre de la culture, Christine Albanel, qui avait demandé le retrait du clip des plates-formes de partage de vidéos, Dailymotion et Youtube ont limité l'accès au clip d’Orelsan. Pour le visionner, les internautes doivent s'enregistrer en donnant une adresse électronique et confirmer avoir au moins 18 ans. Le Parti socialiste a dénoncé lui-aussi vendredi un "texte scandaleux aux propos odieux", une "apologie à la violence". Il a demandé que la vidéo soit retirée des sites internet et que son auteur soit déprogrammé du Printemps de Bourges. L'association Ni putes ni soumises a demandé la déprogrammation d'Orelsan du Printemps de Bourges, en menaçant d'appeler à un boycott du festival en cas de refus. Les organisateurs du festival ont répondu que l'artiste ne serait pas déprogrammé, car sa prestation n'inclura pas cette chanson. Valérie Létard, secrétaire d'État à la solidarité, a déclaré soutenir les associations qui souhaitent se constituer partie civile et porter plainte contre le rappeur. (AFP- Le Monde- Libération) |
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27 mars 2009: Pressions du PCF et du gouvernement pour faire interdire une chanson du rappeur Orelsan “incitant à la haine et à la violence contre les femmes”. Le même jour (26 mars), Marie-George-Buffet, Laurence Cohen (Parti Communiste Français) et la secrétaire d'État à la solidarité Valérie Létard ont pris position dans deux communiqués visant à censurer un texte du chanteur Oreslan. Marie-George Buffet et Laurence Cohen (PCF) ont demandé au directeur du Printemps de Bourges, Daniel Colling, d'intervenir pour que le rappeur, invité au festival, n'y interprète pas sa chanson "Sale pute". Nous ressentons ce texte comme une incitation à la haine et à la violence à l'égard des femmes (...) Les termes employés sont de nature discriminatoire, donnant des femmes une image particulièrement dégradante et justifiant tous les crimes à leur égard (...). Ils poussent à accréditer l'idée que l'homme peut exercer droit de vie et de mort sur une femme, à partir du moment où il entretient une relation suivie avec elle."Elles ont rajouté: "profondément attachées à la liberté de création, nous le sommes tout autant au respect des individus" Les organisateurs du Printemps de Bourges ont annoncé que le rappeur Orelsan, ne jouerait pas cette chanson, qu'ils jugent "inacceptable", lors de sa prestation le 25 avril dans le cadre du festival. De son côté, Valérie Létard a appelé "à la responsabilité des dirigeants des sites de vidéo en ligne pour qu'ils retirent immédiatement le clip incriminé du rappeur (...) Alors qu'en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, ce texte est une véritable incitation à la haine, à la violence voire au meurtre envers les femmes. Les mots employés sont discriminants et ignobles" Le texte ”Sale pute” raconte la violente crise de jalousie, de dépit, la souffrance d’un jeune homme qui vient de découvrir sa petite amie dans les bras d’un autre. Elle s’exprime sous la forme d’un courriel écrit à chaud, adressé à la jeune femme, dans lequel il y verbalise sa douleur : “J’ai la haine j’rêve de te voir souffrir bébé”. Le clip est précédé d’un avertissement “Certaines paroles de cette chanson peuvent heurter la sensibilité de personnes ayant commis l’adultère.” Qu’en pense le pape Benoît XVI? (AFP) http://www.youtube.com/watch?v=_U7V9oZPTWY |
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25 mars 2009: L’omniscience du HERISSON. EADS a remporté le marché du projet HERISSON - pour “Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées ” - lancé par la Délégation générale pour l’armement (DGA). Elle a trois ans pour réaliser un prototype capable d’accéder et de collecter tout ce qui est diffusé dans les médias en ligne et de gérer notamment tous les contenus transitant via IRC, mailing-list, forums, p2p, etc., dans un large éventail de formats (vidéo, audio, images, texte), et de protocoles (POP3, FTP, etc.).Le porte-parole de la DGA se veut rassurant: “On exclut tout ce qui concerne la sphère privée. Ca n’a rien à voir avec Echelon comme j’ai pu le lire...Par ailleurs, il n’y a aucune forme de hacking. Il n’est pas question de pirater des sites ou de rentrer dans des systèmes.”(PC Impact / Ecrans.fr) http://www.pcinpact.com/actu/news/49822-systeme-herisson-surveillance-dga-echelon.htm |
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25 mars 2009: Dieudonné en Belgique - Hervé Déon, suite. Lundi 23 mars, le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative belge, a cassé la décision du maire de Saint-Josse d'interdire un spectacle de l'humoriste controversé français Dieudonné qui doit avoir lieu dans sa commune ce jour. (Voir Prix Tartuffe, 19 mars 2009). Le Conseil d'État a estimé que "le collège des bourgmestres et échevins n'a pas reçu pour mission de veiller préventivement à la correction politique ou morale, voire pénale, des spectacles et moins encore à celle, supposée, des artistes qui en donnent la représentation". Il a estimé que l'importance de la communauté étrangère de Saint-Josse - quelque 153 nationalités, que le maire avait invoquée dans sa décision - ne justifiait pas l'interdiction du spectacle. Le Conseil a aussi rappelé que des propos qui tomberaient sous le coup de la loi anti-racisme pouvaient donner lieu à des poursuites répressives, non à une mesure préventive de police. (AFP) Mardi 24 mars, la cour d'appel d'Angers a confirmé la peine de 30 euros d'amende avec sursis pour "offense au chef de l'État" contre le militant de gauche Hervé Eon qui avait brandi une affichette portant l'inscription "Casse-toi pov'con" devant la voiture de Nicolas Sarkozy le 28 août dernier à Laval. La cour souligne que Hervé Éon avait préparé son acte et délibérément brandi son affichette au passage du cortège présidentiel. Hervé Éon a déclaré que ce procès "est un combat politique pour l'abrogation du délit d'offense" et qu'il allait se pourvoir en cassation. Pour rappel, en février, une jeune truie qui devait participer au Salon de l’agriculture 2009 , sous le nom de "Casse-toi, pov' con", en référence aux propos tenus au même endroit par le chef de l’État le 25 février 2008, avait été rebaptisée d’autorité “Camomille" par les organisateurs. “On ne fait pas de politique au Salon de l'agriculture", avaient-ils expliqué au propriétaire de l’animal, un éleveur du Calvados. (Le Point) |
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24 mars 2009: “L’Origine du monde” ... nouveaux rebondissements. Alors que paraît la quatrième édition de “L’Origine du monde. Histoire d’un tableau de Courbet” dans laquelle l’auteur, Thierry Savatier, révèle que la jeune femme pourrait être enceinte, cinq exemplaires d’un livre ont été saisis à la foire du livre de Braga (Portugal). Intitulé Pornocratie, l’ouvrage avait le tort de reproduire en première de couverture le célèbre tableau de Courbet, peint en 1866, exposé actuellement au musée d’Orsay. Le responsable de la Police de sécurité de Braga a expliqué que ses hommes étaient intervenus à la demande des parents d'un groupe d'enfants dont cette image avait attiré l'attention. Les autorités portugaises qui ont saisi les livres auraient agi "non pas par censure mais pour éviter des accrochages" entre les parents et les libraires. (AFP/ Le Point / Philippe Dagen in Le Monde / Honoré in Charlie Hebdo) |
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23 mars 2009: “Reviens, Pauvert, ils sont devenus pleutres!” Bernard Joubert, auteur du monumental Dictionnaire des livres et journaux interdits, prix Tartuffe 2007, répondait dans la revue Bibliothèque(s) (n°41-42, décembre 2008 ) à la question, la censure est-elle efficace?: “ Quand on liste tout ce qui mobilisait les censeurs il ya cinquante ans, leur lutte contre la bande dessinée, les romans policiers, la “propagande sexuelle”, les ouvrages licencieux...Quelle débâcle! Au-delà du court terme, ils ont totalement échoué.” Il poursuivait : “ Ces dernières années sont marquées par un fort penchant à l’autocensure. Celle-ci a toujours existé, bien sûr, mais était justifiée par le fait que la censure était réellement très active par ailleurs (...) Aujourd’hui, phénomène nouveau qui a pris de l’ampleur cette dernière décennie et qu’il faut combattre si on aime les livres et la liberté, la censure est devenue un épouvantail que des cabinets d’avocats agitent pour qu’on fasse appel à leurs services de lectures.” Dans L’Exciseur de livres, article paru avec un dessin de Berth le 18 mars 2009 dans Siné Hebdo, il renouvelle ses attaques, désignant nommément l’avocat Emmanuel Pierrat. ”Il coupe des scènes sexuelles ou y change l’âge des personnages, édulcore des violences, châtre, excise.” Il rapporte l’expérience de l’éditeur Lionel Hoëbeke qui dernièrement avait soumis à l’expertise du cabinet Pierrat, l’anthologie Hara-Kiri, les belles images: ”La liste de ce qu’il fallait supprimer était tellement longue, qu’il n’y aurait eu plus de livre.” Emmanuel Pierrat, "avocat du diable" comme il aime se présenter dans son livre "Le bonheur de vivre en enfer" (Maren Sell, 2004) a commencé "sa carrière d'hommes de lettres en réécrivant les livres des autres". Son but: éviter "les gigantesques catastrophes" qu'ont été L'affaire Yann Piat ou Le grand Secret, retirés par les juges quelques jours après leur mise en vente. Il est l'un des onze auteurs de l’ouvrage “Le livre noir de la censure”, prix Tartuffe 2008. (Voir Prix Tartuffe, 5 mai 2008) À suivre. |
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22 mars 2009: France 3 Centre attaquée en diffamation par Hervé Novelli, secrétaire d’État. Hervé Novelli, secrétaire d'État chargé du commerce, des Pme, du tourisme, de l'artisanat et des services avait prévenu la presse. Candidat en campagne pour l'investiture UMP aux régionales du Centre, il ne tolère plus que l'on rappelle son passé de militant de la droite extrême. Ni ses liens avec la très puissante union des industries et métiers de la métallurgie (IUMM). Il a décidé de poursuivre pour diffamation la chaîne de télévision France 3 Centre suite au reportage diffusé le 18 mars dans le journal télévisé régional. Après sommation, il a obtenu que la chaîne retire le reportage de son site internet. Le secrétaire d’État arrivera-t-il à le faire disparaitre de Dailymotion? (Libé-Orléans, 13-19-20 mars 2009) http://www.dailymotion.com/video/x8qgil_enquete-de-france-3-sur-le-passe-dh_news |
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20 mars 2009: Les créationnistes turcs censurent Darwin. À l’occasion du 200ème anniversaire de la naissance de Darwin, la revue mensuelle turque Bilim ve Teknik avait préparé pour son numéro de mars un dossier spécial de quinze pages consacré à la théorie de l'évolution des espèces. L'article a été supprimé, remplacé à la dernière minute par un sujet sur le dérèglement climatique, la rédactrice en chef a été licenciée. Depuis août 2008, le Tübitak, haut conseil scientifique éditeur de la revue, ne fonctionne plus de manière indépendante. Rattaché à l’actuel gouvernement “islamo-conservateur”, il est supervisé par Mehmet Aydin, ancien professeur de théologie, ministre d'État également chargé des affaires religieuses. Cette censure caractérisée intervient dans un pays où le créationnisme a fait son apparition dans les manuels scolaires en 1985, où des groupes de pressions islamistes mènent depuis plusieurs années une offensive anti-Darwin. Le plus connu est celui d’Adnan Oktar (Harun Yahya) auteur d'un luxueux Atlas de la création, envoyé en 2007 à des milliers d'exemplaires en Europe. En France, le ministère de l’Éducation nationale a demandé le retrait de cet ouvrage de tous les centres de documentation des établissements scolaires à qui il avait été offert. Oktar s'offre des pages de publicité dans les journaux, mène régulièrement des procès pour faire interdire par les tribunaux turcs les publications ou sites internet critiquant ses positions créationnistes: c’est le cas du site de l'éthologiste britannique Richard Dawkins, fermé depuis septembre 2008. (Le Monde - Actualitté - Acturca - Le Nouvel Obs - Le Figaro -) |
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19 mars 2009: Dieudonné, humoriste indésirable. Depuis le 28 décembre dernier, suite au tollé qu’il avait déclenché en invitant sur la scène du Zénith de Paris le négationniste Robert Faurisson (voir Prix Tartuffe, 2 janvier 2009) Dieudonné accumule les annulations de son spectacle/conférence “Liberté d’expression”. À Dunkerque, le Casino vient d’expliquer que "la société de production n'a pas communiqué le programme et les horaires définitifs de la manifestation". À Belfort et Besançon, le service juridique de Novotel, où il devait jouer, a estimé qu'il s'agissait juridiquement non pas de "conférences", comme le prétendait l'organisateur, mais plutôt de "spectacles" nécessitant une licence d'organisateur de spectacles. À Saint-Josse (Belgique) le maire a invoqué le maintien de l'ordre public: “Les idées antisémites et les positions liées notamment au discours de l'extrême droite française apparaissent comme difficilement tolérables à Saint-Josse et risquent d'engendrer des débordements d'une teneur difficile à appréhender". Plus petite commune de la région de Bruxelles-Capitale (un kilomètre carré), Saint-Josse est aussi, avec ses 24.000 habitants, la plus densément peuplée. 40% des habitants y ont moins de 25 ans et 153 nationalités s'y côtoient. C'est aussi la commune la plus pauvre de Belgique. À Belfort et Besançon, privé de salle où se produire, Dieudonné avait contourné la difficulté en donnant sa "conférence" dans un car. (AFP) |
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18 mars 2009: Vendredi noir pour un site du ministère de la Culture. Le site http://www.jaimelesartistes.fr, lancé en octobre dernier par le ministère de la Culture pour sensibiliser les jeunes aux conséquences du téléchargement illégal a dû fermer vendredi 13 mars, suite aux attaques d’opposants au projet Hadopi. Les contestataires déclarent eux aussi aimer les artistes mais “...pas les majors”. Ils considèrent le projet du gouvernement “liberticide” et demandent la démission de la ministre de la Culture. La rapporteuse pour avis du texte internet en cours d'examen au parlement a déclaré: "Dans une démocratie, il est sain que chacun puisse exprimer son opinion mais priver de parole un ministère par des actes délictueux est une atteinte grave à la démocratie."(...)"Ces actes liberticides sont proprement inadmissibles. Ils bafouent le droit pour les citoyens d'être informés sur les projets gouvernementaux. Ils bafouent la liberté d'expression...". Le site était toujours inaccessible ce mercredi matin. Lors de la discussion sur la loi DADVSI, le site lestelechargements.com, monté par le ministère de la Culture avait subi le même sort, disparaissant au bout de 24 heures après une explosion des serveurs. L'examen du projet de loi "Diffusion et protection de la création sur internet" à l'Assemblée nationale s'est interrompu jeudi 12 dans la soirée. Il doit reprendre le 31 mars. (AFP - Le Point.fr) |
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17 mars 2009: Cybercensure... même dans les démocraties. Le 12 mars 2009, lors de la première journée mondiale contre la cybercensure, Reporters sans frontières a publié un rapport intitulé “Les Ennemis d’Internet”, dans lequel l’organisation fait état de la censure d’Internet dans vingt-deux pays. “Les douze “Ennemis d’Internet” (Arabie Saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam) ont tous transformé leur réseau en intranet, empêchant les internautes d’accéder aux informations jugées “indésirables”. Tous ces pays s’illustrent non seulement par leur capacité à censurer l’information en ligne, mais encore par la répression quasi systématique des internautes "gênants", a déclaré l’organisation. Dix gouvernements, que Reporters sans frontières a placés “sous surveillance”, ont également adopté des mesures inquiétantes susceptibles d’ouvrir la voie à des abus, parmi eux des pays démocratiques comme l’Australie. Depuis 2001, la loi austalienne permet à une organisation indépendante du gouvernement d’intercepter tout courriel suspect, de mener des enquêtes indépendantes y compris en l’absence d’autorisation judiciaire préalable, de fermer des sites. Actuellement, elle a bloqué 1300 sites et 10 000 autres sont visés. Le Parlement australien étudie un projet de loi exigeant des fournisseurs d’accés à internet qu’ils créent systématiquement deux connexions par foyer, l’une étant réservée aux adultes, l’autre aux enfants, toutes deux étant soumises à un filtre sévère et secret: il s’agit d’écarter tout contenu “inapproprié”, au nom de la lutte contre la pédo-pornographie et la diffamation et pour la défense du droit d’auteur. “Non seulement le Réseau est de plus en plus contrôlé, mais de nouvelles formes de censure apparaissent aussi, reposant sur la manipulation de l’information. Commentaires téléguidés déposés sur des sites Internet très consultés et piratages informatiques orchestrés par des gouvernements censeurs brouillent l’information sur Internet”, a ajouté Reporters sans frontières. http://www.rsf.org/IMG/pdf/Les_ennemis_Internet_2009_2_.pdf La France n’est pas à l’abri de dérives inquiétantes. Lors de l’actuel débat au Parlement sur le projet de loi “Création et internet” (Hadopi), la ministre française de la culture maintient sa position rendue publique en octobre 2008: “Le fait d’être privé de connexion internet ne constitue pas une privation d’une liberté fondamentale”. Le projet prévoit aussi le filtrage des accès publics internet wi-fi via une liste blanche des sites « utiles à la vie économique, culturelle et sociale du pays ». http://www.laquadrature.net/fr/hadopi-sessions-passees-a-lassemblee-nationale D’autre part, le 5 janvier 2009, la proviseure du lycée Paul-Doumer du Perreux-sur-Marne, a reçu la visite de deux agents issus de la SDIG (Sousdirection de l'information générale, issue des Renseignements généraux). Les policiers ont demandé les dossiers scolaires de deux adolescents qui, sur leur blog, avaient appellé à manifester contre la réforme Darcos. Le Sicop, service en charge de la communication de la police, a déclaré : « L'attention de ces agents s'est portée sur ce blog car tout ce qui touche aux manifestations et à la sécurité publique entre dans leur champ de compétences. Leur intervention s'inscrit dans le cadre de leurs missions habituelles de surveillance et de suivi des mouvements de manifestations. » (Rue89) |
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16 mars 2009: Censure et théâtre dans les années 1970. Désormais toutes les chroniques dramatiques de Renée Saurel, parues dans Les Temps modernes entre 1952 et 1984, sont disponibles en cédérom (pour se les procurer écrire à sipissarro@free.fr). Conjointement, une sélection de ces textes critiques vient d’être réunie sous le titre “Le Théâtre face au pouvoir” (L’Harmattan, 2008). En voici quelques citations, autour du thème de la liberté d’expression. Suite à l’interdiction en décembre 1968 d’une pièce d’Armand Gatti au TNP, Renée Saurel écrit: “Les rapports entre la Culture et l’État apparaissent sous leur vrai jour: il devient évident que le mot subvention signifie sujétion et que culture est synonyme de mise en condition”. (janvier 1969) “Il suffit de faire attendre pour ne pas avoir à interdire. La censure économique tue proprement, sans laisser de traces. Il suffit que le ballon d’oxygène n’arrive pas à temps.” (mai 1970) “Il n’existe aucune censure officielle, il est vrai. Mais une forme de censure, autrement plus discrète, autrement efficace sévit en permanence: la censure économique. Elle étouffe, asphyxie, tue le germe et de façon subtile. On est libéral, on ne se donne pas le ridicule de refuser tout net une aide à une troupe dont l’activité n’est pas le goût du pouvoir. On se contente de lui dénier les moyens normaux de sa croissance.” (mars 1973) “Le 27 septembre, vers 6 heures du matin, deux cents CRS renforcés de Gardes mobiles et d’inspecteurs des RG encerclent le local (...) S’agit-il de donner l’assaut à de dangereux gangsters, à des promoteurs véreux, à de gros bonnets de la drogue? Non, il s’agit de déloger les musiciens de Annecy-Jazz-Action et les comédiens du Théâtre éclaté ...”(décembre 1973) “Qui oserait affirmer que la discrimination politique n’influe pas sur la rigueur des interventions de l’URSSAF à l’encontre des compagnies qui n’ont pas versé le montant des cotisations dans les délais légaux? (...) On a vu de même, l’État se servir des règlements (très nécessaires) de la sécurité-incendie, imposant soudain de trop coûteux travaux pour camoufler la censure politique...” (mai 1977). |
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14 mars 2009: Lire “Saga”, une pièce de Tonino Benacquista. Pour boucher un trou dans sa grille des programmes du matin, une chaîne de télévision engage quatre scénaristes pour concevoir le feuilleton “le moins cher du monde”. À condition de respecter différentes contraintes (durée de 52 minutes, trois coupures publicitaires, aucune scène d’extérieur, trois décors au maximum, huit personnages, pas plus de quatre par épisode), une liberté totale d’expression leur est garantie. Suite au succès grandissant, la série passe du créneau 9h à celui de 19h. Quand un soir, en prime-time, Saga fait exploser l’audimat, le directeur des programmes réunit son équipe. “Ceux qui nous gouvernent et dont le rêve serait de fédérer dix-sept millions d’individus ont appellé la chaîne pour savoir qui vous étiez, et ce que vous aviez l’intention d’écrire par la suite (...)Ils ont suggéré quelques idées (...) Plus personne ne fait confiance aux politiques, plus personne ne les écoute (...) Aujourd’hui pour faire passer les idéologies, on ne peut plus compter que sur la fiction (...) Ils aimeraient qu’on procède à quelques ajustements. Et le premier qui prononce le mot de censure aura affaire à moi! Pour nous résumer: désormais chaque scénario devra passer en comité de lecture avant d’être tourné.” (Saga, Le Manteau d’Arlequin / Gallimard, 2008, est une adaption théâtrale par l’auteur de son roman “Saga”, 1998, publié en Folio) |
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11 mars 2009: Exposition “Controverses” à la BNF ou lire les photos.
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10 mars 2009: Surveiller les surveillants, suite. Pour la neuvième année consécutive, les Big Brothers Awards France préparent leur traditionnelle Orwell Party, au cours de laquelle sont remis leurs fameux prix sanctions. La cérémonie aura lieu le samedi 4 avril 2009 à la Parole Errante / La Maison de l’Arbre de Montreuil-sous-Bois (93). Plus que quelques jours pour remplir un formulaire en ligne et nominer ceux dont vous avait été victime ou ceux que vous avez repérés dans la presse et dans votre environnement. Un jury composé d’une dizaine de professionnels attachés à la défense des libertés et de la vie privée aura à charge de choisir pour chaque catégorie — Etat & élus, Localités, Entreprises, Novlangue, Ensemble de son Oeuvre — les cinq Prix Orwell qui sanctionneront les candidats qui se seront le mieux distingués par leur goût immodéré pour le contrôle et la surveillance de leurs contemporains et leur déni des libertés fondamentales. Il décernera également un Prix Voltaire à ceux qui résistent et dénoncent les grands et petits brothers. http://bigbrotherawards.eu.org/Edition-2009-les-nominations-sont-ouvertes.html |
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9 mars 2009: Relaxe ! ou de la liberté d’expression à Lyon et à Paris. Viré en juillet 2008 de l’hebdomadaire Charlie Hebdo pour le texte considéré “antisémite” qu’il y avait écrit sur le fils cadet du président de la République, le dessinateur Siné était poursuivi par la Licra "pour incitation à la haine raciale”. Le 24 février 2009, le tribunal correctionnel de Lyon a débouté la Licra et relaxé Siné. Le tribunal a considéré que Siné ” ne creuse pas le préjugé d’antisémitisme”, qu’ il «s’est autorisé à railler sur le mode satirique l’opportunisme et l’arrivisme d’un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique». Quelques jours plus tard, le 3 mars, Siné a été débouté par le tribunal correctionnel de Paris de l’action en diffamation qu’il avait intentée contre Claude Askolovitch, journaliste qui avait déclenché la polémique en l’accusant d’antisémitisme. La 17e chambre a relaxé Askolovitch, estimant que les propos poursuivis n’étaient pas diffamatoires, mais « participaient au débat d’idées, consubstantiel à toute société démocratique ». Pour l'un des avocats de Claude Askolovitch, le tribunal a "consacré la liberté absolue de dénoncer des propos abjects" quand "on est polémiste". De son côté, l’avocat du directeur de l’hebdomadaire Siné Hebdo a regretté une "banalisation du terme", et jugé "grave" qu'on puisse aujourd'hui "traiter tout le monde d'antisémite, sans se faire condamner". (AFP -JDD -Libération) |
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4 mars 2009: Liberté d’écrire dans les Amériques. À l’occasion de la journée internationale des femmes et dans le cadre de la campagne pour la Liberté d'écrire dans les Amériques, le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) a décidé de mettre particulièrement en lumière le sort de quatre femmes vivant en Amérique latine. Deux d’entre elles, suspectées d’appartenance à des groupes terroristes, sont harcelées par les autorités de leur pays. Il s’agit de la dramaturge et actrice colombienne Patricia Ariza et de la poétesse péruvienne Melissa Patino. Les deux autres sont poursuivies au Mexique pour y avoir dénoncé l’exploitation sexuelle. Lydia Cacho Ribeiro, écrivaine et journaliste, est victime de poursuites en diffamation, de harcèlement policier pour avoir mis au jour des réseaux de prostitution et de pornographie infantile. La journaliste Sanjuana Martínez Montemayor est la cible de menaces de mort depuis la publication de son livre “El manto purpura” dans lequel elle dénonce des actes de pédophilie impliquant l’Église catholique. En 2008, le WiPC a recensé 184 agressions contre des écrivains et des journalistes, et ce rien qu'en Amérique latine. Avec sept meurtres et une disparition forcée, le Mexique est le pays le plus dangereux des Amériques pour les journalistes. Trente autres journalistes, écrivains, bibliothécaires étaient en prison à travers la région, dont vingt-cinq à Cuba, incarcérés pour activités contraires à l'État ou « dangerosité sociale ». http://www.internationalpen.org.uk/go/libert-d-expression |
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2 mars 2009: Avancée de la liberté d’expression en Chine? Le dernier roman de Yan Lianke vient de recevoir le prix Lu Xun, l’un des prix littéraires chinois les plus prestigieux. Ses deux précédents livres - "Le Rêve du village des Ding" (sur l’épidémie de sida et le trafic du sang en Chine) et “Servir le peuple” (deux amants découvrent par hasard que détruire des objets liés à Mao décuple leur ardeur sexuelle)- avaient été interdits. En 2008, il déclarait ” Il n'y a pas de pensée indépendante en Chine. Les écrivains sont dans le système, et donc il n'y a pas besoin de censure visible, ils savent tous où sont les limites, c'est une censure invisible.(...) La différence par rapport à l'époque de Mao, c'est évident qu'on nous laisse publier aujourd'hui, et que le contrôle s'effectue après. Il y a une technique d'étouffement très efficace, mais c'est un progrès incontestable par rapport à avant.(...)De fait, on vous laisse publier, on vous impose des changements, on fait pression sur vous jusqu'à ce que vous acceptiez les limites qu'on veut vous faire accepter. Mais là encore, c'est moins dur qu'avant. Lorsque mon premier livre a été interdit, en 1994, j'ai dû écrire une autocritique pendant six mois, car chaque jour on me renvoyait ma copie en me disant, “insuffisant“. Mais lorsque "Servir le peuple" a été banni en 2004, plus d'autocritique, juste des pressions sur l'éditeur ! Est-ce que ça changera un jour ? ” Traduits et édités en France par Picquier, les deux ouvrages censurés de Yan Lianke sont publiés à Hongkong ou à Taiwan et circulent en Chine en éditions pirate. (Rue89) |
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24 février 2009: De la censure des pièces de théâtre à Paris durant la guerre de 14-18. Dans le cadre de l’ouvrage collectif “Le Théâtre monte au front” (Complexe, 2008) réalisé sous le direction de Chantal Meyer-Plantureux, Odile Krakovitch publie une étude sur la censure durant la Grande Guerre. Supprimée en 1906, faute de budget attribué aux censeurs, la censure est rétablie en décembre 1914 et ne disparait qu’en septembre 1919, un an après l’armistice. Durant cette période, deux censeurs, dépendant du préfet de Paris, examinèrent 4 853 pièces et revues, soit en moyenne une pièce par jour. Les pièces devaient leur être soumises 15 jours avant la première. Les censeurs conditionnaient souvent leur autorisation à des modifications à faire. Pour eux, le théâtre doit avant tout “divertir, être gai, soutenir le moral de l’arrière et des soldats en permission”. Le soldat devient le personnage central des pièces, “il remplaça le bourgeois du répertoire de la IIIème République”. Il n’est jamais représenté combattant “car les scènes de guerre sont interdites”, comme celles avec un Allemand, même odieux, et surtout pas en uniforme : pour cette raison, la reprise de L’Aiglon d’Edmond Rostand ne pourra avoir lieu. Le théâtre ne doit pas porter atteinte à l’honneur de la France, ni à l’autorité des représentants de la classe au pouvoir. Ainsi Le Commissaire est bon enfant de Courteline, autorisé en temps de paix, devient “inopportun”. Parallélement on assiste à un retour de l’ordre moral: interdictions de mettre un lit sur scène, de se déshabiller, de choisir comme sujet le suicide, l’avortement (même demandé par une femme suite à un viol par un Allemand) la syphillis, l’impuissance sexuelle... Entre le 1er décembre 1914 et mi-janvier 1915, 20% des pièces seront refusées. Après ce début particulièrement sévère, la censure parisienne s’adoucira progressivement pour descendre à 1, 5% de refus en 1918. Contrairement à la censure de la presse, elle était acceptée, intégrée.”Les directeurs retiraient les pièces avant même que le Préfet ait donné son avis; les auteurs acceptaient les modifications(...) Les auteurs s’autocensuraient même: car comment expliquer sinon le silence du répertoire sur des problèmes comme le pacifisme, la désertion, ou simplement la peur et la misère?” Du théâtre de cette époque guerrière reste-t-il un chef d’oeuvre? “Les mamelles de Tirésias “ d’Apollinaire ? |
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18 février 2009: L’hebdomadaire Le Point publie un hors-série consacré aux livres interdits.(n°21, janvier-février 2009) De l’antiquité à nos jours, de L’art d’aimer d’Ovide à Éden, Éden, Éden de Pierre Guyotat, en passant par Contre les chrétiens de Porphyre, le Traité des trois imposteurs, L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Fanny Hill de John Cleland, Le Catéchisme du révolutionnaire de Netchaïev ou La Question d’Henri Alleg, présentation de trente-cinq livres interdits, censurés, occultés. Pour les avoir écrits, certains de leurs auteurs furent emprisonnés, exilés, voire brûlés comme Giordano Bruno ou Claude Le Petit. |
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10 février 2009: Images interdites aux mineurs au festival d’Angoulême. Deux jours avant l’inauguration de l’exposition consacrée aux dessinateurs de la revue d’Afrique du Sud Bitterkomix, Gilles Ciment, directeur de la Cité Internationale de la Bande dessinée et de l’Image, a demandé, sous couvert de protection de l’enfance, à Benoît Mouchart, directeur du festival de la bande dessinée d’Angoulême, de faire décrocher deux agrandissements et trois planches, jugés pornographiques. Finalement, les dessins n’ont pas été enlevés; l’entrée de l’exposition qui se tenait du 29 janvier au 1er février a été filtrée par des vigiles et interdite aux mineurs. (La Charente libre / Le Monde / Le Ravi) |
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7 février 2009: Une chanson sur l’avortement interdite sur les radios et chaînes de télévision musicales de Grande-Bretagne. Dans ce morceau intitulé "Oasis", écrit en 2002, la chanteuse américaine Amanda Palmer raconte l'histoire d'une jeune fille qui décide d'avorter après avoir été violée au cours d'une soirée où elle était ivre. (AFP) |
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5 février 2009: En France, 1 % de la population a été placée en garde à vue, en 2008. En 2008, 577 816 personnes, résidantes en France et âgées de plus de 13 ans, ont entendu un officier de police judiciaire leur notifier leurs droits : "Vous êtes en garde à vue. Vous pouvez appeler un membre de votre famille et demander à voir un avocat." Le nombre des gardés à vue a enregistré une hausse de près de 55 % en huit ans. Les policiers sont soumis à des objectifs de performance chiffrés. (Le Monde) http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/02/04/la-france-gardee-a-vue_1150561_3224.html#ens_id=1150640 |
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3 février 2008: Liberté d’expression et répartition du temps de parole dans les medias, hors campagnes électorales. Le CSA (autorité de contrôle et de surveillance des medias) vient de demander aux radios d’appliquer la loi dite “des trois tiers” déjà appliquée à la télévision. Cette loi, qui date de 1986, accorde un tiers du temps de parole au gouvernement, un tiers à la majorité, un tiers à l’opposition. Le temps de parole du président de la République n’est pas comptabilisé. Pour aider les radios dans leur travail de décompte, le CSA a mis au point une liste de 1800 personnalités politiques à surveiller. (La Croix) http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2363951&rubId=5548 |
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1er février 2009: Quand la publicité se substitue à l’information. Un article du Monde sur le passe Navigo de la RATP, programmé, écrit, monté, prêt à imprimer pour sortir dans le journal gratuit Direct Matin jeudi 29 janvier, a été remplacé par une pleine page de publicité. Sujet d’inquiétude pour Hervé Morin, ministre des armées, objet de remarques de la CNIL qui rappelle que “circuler anonymement relève des libertés fondamentales dans nos démocraties”, le passe Navigo a remplacé la carte Orange et permet à la RATP de tracer les usagers. http://www.rue89.com/2009/01/31/bollore-censure-le-monde-le-business-passe-avant-linfo |
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30 janvier 2009: Face à la désinformation, une méthode pour calculer le nombre des manifestants. Alors que la police, faute certainement de moyens techniques adaptés, ne recensait que 20 000 manifestants à Marseille le jeudi 29 janvier 2009, la méthode EGDL (Extrapolation Globale de la Densité Locale) permet une estimation plus proche de la réalité: entre 139 200 et 231 420 (estimation haute), ”185 000 manifestants, ont vraisemblablement participé, à un moment ou à un autre, au cortège”. http://boulesteix.blog.lemonde.fr/2009/01/29/mecompte/ |
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29 janvier 2009: L’Adiam 83 menacée de disparition. L’association culturelle, fondée il y a vingt ans, annonce dans un communiqué que le Conseil général du Var lui “supprime complètement son soutien pour 2009. Aucune explication écrite n’a pu être obtenue à ce jour de la part du Conseil général. Le vote du budget n’a pas encore eu lieu et a été reporté au mois de mars 2009. En l’absence d’engagement de la part du Conseil général, l’Adiam 83 sera contrainte de se déclarer en cessation de paiement fin février et de licencier le reste de l’équipe (5 personnes).” http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3105 |
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23 janvier 2009 : L’Opus Dei déboutée une deuxième fois. La cour d'appel de Paris a estimé jeudi 22 janvier que l'assignation pour diffamation déposée par l'Opus Dei contre Catherine Fradier (auteure du livre de fiction Camino 999) et contre son éditeur, était irrecevable. Elle confirme ainsi le jugement du 22 novembre 2007. Dans Camino 999, roman policier édité chez Après la lune, Carla Montalban, chef de groupe de la Brigade criminelle de Lyon, est conduite au coeur de l'affaire Matesa, scandale politico-financier espagnol qui éclaboussa les Giscard d'Estaing dans les années 70, au temps des Républicains Indépendants et de l'assassinat du député Jean de Broglie. De Lyon à l'Irlande, Camino 999 décrypte les relations troubles entre le pouvoir et l'argent au sein de la Santa Mafia, bras armé du Vatican. Ex-gardienne de la Paix, Catherine Fradier, a reçu en 2006, le Grand prix de littérature policière.(AFP) |
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21 janvier 2009: Pétition pour en finir avec le délit d’outrage et avec le délit d’offense au président de la République. ”Parce que l’outrage constitue une aberration de droit, l’agent constatateur étant en même temps la « victime » et que devant un tribunal, c’est parole contre parole, celle du fonctionnaire assermenté contre celle du citoyen lambda” (...)“parce que l’outrage participe à une pénalisation des rapports sociaux en sanctionnant la parole au détriment du dialogue démocratique”(...), treize citoyens lancent un appel à la dépénalisation du délit d’outrage. Ils demandent également la suppression du délit d’offense au président de la République. http://www.ldh-france.org/Petition-outrage-offense-L-appel?id_donnee=-8&var_mode=calcul |
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20 janvier 2009: La France condamnée pour atteinte à la liberté d’expression. Suite à la publication en 2001, du livre du général Paul Aussaresses “Services spéciaux Algérie 1955-1957", les éditeurs Plon et Perrin étaient condamnés en 2004 pour apologie de crimes de guerre et à 15 000 euros d’amende. Le 15 janvier 2009, la Cours Européenne des Droits de l’Homme invoquant l’article 10 de la Convention européenne de 1950, a donné tort aux juridictions françaises. « La publication d’un témoignage de ce type [...] s’inscrivait indubitablement dans un débat d’intérêt général d’une singulière importance pour la mémoire collective : [...] à savoir que non seulement de telles pratiques avaient cours, mais qui plus est avec l’aval des autorités françaises » (§ 49). « Cela participe des efforts que tout pays est appelé à fournir pour débattre ouvertement et sereinement de sa propre histoire. [...] Sanctionner un éditeur pour avoir aidé à la diffusion du témoignage d’un tiers sur des événements s’inscrivant dans l’histoire d’un pays entraverait gravement la contribution aux discussions de problèmes d’intérêt général et ne saurait se concevoir sans raisons particulièrement sérieuses. » (§52) http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3086 |
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17 janvier 2009: la Tchéquie ne cède pas aux appels à la censure. “Entropa”, l’oeuvre de l’artiste tchèque David Cerny ne sera pas décrochée et restera exposée six mois dans le hall du bâtiment du Conseil de l’Union européenne où se tiennent les sommets européens et les conseils des ministres. Commande de la nouvelle présidence tchèque, cette oeuvre de Cerny, dans la suite de sa série Kits, est un assemblage de 27 modules: chacun des 27 pays européens est imagé par un cliché réducteur, un stéréotype, un préjugé. La France y apparait “en grève”, l’Italie est représentée comme une nation de footballeurs ... “Entropa” avait déclenché de nombreuses réactions scandalisées, notamment celle de la Bulgarie qui avait demandé le retrait de son module constitué de toilettes à la turque. (L’Express) |
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14 janvier 2009 : Pas d’opéra dans la prison du XXIème siècle. Les représentations par l’Opéra de Lyon de “Dans la compagnie pénitentiaire” de Philip Glass, prévues du 23 janvier au 4 février 2009 dans le gymnase de la nouvelle prison de Corbas, devront avoir lieu ailleurs. “On m'invoque des raisons techniques, mais je pense que si l'on avait joué 'La Flûte enchantée', le spectacle aurait été maintenu”, déclare Serge Dorny, directeur de l’Opéra de Lyon, surpris par la marche arrière du ministère de la Justice. "La Colonie pénitentiaire", oeuvre de fiction écrite par Kafka, est le récit d'une communauté d'hommes détenus sur une île, et auxquels les droits fondamentaux ont été retirés. La maison d’arrêt de Lyon-Corbas qui doit bientôt être inaugurée est le premier établissement conçu en partenariat public-privé. Avec 690 places et 33 000 m2 de surface, elle doit permettre la fermeture des prisons Saint - Paul et Saint-Joseph. (Rue 89 - Lyon Capitale - AFP - 20 minutes) |
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2 janvier 2009 : Déprogrammation de Dieudonné à Montpellier. À la demande du maire socialiste de Montpellier, le directeur du Kawa théâtre a déprogrammé le spectacle de Dieudonné qu’il devait prochainement accueillir. Le 26 décembre 2008, au Zénith de Paris, devant cinq mille personnes dont Jean-Marie Le Pen, l’humoriste avait fait venir sur scène et applaudir Robert Faurisson, condamné plusieurs fois pour négationnisme: il lui avait fait remettre le "prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" par une personne déguisée en déporté juif. (AFP) |
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